Affiner les indicateurs clés pour une meilleure planification typologique Les indicateurs de structure, de fonctionnement, de performance et ceux exogènes du ressort de dame nature sont à mieux percevoir à l'aune du suivi des évolutions des exploitations agricoles en Tunisie et afin d'assurer un bon niveau de développement national et local. A ce sujet, un séminaire national de concertation sur la vision de l'observatoire, de la typologie et du dispositif du suivi des exploitations agricoles en Tunisie, très relevé techniquement, s'est tenu hier à Tunis en présence d'un parterre d'experts nationaux et internationaux, L'objectif ciblé est formulé dans le thème «du renforcement des capacités de suivi de la diversité et des transformations des exploitations agricoles pour améliorer la formulation de politiques et de conseil agricole». Chloé Cangiano, agroéconomiste expressément venue à l'occasion, a été dépêchée par la FAO. Elle a rappelé le cadre du séminaire : «L'objectif est de mettre en place un système de suivi d'exploitations agricoles pour mieux appréhender les transformations et leur diversité à la fois et pour mieux adapter les politiques et les intérêts des agriculteurs. Pour cela, un processus national multiacteur devra être engagé à travers une démarche basée sur une typologie nationale imbriquée avec le national et le local pour permettre d'agir sur la compréhension fine du système». C'est la démarche WAW, un projet de dimension internationale incluant six pays dont la Tunisie. En Tunisie, le niveau d'inclusion politique est jugé bas selon l'étude présentée avec un niveau de connaissance du type également bas. La réflexion devient nécessaire autour d'une table, répétera-t-elle, d'où l'enjeu et l'intérêt national du séminaire portant débat. Mongi Sghaïer, chercheur à l'Institut des régions aides de Médenine, évoque la teneur d'un «projet à caractère stratégique qui a démarré en octobre 2015 et qui s'achèvera dans une première phase en septembre 2017 et affirme que ce n'est pas la première expérience en la matière, avec beaucoup d'acquis précédents. L'observatoire des exploitations agricoles est un organisme qui collecte, traite et diffuse l'information avec la nécessité d'une synergie entre l'observatoire et les programmes existants. «Le montage institutionnel paraît lourd mais il est très important à élaborer à travers le rôle du comité national de pilotage». Mohamed Jaouad, du même institut, propose «d'analyser les transformations pour aider les décideurs et les exploitants». De nombreuses réserves sur la portée des études Dans la deuxième partie du séminaire, d'aspect dynamique, après celui plus statique, Mme Cangiano a évoqué la typologie nationale, stratégique, basée sur des données structurelles qui doivent être plus fines, avec une nécessité d'aller en profondeur. Un membre du comité du projet stigmatise «le manque de communication entre les membres». Il s'interroge sur les instruments utilisés pour réaliser les études et insiste sur les circuits à mettre en œuvre pour «varier les systèmes existants vers d'autres plus fiables et récents». Il s'agit, en fin de compte, d'affiner la méthodologie en l'adaptant à la base de l'étude réalisée sur la période 2004-2005, recruter un expert en informatique pour développer le prototype d'information. Les inventaires, les enquêtes et les bases de données statistiques doivent être sans cesse développés et mis à jour, car, comme entendu de façon insistante, «il faut se projeter vers l'avenir avec une connaissance forte des méthodes passées, cela en anticipant sur les effets des changements climatiques, des problèmes économiques avec une certaine visibilité». C'est la démarche prospective qui induit au préalable une autre rétrospective car sans stratégie claire des acteurs, des collectivités locales, on ne peut pas parler de planification. «Il faut explorer toutes les issues possibles et les enjeux de demain pour se projeter dans les évolutions futures», entend-on.