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Saïd Ben Saïd, l'homme aux deux césars : «Je produis les films que les autres ne veulent pas produire»
Entretien du lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 02 - 2017

Il est, cette année, l'homme de tous les succès. Ses deux derniers films, «Elle» de Paul Verhoeven et «Aquarius» de Kleber Mendonça, ont recueilli tous les hommages, «Elle» recevait le Golden Globes du meilleur film étranger, et sa vedette Isabelle Huppert celui de meilleure actrice. Après avoir été onze fois nominé, il recevait, toujours pour «Elle» deux césars, celui du meilleur film et celui de la meilleure actrice. Pour les Oscars, on attendait, à l'heure où nous mettons sous presse, une consécration pour Isabelle Huppert, la vedette de «Elle». Ce producteur tunisien, parmi les plus discrets, bat en brèche l'image d'Epinal du producteur à succès. Parmi les plus respectés de la profession, il s'est fait un nom en rendant leur place à des réalisateurs de talent dont les films n'étaient pas assez «commerciaux» pour un marché impitoyable. Saïd Ben Saïd a choisi d'alterner cinéma «populaire» et films d'auteur. Sa filmographie est impressionnante et il a travaillé avec les plus grands : André Téchiné, le premier, à qui il voue amitié et fidélité, Pascal Bonitzer, Barbet Schroeder, Yasmina Reza, Alain Corneau, Roman Polanski, au moment où celui-ci traversait des moments difficiles, Brian de Palma, Valéria Bruni Tedeschi ou David Cronenberg. On lui doit «Carnage» aussi bien que «Luky Luke», «Map to the stars» mais aussi «Tais-toi».
Au lendemain des césars, il a trouvé le temps de répondre à nos questions.
Vous collectionnez les reconnaissances, les hommages, les distinctions dans toutes les grandes joutes cinématographiques. Est-ce une année particulièrement faste ou la juste récompense d'un parcours bien pensé ?
Ces reconnaissances me font très plaisir mais je ne suis pas assez vaniteux pour ne pas savoir que les prix sont, dans le métier que je pratique, arbitraires.
Vous êtes, aujourd'hui, un des producteurs les plus respectés de la profession pour la rigueur de vos choix, la constance de votre exigence, et la cohérence de votre parcours. Comment devient-on Saïd Ben Saïd ?
Je produis les films que les autres ne veulent pas produire non pas par goût du paradoxe mais parce que ce sont les films qui m'intéressent en tant que spectateur et que j'irais voir au cinéma.
Au stade où vous êtes parvenu, la notion de succès ou d'échec commercial est-elle plus ou moins importante que la satisfaction de faire un film, puisse-t-il sembler improbable ?
Lorsqu'on attache de l'importance au projet esthétique, le problème est de ne pas se laisser dominer par la logique commerciale des systèmes de diffusion. Le cycle de vie d'un film est aujourd'hui en pleine transformation et cela a beaucoup d'influence sur les conditions dans lesquelles il est produit et vendu. La France, à la différence de beaucoup d'autres pays, cultive un rapport d'amour avec le cinéma qui ne semble pas trop entamé. On voit qu'on peut encore obtenir des succès avec des films de qualité.
Quel est votre plus beau souvenir ? Votre plus grand regret ?
Le plus beau souvenir : «Loin» d'andre techiné, le premier film que j'ai produit.
Mon plus grand regret : ne pas avoir été en Tunisie pendant la Révolution.
Des projets ?
Des rêves irréalisés ?
L'enjeu pour moi c'est que ma société de production demeure une maison qui sache attirer les cinéastes. Bien sûr il faut avoir un pied dans le marché. Pour chaque film, j'essaie de trouver un système de production adapté et rentable mais le pire pour moi serait de faire le contraire de mon métier. Par exemple, ce serait : tiens les biopics et les films musicaux marchent, faisons un biopic musical.
Vous êtes tunisien. Le cinéma tunisien a explosé ces dernières années, remportant de nombreux prix internationaux et plaçant de jeunes réalisateurs sous les feux de l'actualité. Auriez-vous des projets en Tunisie ?
Je n'ai pas pour le moment de projets en Tunisie même si je suis très attentif à ce qui se passe dans le cinéma tunisien et dans le cinéma arabe de façon générale. J'ai d'ailleurs le désir de produire l'adaptation cinématographique du roman de Taha Hussein «la grande épreuve» dont j'ai acheté les droits il y a quelques années. J'ai longtemps pensé faire ce film avec un cinéaste iranien mais je me rends compte que la connaissance de la langue arabe est très importante. C'est l'un des projets auxquels je tiens le plus.


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