Contrairement à une idée reçue, l'ESM vit lui aussi au rythme d'une crise financière qui annonce des lendemains difficiles alors que le club est engagé au play-off Les copains de Jemaâ Khelij accusent trois mois d'arriérés de salaires. Le montant des primes de rendement non encore servies aux joueurs s'élève à 180 mille dinars, en plus des primes de victoire de l'ordre de 90 mille dinars. Le club du Bassin minier ne sait plus à quel saint se vouer même s'il espère une plus grande implication financière de la part de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), pratiquement l'unique parrain. «Nous nous attendons à ce que cette société fasse un effort supplémentaire à l'endroit d'un club qui a honoré le sport de toute la région, insiste le président métlaouien, Boujelel Boujelel. Cette société a des engagements vis-à-vis du sport dans la région. Elle a toujours honoré ses engagements vis-à-vis de la jeunesse du Bassin minier. En 1962, alors que j'étais encore joueur, je me rappelle qu'à chaque fois où nous partions jouer à Sousse ou dans le Sahel, nous descendions dans les hôtels les plus luxueux. Grâce en grande partie aux subsides de la Compagnie des Phosphates de Gafsa, le budget nous assurait toutes ces possibilités. La saison dernière, nous avons su aller de l'avant et trouver bon an mal an les ressources nécessaires. Malheureusement, cette année, les choses paraissent plus difficiles. Vendredi dernier, nous comptions verser aux joueurs un salaire en retard en guise de motivation supplémentaire avant le début du play-off. Et faire pareil (un autre salaire en retard) dans la semaine qui suit. Malheureusement, on s'est retrouvé en porte-à-faux avec nos joueurs car l'argent nous manque. Le genre de situation très embarrassante, car il y va de votre crédibilité vis-à-vis des gens qui ont des engagements financiers, des familles à nourrir... Cette confusion nous porte préjudice. Dans ces conditions, aller de l'avant devient très difficile», redoute le premier responsable métlouien. Un budget de 3 millions de dinars Pour un club enclavé comme l'ESM, appartenir à l'élite constitue déjà un petit miracle. Que dire alors de l'accès au play-off, aux côtés des cinq autres plus grands clubs du foot national ? Le budget de la saison dernière a été de l'ordre de 3 millions de dinars. Jusque-là durant l'exercice actuel, le club a dépensé un million de dinars, accusant un déficit de 750 mille dinars. Même à la fin du play-off, il est déjà certain que le club ne dépensera pas un montant similaire à celui du dernier exercice. La remarque est d'ailleurs valable pour tous les clubs du pays. A la différence que les arriérés de salaire risquent un jour ou l'autre de perturber l'ambiance au sein de l'Etoile Sportive de Métlaoui. Cette ambiance s'appuie sur une solidarité qui demeure le principal atout. Il y a quatre mois, on a déjà vu les copains de Bilel Souissi effectuer une grève des entraînements pour réclamer leurs salaires. Cela pourrait se répéter dans les jours à venir. Tout le monde, joueurs, dirigeants... vit très mal ce moment difficile. Et prie afin que les difficultés financières ne fassent pas s'écrouler un édifice patiemment construit.