Véritable joyau naturel et culturel, l'oasis de Gabès, unique oasis littorale de tout le bassin méditerranéen, est aujourd'hui au cœur d'une urgence écologique majeure. Entre mer, désert et palmeraie, cette région autrefois prospère incarne un écosystème rare où cohabitent biodiversité, agriculture oasienne et traditions millénaires. Des photos circulant actuellement sur les réseaux sociaux, datant des années 1970, témoignent de la beauté et de l'originalité de Gabès à cette époque. Elles montrent des paysages intacts, des palmeraies luxuriantes et un littoral préservé, rappelant le potentiel exceptionnel de la ville et l'importance de protéger cet héritage naturel et culturel. Longtemps symbole d'harmonie entre l'homme et la nature, Gabès fait désormais face à une dégradation environnementale alarmante, causée principalement par la pollution industrielle émanant des complexes chimiques installés sur son littoral. Les rejets de phosphogypse et d'effluents toxiques ont fragilisé la mer, les sols et les nappes phréatiques, menaçant à la fois la santé des habitants et l'équilibre écologique de la région. Pourtant, Gabès aurait pu devenir l'une des plus grandes destinations touristiques et d'investissement du monde. Grâce à sa situation géographique exceptionnelle, son climat doux et ses ressources naturelles, la région disposait de tous les atouts pour accueillir des projets touristiques, hôteliers, portuaires et de tourisme de bien-être. Un développement durable bien conçu aurait permis de créer des milliers d'emplois, d'attirer des milliards de dinars d'investissements et de positionner la Tunisie sur la carte du tourisme écologique et thermal international. Aujourd'hui, les habitants, les associations et les scientifiques appellent à une mobilisation nationale et internationale pour sauver ce patrimoine unique. Ils plaident pour une stratégie de dépollution et de reconversion industrielle urgente, afin de préserver ce qui reste de la qualité de vie, de la santé publique et du capital humain dans la région. L'avenir de Gabès dépend désormais d'un choix clair : poursuivre la voie de la pollution ou investir dans la renaissance d'un trésor méditerranéen.