En dépit du retour récent du sabot, les problèmes de la circulation au centre-ville persistent «Et revoilà le sabot» ,se sont écriés les habitants de la ville de l'Ariana, dès la réapparition, ces jours-ci, de ce «justicier de la route», bête noire jurée de tous les aventuriers parmi les automobilistes. «Le retour du Messie», jubile-t-on d'un ton à peine voilé, au QG de la municipalité, après avoir rendu public le fameux communiqué dans les médias annonçant ce «come-back» tant attendu et ardemment désiré par les défenseurs de la loi et les avocats du Code de la route. Ledit communiqué s'apparente donc à un avertissement cinglant : «Ou le respect de la loi, ou les coups de boutoir du sabot qui ne pardonnent pas». Et, mine de rien, ça commence déjà à faire mouche, puisque dès sa réapparition après de longs mois d'une éclipse injustifiable, le sabot a fait, en l'espace de seulement 48 heures, quelque «18 victimes» dans les rangs des automobilistes faisant fi de l'infraction du stationnement interdit. Un départ qu'une source municipale qualifie de «fulgurant et prometteur», question de dire que le tableau de chasse sera plus garni, le sabot s'étant offert carte blanche par les édiles municipaux dont on comprend la volonté d'éponger, le plus tôt possible, leur déficit, en matière de circulation routière. Un domaine où la mairie accuse, il est vrai, un lourd retard que tous les conseils municipaux qui se sont succédé depuis les années 90 n'ont pu combler. Le bout du tunnel, dites-vous ? C'est que le malaise de la circulation au centre-ville est autrement plus profond. Et ce n'est certainement pas le recours au sabot qui pourra s'avérer salutaire dans une cité qui continue fatalement de souffrir d'asphyxie. En effet, outre l'explosion démographique incontrôlable, l'invasion du béton et l'envolée spectaculaire du nombre de commerces de tous genres, la cité des Roses est fortement sollicitée par les moyens de transport tant publics que privés qui empruntent, par milliers, ses artères principales, de jour comme de nuit. En plus de ce trafic dense interdit aux automobilistes nerveux et pressés, l'éternel problème du stationnement interdit le long des trottoirs a eu pour effet d'envenimer une situation rendue encore plus étouffante par le nombre très réduit, voire insignifiant, de parkings. C'est d'autant plus bizarre qu'il s'agit d'une vraie métropole qui aurait dû être, normalement, dotée de suffisamment d'aires de stationnement, y compris les parkings à étages. Et, pour enfoncer le clou, voilà le phénomène des taxis collectifs (ennakl errifi) qui s'installe «confortablement», avec ses interminables files de véhicules envahissants qui roulent à tombeau ouvert, grillent les feux de signalisation et stationnent n'importe où, n'importe comment! Dans cette fournaise, que peut faire un sabot? «Rien, ou presque» oserons-nous répondre, car si, à la rigueur, il peut limiter les dégâts, il ne pourra pour autant les anéantir. De là à dire que le sabot sera salvateur et permettra d'entrevoir le bout du tunnel, c'est aller trop vite en besogne. Pourvu que les évènements ne nous donnent pas raison.