Comme prévu, le Syndicat général de l'enseignement secondaire (SGES)organise, aujourd'hui, un rassemblement de portée nationale devant le ministère de l'Education. C'est, pour lui, le «couronnement» d'une série d'actions marquées par des sit-in dans les Commissariats régionaux à l'éducation. Hier, c'était au tour des professeurs d'éducation physique de tenir un rassemblement devant le ministère de la Jeunesse et des sports. L'une des raisons principales de ce rassemblement demeure l'application des accords, déjà, conclus en leur faveur. L'enjeu du SGES, pour sa part, n'est ni plus ni moins que le départ du ministre de l'Education. Condition sine qua non pour un retour à la «normale». Au cours de ce rassemblement, les responsables syndicaux veulent démontrer leur détermination concernant ce qui serait devenu leur unique revendication. Toutefois, il est intéressant de remarquer que, pour une fois, la société civile a bougé, entre-temps. Avec elle certains partis et des personnalités politiques. C'est, donc, la première fois que les parents trouvent des alliés qui vont défendre leur cause et celle de leurs enfants. Au cours de rassemblements, ils ont dit tout haut ce que les parents pensent tout bas. Ils ont, carrément, appelé à déférer le SG du Syndicat du secondaire devant la justice. Un député indépendant à l'ARP, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère: pour lui, ce secrétaire «est un bandit». De source syndicale, ces mouvements sont considérés comme un «complot» contre l'action syndicale . Sur un autre plan, le Syndicat général de l'enseignement de base projette d'observer deux jours de grève les 8 et 9 mars. Rappelons, par ailleurs, que le Ministre de l'Education, Néji Jalloul, avait prévenu que les jours de grève seraient prélevés sur les salaires. En outre, il a mis en garde contre les graves conséquences qui pourraient découler de ces deux jours de débrayage. Selon lui, deux jours de grève équivalent à «4 millions de jours d'ignorance». Mais dans ce climat de tension permanente, le Tunisien se sent, quelque peu, soulagé lorsqu'il entend les déclarations très posées du nouveau Secrétaire général de l'UGTT, M. Noureddine Taboubi. À sa sortie d'une réunion avec le Chef du Gouvernement, il a souligné la nécessité de calmer le jeu. Pour lui, «le pays n'a pas besoin de tensions supplémentaires». Il parlait, bien sûr, de la question du remaniement ministériel partiel. Mais cela serait valable pour le reste des actions syndicales. En tout cas, le nouveau SG de l'UGTT n'en est pas à son premier message d'apaisement ou de prise de position patriotique.