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Tunisie 2017 : la panne ! (1ère partie)
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 03 - 2017


Par Mourad Guellaty
«La pire erreur n'est pas dans l'échec, mais dans l'incapacité de dominer l'échec» (François Mitterrand)
François Mitterrand a marqué l'histoire politique, pas seulement française mais mondiale du vingtième siècle, en se faisant notamment élire au suffrage universel, à la présidence de la République française, pour deux septennats successifs, ce qui ne s'est pas produit ni avant ni après.
Il a réussi cette gageure, alors que sa carrière politique entamée sous la Quatrième République, dont il a été onze fois ministre, semblait battre de l'aile.
Il a été longtemps décrié, mais sa force a été de rebondir et partir de plus belle, sous la Cinquième République, en commençant par commettre le crime de lèse majesté, celui de mettre le Général de Gaulle en ballotage, lors des élections de 1965, gagnées finalement par ce dernier.
Il n'a pas fait mieux en 1969, et 1974, battu chaque fois par Georges Pompidou, et Valéry Giscard d'Estaing.
En 1981, il a pris sa revanche sur ce dernier, et a entamé une longue carrière présidentielle, terminée en 1995, alors que la maladie s'était emparée de son corps et de ses forces.
L'histoire retiendra qu'il avait entretemps unifié la gauche, socialo-communiste, ce qui était une vraie gageure, pour un homme longtemps réputé de droite, trop intelligent et retord !
Il était un grand tribun, et un personnage de roman, tant sa vie a été riche, celle de tous les jours, et en politique, où il excellait dans la maîtrise des évènements et surtout des hommes, l'armée des ouvriers et employés, des politiques, des scientifiques et des intellectuels, tous à sa botte, admirant le «seigneur florentin», sa culture, son savoir et son savoir-faire.
Un personnage romanesque, lui qu'on disait de droite, sous la Quatrième République, doublé un temps du partisan de l'Algérie française, était devenu sous la Cinquième un opposant aux partis conservateurs, qu'il affublait de tous les noms.
Il était l'homme de toutes les transformations, y compris de son physique, devenu avec l'âge avantageux, et qui nourrissait les chroniques mondaines, tant sa séduction était grande et réel son goût du secret.
François Mitterrand a connu plusieurs arrêts dans sa carrière, lui qui était vilipendé parfois, décrié souvent, par ses ennemis et ses amis qui ne lui voulaient pas que du bien, en est sorti grâce à cette pugnacité, et le désir de revivre haut et fort.
Cette vie, une parmi d'autres, mais pas comme toutes les autres, est un témoignage que rien à l'échelle individuelle, ou à celle des institutions, n'est irréparable, ni insurmontable !
Et que notre pays, nos institutions, et notre peuple de Tunisie, sont en mesure de relever le défi de surmonter cette panne qui perdure et, chaque jour, nous blesse et nous abaisse.
Crise mondiale des valeurs
Notre pays n'est pas une singularité, atteint qu'il est, au même titre que de nombreux autres des cinq continents, par la maladie des valeurs.
Ces dernières s'effritent partout, à quelques rares exceptions, à l'instar de Singapour, la Malaisie, les pays scandinaves, et quelques autres nations qui échappent, pour le moment, à cette descente aux enfers de la violence, et de la désobéissance civile, à l'incivisme et à d'autres démons qui minent les esprits et multiplient les déceptions.
Une parenthèse, ces pays qui font, l'exception sont ceux qui ont maîtrisé leur gouvernance et offert, à leurs sociétés, une vie digne, et des paramètres économiques enviables.
Ces pays ne sont pas seulement des scandinaves, mais aussi des asiatiques, à l'instar tout particulièrement de Singapour, de la Malaisie, et de Taiwan, africains comme le Rwanda, et européens à l'image de l'Estonie, et d'autres, qui restent pour le moment en dehors de la grande parade mondiale de la violence sous toutes ses formes.
Notre pays est en bonne compagnie, dans le concert planétaire du nihilisme, du déni de tout et surtout de l'Autre, proche, concurrent, rival, tous voisins qui font de l'ombre, à nos ego surdimensionnés, à nos vies menacées, et nos sociétés déchirées.
C'est quand même très étonnant ce que nous présente la petite lucarne, dans les voyages qu'elle nous offre à travers le monde : partout rodent les postures d'exclusion, avec notamment un chef d'Etat, qui se met à dos, par des déclarations fracassantes, une grande partie du monde.
Pourquoi tant de hargne à exclure dans le fond et la forme, et pourquoi ce sentiment créé chez les faibles qu'ils sont méprisés, dédaignés, non désirés, par ceux qui dirigent l'Univers ?
Pourquoi donne –t- on le sentiment chez ces derniers, qu'ils ne sont rien d'autre que des figurants, dont on ne reconnaît ni l'utilité, ni l'apport, ni même l'existence ?
