Parmi les moments-phares de cette nouvelle édition, figure une exposition qui tentera de proposer une approche humaine et communautaire de la question migratoire hors des analyses géopolitiques. Pour sa quatrième édition qui se tiendra du 13 au 16 mai prochain, «Jaou 2017» entend explorer le phénomène migratoire en Méditerranée en choisissant pour thème «La terre du milieu: rêver une migration inversée». Sous un angle artistique, créateurs, artistes, intellectuels et activistes culturels de la région apporteront leur contribution pour générer une prise de conscience publique des drames vécus au large de la Méditerranée. Parmi les moments-phares de cette nouvelle édition, figure une exposition qui tentera de proposer une approche humaine et communautaire de la question migratoire hors des analyses géopolitiques. Organisée par la Fondation Kamel Lazaâr (KLF), «la manifestation d'art contemporain ‘‘Jaou'' abordera, cette année, la question migratoire au sens large du terme, qu'elle soit volontaire ou forcée, économique ou politique, légale ou clandestine, partant du constat que la Méditerranée est au cœur de tous ces flux et ne cesse de nous interpeller sur notre rapport à soi et à l'Autre, mais aussi sur les notions de frontières, d'appartenance et d'identité», lit-on dans la newsletter de KLF. Autant de problématiques qui sont présentes aujourd'hui dans les productions artistiques et culturelles de nombreux artistes et intellectuels de la région. Déclinée en plusieurs temps, ‘‘Jaou 2017'' «agite l'espace artistique classique et rassemblera un symposium académique, un parcours de galeries, des espaces extérieurs investis spécialement pour l'occasion ainsi qu'une exposition inédite d'art contemporain». Chantée par Homère dans son Odyssée, berceau des plus grandes civilisations et vecteur de brassage entre les peuples des deux rives (Phéniciens, Carthaginois, Grecs, Romains, Arabes, etc.), la Méditerranée, dont le nom signifie en latin «La terre du milieu», est devenue aujourd'hui le gouffre où finissent les rêves d'une jeunesse désemparée. Des milliers de personnes y périssent chaque année en tentant de la traverser pour atteindre l'Europe via l'île de Lampedusa. Et d'ajouter : «Si la jeunesse tunisienne d'aujourd'hui rêve de partir et embarque à ses risques et périls sur des bateaux de fortune, il ne faut pas oublier que cette même jeunesse est issue d'un pays qui fut jadis une terre de migration. En effet, la Tunisie a toujours été un lieu d'accueil et sa culture est fortement imprégnée des autres cultures du Bassin méditerranéen, grâce aux différentes populations qu'elle a accueillies». Lancé en 2013, le concept de «Jaou» créé par Lina Lazaâr, vice-présidente de la Fondation et spécialiste d'art arabe contemporain, réunit des artistes, des collectionneurs, des galeristes, des universitaires, des spécialistes de l'art, etc., autour d'expositions, de conférences et de tables rondes portant sur la culture et l'art contemporain. Plusieurs galeries d'art s'associent à l'événement en proposant des expositions organisées à cette occasion. La 3e édition de «Jaou», en 2015, a été marquée par une exposition inédite : All the world's mosque, organisée par la KLF à Carthage.