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Tunisie: Pour un centre africain de sécurité industrielle et environnementale à Gabès
Publié dans Leaders le 14 - 09 - 2021

Par Abdellatif Mrabet - Ces derniers temps, un peu partout dans le monde, dans les grands pays comme dans les moins grands, on a enregistré une recrudescence des risques industriels et des aléas technologiques de toutes sortes. Parce qu'ils peuvent avoir de lourds impacts sur l'homme et son milieu, les accidents technologiques, quelles que soient leur envergure (sinistre ou accident majeur) et nature (incendie, explosion, pollution) appellent à des précautions multiples, en amont pour la prévention et en aval pour le contrôle et le traitement. C'est ce qu'on appelle la gestion du risque, une démarche obligatoire, à laquelle doivent souscrire aussi bien les entreprises parce qu'elles sont tenues d'être socialement responsables que les Etats qui doivent veiller au respect des directives internationales et œuvrer au développement durable de leurs territoires.
Dans notre pays, certaines de nos villes « industrielles » n'ont pas dérogé à la règle, ayant elles aussi essuyé des dégâts humains et environnementaux liés au risque généré par certaines de leurs activités. C'est ainsi qu'on a encore en mémoire des incidents et des alertes qui, liés au secteur du phosphate, ont affecté aussi bien les sites miniers eux-mêmes que les points de traitement et de production dans les usines de certaines zones industrielles. De ce point de vue, Gabès est hélas exemplaire, à plus d'un titre. En effet, agglomération dotée d'un grand port commercial et d'un parc industriel regroupant sur près de 850 hectares de grandes entreprises opérant dans les secteurs sensibles de la chimie (détergents, engrais…), de l'énergie (gaz naturel, pétrole) et des matériaux de construction (ciment, carrelages…), cette ville est sujette à des risques divers qui demandent une vigilance de tous les instants et à tous les niveaux. L'explosion d'il y a 6 mois, survenue dans une usine d'asphalte située à moins de 3 km du centre -ville en est la triste preuve.
Cependant, à Gabès, les activités entretenues dans la zone industrielle de la ville n'ont pas engendré que des accidents ponctuels. Elles ont aussi pour effet bien d'autres impacts qui, insidieux, majeurs, affectant autant les hommes que l'environnement, courent à longueur d'année. Ils sont entre autres matérialisés par des émissions de gaz toxiques et des rejets de phosphogypse déversés dans la mer par milliers de tonnes. Ce sont là deux véritables fléaux responsables de lourds dégâts qui impactent la santé des habitants et nuisent au milieu en entraînant une dégradation importante de la biodiversité aquatique et par voie de conséquence portent fortement atteinte aux activités de la pêche et du tourisme. En ville, les activités industrielles ont aussi d'autres méfaits. La pollution a aussi beaucoup nui à l'oasis historique de Gabès, une oasis maritime exceptionnelle dont l'Etat tunisien a par ailleurs reconnu la haute valeur patrimoniale en l'inscrivant en 2008 sur la liste indicative de l'Unesco, en tant que site mixte, culturel et naturel. En effet, aujourd'hui, privés de leurs ressources en eau douce au profit d'une industrie prédatrice et asphyxiante, les jardins qui ont jadis fait l'admiration des anciens se meurent et perdent régulièrement de leur superficie ainsi que de leur productivité. Fini, la vigne qui donnait deux fois l'an ! Fini la végétation luxuriante ! Fini l'abondance !
C'est dans ce contexte que les acteurs du territoire de la ville – les citoyens, les organisations professionnelles et la société civile -, préoccupés de sécurité industrielle mais aussi soucieux de mieux concilier le développement économique avec la qualité de vie proposent la création à Gabès même d'un « centre africain de sécurité industrielle et environnementale». Cependant, leur initiative qui procède d'une stratégie citoyenne est aussi une ambition pour l'Afrique car le centre projeté est également voulu en tant qu'organisme de conseil, d'assistance et d'expertise à l'échelle du continent dans son ensemble. Grand, ce projet qui jouit de l'adhésion de la population locale est d'autant plus légitime que Gabès dispose de la plus grande zone industrielle multi-exploitants en Tunisie.
Par ailleurs, ville universitaire avec une vingtaine d'établissements d'enseignement supérieur, de recherche scientifique et technologique, Gabès dispose d'une superstructure scientifique et de compétences à même de permettre au centre d'assurer ses missions recherche-développement-innovation et fournir des prestations de conseil et d'expertise. Il va sans dire que tel qu'il est conçu, le projet C.A.S.I.E. Gabès peut contribuer à une meilleure prévention des risques tant en Tunisie que dans le continent africain. Sur place, bien avertis puisqu'ayant déjà bénéficié d'un projet européen entièrement voué à la gouvernance locale environnementale (PGE, Gabès, 2014-2019), les acteurs du territoire Gabès réclament ce centre qui, installé à demeure, les aiderait à prévenir les accidents et à mieux protéger la ville, le littoral et l'oasis en diminuant leur exposition aux risques de la pollution.
Actuellement en cours de soumission sous forme de pétition en ligne*, le projet C.A.S.I.E. Gabès ne peut voir le jour sans l'aval des autorités nationales ainsi que l'aide et l'appui de bien des pays, organismes et instances susceptibles de trouver de l'intérêt à la mise en place de ce centre de sécurité. Ses enjeux, sa portée à la fois maghrébine, africaine et méditerranéenne, peuvent lui valoir un large soutien. C'est ce que nous lui souhaitons !
Le lien pour accéder à la pétition est : https://chng.it/ncMb5f5tsm


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