Jusqu'où se poursuivra cette longue descente aux enfers, de notre monde et surtout de nos sociétés, arabo-islamo-africaines, ce triptyque classé premier au nombre des violences, des destructions, surtout autodestructions, de déni de la culture, du patrimoine et de l'identité.
A quand une relance économique de notre pays, qui souffre et n'en peut plus ?
Cette relance se produira un jour ou l'autre, quand justement nous finirons par comprendre que notre avenir réside dans notre capacité à nous transcender, à oublier nos démons et à prendre par les cornes le taureau Tunisie pour le conduire sur les routes de la reprise économique, de celle de la solidarité nationale, de l'effort partagé, de la confiance retrouvée, tant auprès de nos alliés, que dans la croyance des citoyens de ce pays.
Retrouver les chemins de la croissance économique
Notre croissance est faible, existe-t-elle ? La question se pose !
Maigre consolation, une grande partie du monde est peu ou prou en décélération.
On nous annonce 2,3% pour l'année en cours, soit l'équivalent d'une création de quarante mille emplois.
Si nous arrivons à ce résultat, ce qui n'est pas certain, ce ne serait pas trop mal, mais toujours insuffisant pour absorber une partie du chômage existant.
De combien est-il ce chômage qu'il convient de résorber ? Cinq cent mille au plus bas et sept cents au pire !
A cette allure, il nous faudrait un peu de temps pour retrouver les niveaux de la fin de la précédente décennie.
Mais ne faisons pas trop la fine bouche, si ces prévisions, même les plus basses se réalisent, cela serait une progression à saluer : renouer avec la croissance n'est pas anodin.
Il faudra en faire un tournant, celui qui permet d'amorcer un virage irréversible de confiance et d'optimisme !
Car nous ne pouvons pas nous passer d'une croissance durable et inclusive, celle qui génère les emplois, nécessaires à la résorption de ce matelas lourd de chômage, synonyme de misère dans le présent et méfiance dans le futur.
Justement, nous n'avons pas besoin d'incertitude et encore moins de méfiance, qui sont des états d'âme contraires au développement des investissements et à la prise mesurée du risque.
Après cinq années de désordres en tous sens, il serait regrettable que cette légère accalmie que nous observons soit interrompue par des vents contraires, ceux de la violence, des revendications sociales inappropriées ou encore, nul n'est parfait, par des décisions inopportunes des autorités, centrales ou régionales.
La confiance est un préalable incontournable pour l'investisseur, qu'il soit du pays, ou étranger.
Mais la croissance économique, ne se décrète pas uniquement, elle doit être alimentée par des décisions courageuses des autorités, de nature à alléger l'entrepreneur dans son parcours du combattant, et à le conforter dans la sécurité assurée de ses engagements.
A cet égard, beaucoup a été écrit et dit sur notre lourdeur administrative, résultante non pas du manque d'engagement de nos fonctionnaires, mais bien de l'accumulation des procédures, leur duplication, leur lourdeur.
Ainsi l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation a révélé dans une récente étude que 7548 projets industriels déclarés, pouvant donner naissance à 236.000 emplois, n'ont pas été réalisés au cours de la décennie 2005-2015, en raison de la complexité et des délais excessivement longs des procédures administratives.
Il s'agit pour 34% d'entre eux d'investissements non réalisés dans les industries agroalimentaires et de 17% dans celles des industries mécaniques et électriques.
L'enveloppe de ces investissements non réalisés serait de l'ordre de 12,5 milliards de dinars !
Près des trois quart de ces projets sont à capital exclusivement tunisien ! Quel gâchis !
Il n'est pas le seul.
Nos finances publiques souffrent, notre couverture sociale est atone, et les Caisses ont fini par épuiser leurs réserves à la fin de l'année dernière.
Comment vont-elles assurer la couverture de leurs assurés, si ce n'est au prix d'aides d'urgences, dont les sources vont finir par se tarir.
A titre d'exemple, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale s'attend à voir le gouffre de son régime de retraite atteindre (dépasser ?) les mille millions de dinars (dinars bien sûr !) au cours du présent exercice.
Et les pertes des régimes de retraite continueront à s'amasser pour atteindre un niveau trois fois plus élevé à la fin de la présente décennie.
Nous pouvons prolonger cette litanie de paramètres décevants : la dette, les déficits publiques, la balance commerciale, les investissements si faibles et les dettes si hautes des entreprises publiques, et celles vis-à-vis de l'extérieur qui culminent.
Que faire ?
Difficile de trouver une médication, par ces temps d'hémorragie tous azimuts et de gangrène sociale !
Les mots employés sont forts, mais y en a-t-il d'autres pour faire le constat de notre quotidien ?
La Tunisie est en panne sèche ! Panne de ressources, panne de moyens, panne d'idées !
Comment faire pour nous en sortir ? S'il y avait une solution facile, les acteurs du monde politico-économique l'auraient appliquée !
(A suivre) M.G.


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