La stratégie de relance de l'investissement agricole ambitionne d'accroître le nombre des exploitations dont les promoteurs ont bénéficié des mesures d'encouragement prévues par la réglementation en vigueur... pour passer à 20% en 2020 contre 12% seulement actuellement Les opportunités de création de projets agricoles à forte employabilité sont encore disponibles dans plusieurs régions. Certains promoteurs font face, cependant, à des problèmes d'ordre financier qui les empêchent de constituer leur fonds de roulement. Ces promoteurs se caractérisent, pour la plupart d'entre eux, par un niveau d'études supérieur et des connaissances approfondies dans les techniques modernes de l'agriculture et de la pêche. Ils sont donc capables de faire fructifier les terres arables et d'augmenter la productivité dans les périmètres exploitables dans les domaines des céréales, des arbres fruitiers ou dans les cultures maraîchères. L'attentisme des promoteurs ne doit pas perdurer encore longtemps. Des facilités financières sont nécessaires pour aider ces jeunes à monter leurs projets dans leurs régions ou dans d'autres régions dotées de périmètres agricoles. Ainsi, il est question d'augmenter l'investissement agricole privé de l'ordre de 10% et d'accroître sa valeur à près de 1.000 MD à l'horizon 2020 au lieu de 600 MD actuellement. C'est un objectif ambitieux qui est fixé pour la stratégie nationale de la relance de l'investissement agricole privé. Toutefois, pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures doivent être prises comme, à titre d'exemple, le soutien financier et technique des jeunes promoteurs afin de les aider à concrétiser leurs projets. Aujourd'hui, dans certains lots agricoles, la situation est plutôt précaire et se caractérise par un morcellement des périmètres, une absence prolongée des exploitants dont certains sont vieux et ne parviennent pas à travailler la terre efficacement. D'autres utilisent encore des moyens archaïques faute de ressources financières. Des risques multiples Les prix de vente sur le marché local n'encouragent pas non plus les exploitants à cultiver certains produits agricoles. D'où la nécessité d'opter pour l'exportation des produits frais ou transformés vers certains marchés voisins ou lointains en facilitant autant que faire se peut les procédures en vigueur. La stratégie en question vise un accroissement du rythme des investissements dans plusieurs activités comme celles qui sont liées aux services qui doivent passer de 20 à 25% en 2020. Quant à la transformation primaire des produits agricoles, l'évolution passera de 2 à 10%. En fait, des unités de transformation peuvent être créées près des terres agricoles plantées, par exemple, d'arbres fruitiers. De tels projets peuvent générer de nombreux postes d'emploi destinés aux habitants des régions intérieures où le taux de chômage enregistré dépasse le taux national. L'industrie des conserves offre ainsi plusieurs opportunités aux promoteurs qui souhaitent investir dans un secteur rentable et prometteur. D'autant plus que les possibilités d'exportation de ces produits sont énormes ne serait-ce qu'en Afrique. La stratégie de la relance de l'investissement agricole vise, par ailleurs, d'accroître les exploitations —dont les promoteurs ont bénéficié des encouragements et des incitations prévus par la réglementation en vigueur— pour passer à 20% en 2020 contre 12% seulement actuellement. Ainsi, le soutien des promoteurs demeure l'une des conditions les plus importantes pour stimuler les investissements dans un secteur confronté à des risques multiples dont ceux qui ont trait aux conditions climatiques. La même stratégie table sur une augmentation de la participation de l'investissement agricole privé pour passer de 60 à 65% de l'ensemble des investissements dans ce secteur. D'autres objectifs ont été fixés, dont l'emploi de 240 mille jeunes diplômés de l'enseignement supérieur dans les activités agricoles à l'horizon 2020, ce qui représente 20% des diplômés des instituts supérieurs agricoles. Chaque année, plusieurs compétences spécialisées dans les techniques agricoles, capables d'améliorer le rendement des terres, restent au chômage faute de disponibilité de postes d'emploi décents, bien rémunérés et durables. Les experts qui ont élaboré cette stratégie estiment qu'il est possible d'encadrer annuellement 160 bénéficiaires d'un crédit foncier au lieu de près de 80 bénéficiaires actuellement, et ce, dans le but de les aider à concrétiser leurs projets dans une proportion de 80%. Il s'est avéré que certains projets n'arrivent pas à terme car les promoteurs —découragés par les problèmes financiers et fonciers— ont jugé opportun d'y renoncer et d'opter pour une autre activité qui ne correspond pas souvent à leur spécialité. Le dispositif de l'investissement agricole mis en place comporte plusieurs lacunes de l'avis des spécialistes, à commencer par la diversité des primes ou subventions, les procédures administratives lourdes, la multiplicité des interlocuteurs, les délais longs pour répondre à une demande, l'absence d'une base de données commune reliant les différents intervenants...