Par Abdelhamid Gmati Niveau d'alerte renforcé pour l'armée algérienne sur les frontières avec la Tunisie et la Libye. Cette décision a été prise « pour empêcher toute tentative d'infiltration de groupes terroristes, en particulier après le retour de nombreux combattants de Daech dans leurs pays d'origine ». Et le ministère algérien de la Défense a déclaré « avoir enregistré différents mouvements de groupes suspects à proximité des frontières de l'Algérie avec la Libye et la Tunisie ». On indique que les Algériens ont pris des mesures appropriées pour contrer toute menace et tout attentat terroriste. On précise que des postes frontaliers avancés, des caméras thermiques, plus 60 tours de contrôles et deux bases aériennes ont été installés ». A Tunis, le ministre de la Défense, Farhat Horchani, a déclaré, lundi dernier, que « les menaces terroristes en Tunisie persistent en raison de la situation sécuritaire en Libye ». Certes, « les opérations préventives pour lutter contre le crime organisé, le terrorisme, la contrebande et le trafic d'armes ont permis d'améliorer la situation, par rapport aux années précédentes, et les efforts déployés par l'appareil militaire dans les zones montagneuses et frontalières ont évité au pays bien des catastrophes ». Il n'en reste pas moins que la « menace persiste », particulièrement à la frontière avec la Libye. Des dispositions ont été prises et on annonce que « les travaux d'installation d'un système sécuritaire électronique au niveau des points de passage de Ras Jedir et Dhehiba démarreront sous peu ». Il n'en reste pas moins que, lundi dernier, on a interpellé 6 personnes de nationalité étrangère, ayant franchi, clandestinement, les frontières tuniso-libyennes, au niveau de la barrière de sable près de la frontière tuniso-libyenne. Et 15 autres personnes ont été arrêtées pour franchissement illégal de la frontière ». C'est dire que la vigilance est de rigueur et toutes les mesures doivent être prises pour empêcher ces infiltrations qui amènent terroristes, armes et drogues. Ce n'est pas l'avis du chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui « déplore » la construction d'un mur à la frontière avec la Libye. « La frontière que nous partageons avec la Libye est longue et ouverte et nous ne pouvons pas y ériger un mur. Le gouvernement tunisien a, cependant, démarré, début 2015, la construction d'un système d'obstacles. Ce qui a causé des problèmes en Tunisie, notamment à Ben Guerdane, Tataouine et l'impact négatif en a été ressenti jusqu'à Sfax». Mais il soutient que «toutes les opérations terroristes qui ont eu lieu en Tunisie ont été préparées en Libye et cela détruit le tourisme». Ce «mur» n'est-il pas là, justement, pour empêcher ces terroristes de venir commettre des attentats en Tunisie ? A moins qu'il souhaite faciliter le retour de ces terroristes venant des foyers de guerre. Cependant, la menace ne vient pas que de l'extérieur. Les forces de sécurité, les militaires ratissent toutes les régions du pays et délogent des terroristes, déjouent des opérations de contrebande. Lundi dernier, les unités de la Garde nationale ont, au cours d'une nouvelle campagne sécuritaire, réussi à arrêter 1032 personnes recherchées dont 4 extrémistes religieux soupçonnés d'appartenir à une organisation terroriste. Ont été saisis 82 voitures et camions faisant l'objet d'un avis de recherche, 7 fusils de chasse et 16 cartouches détenus sans autorisation, 7 kg de chanvre indien, 244 comprimés psychotropes et 11 g de cocaïne. Et ce n'est là qu'une des nombreuses actions quotidiennes menées inlassablement par les forces de sécurité. Cela indique l'ampleur du problème. Outre les terroristes de retour au pays, il y en a d'autres, sur place, qui n'attendent que l'occasion pour passer à l'action. D'où la question : qui recrute et forme ces Tunisiens « égarés » pour en faire des extrémistes, des terroristes ? Car « ces formateurs » sont toujours en activité. Et ils sont connus. Et c'est là une menace permanente. Qu'attend-on pour mettre un terme à ces activités criminelles ?