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Droits de la femme
Journée mondiale de la femme
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 03 - 2017


Encore loin des ambitions
Le monde entier a célébré hier, 8 mars, la Journée mondiale de la femme. Une reconnaissance du rôle crucial de la femme dans la société mais aussi en tant qu'acteur actif du développement. Mais dans la réalité, la femme souffre encore d'injustices, d'inégalités et surtout de violence. Ce qui interpelle l'opinion sur la portée d'une telle célébration si les mentalités n'évoluent pas et si les lois existantes ne suffisent pas pour protéger la femme
En Tunisie, la législation est avant-gardiste par rapport aux autres pays arabes. Le Code du statut personnel reste encore un texte fondamental de l'émancipation de la femme tunisienne, préparant le terrain à une participation plus accentuée de la femme dans tous les domaines. Il a été consacré davantage par la nouvelle Constitution de 2014, dans son article 21, instituant l'égalité des droits et des devoirs entre la femme et l'homme et son article 46 stipulant la protection des droits de la femme et l'égalité des chances.
Une réalité qui a été longuement débattue lors de la conférence nationale, organisée hier sur le thème "La femme tunisienne : de l'autonomisation juridique à l'autonomisation économique", par le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, en présence du chef du gouvernement, Youssef Chahed. Le constat est que la condition de la femme tunisienne reste encore loin des ambitions.
"Malgré les progrès réalisés, nous devons faire plus d'efforts pour l'autonomisation de la femme qui demeure faible bien qu'il n'existe pas d'entraves juridiques. Le taux de chômage des femmes atteint le double des hommes dans certaines régions. La participation de la femme dans la prise de décision et sa présence dans les organes exécutifs reste aussi faible tant au niveau local, régional et national, "on est bien loin du principe de parité consacré par la Constitution tunisienne", lance-t-il.
A l'Assemblée des représentants du peuple, 35% des députés sont des femmes ; au gouvernement, elles représentent 20%, selon Neziha Laabidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance. "Le pourcentage des femmes diplômées de l'enseignement supérieur dépasse celui des hommes. Mais il y a encore des progrès à faire pour lui garantir et la faire bénéficier de tous droits. Le taux de chômage des femmes reste encore élevé, soit 28,5% actuellement", indique-t-elle.
Insuffisances et injustice
De son côté, Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, a précisé que les réglementations tunisiennes ont renforcé les droits de la femme, à travers le Code du statut personnel, le Code du travail et la nouvelle Constitution.
"La femme tunisienne est un acteur très actif dans l'économie. Elle représente jusqu'à 84% dans le secteur médiatique, 44% dans l'industrie, 51% dans l'enseignement de base, 31% des avocats, 54% dans le secteur public, etc.", souligne-t-il. Une réalité qui pousse à renforcer davantage les réglementations pour la protection de la femme active dans tous les secteurs d'activité.
Mais M. Trabelsi indique qu'il y a certains manquements à cet objectif, surtout au niveau de la couverture sociale. Jusqu'à aujourd'hui, seulement 34,5% des femmes actives sont couvertes, 38,5% reçoivent leur pension de retraite et 50,5% sont couvertes par l'assurance maladie. Le constat est encore plus dur dans le milieu rural, puisque 11% seulement jouissent de la couverture sociale.
Une réalité que confirme Hfaiedh Hfaiedh, secrétaire général adjoint de l'Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt), affirmant que la femme tunisienne reste encore exposée à toutes les formes d'exclusion et de marginalisation au travail. Et encore plus dans le milieu rural et dans le secteur parallèle. Il signale que le système juridique protégeant la femme restera toujours incomplet, tant qu'il n'y aura pas de mesures concrètes pour combattre l'exclusion dans ces deux domaines.
L'ex-ministre française de la Justice, Christine Taubira, a affirmé, pour sa part, que le rythme des réformes dans le monde reste insuffisant, même quand les lois sont complètes. "Mais je vous dis qu'aucune société ne peut progresser si la condition de la femme ne progresse pas. La condition de la femme est l'avenir de nos sociétés. Son fondement est que tous les êtres humains sont nés égaux. Mais dans le monde entier, les femmes ont fait l'expérience collective et individuelle de la violence et l'oppression. C'est un fait de nature qu'être femme justifie les inégalités qu'elle subit", lance-t-elle.
Enjeu économique
Pour Hichem Elloumi, 1er vice-président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), il est important d'encourager les femmes à lancer leurs propres projets, affirmant que les difficultés de financement sont des obstacles à surmonter. "L'autonomisation économique de la femme passe par l'entrepreneuriat. En tant qu'Utica, nous œuvrons à assister les femmes dans cette orientation en leur facilitant le financement. Nous réfléchissons, d'ailleurs, à lancer un programme spécial pour permettre aux femmes de se lancer davantage dans le monde des affaires", explique-t-il. A ce niveau, le chef de gouvernement a exhorté toutes les parties prenantes à contribuer à la réussite du programme national pour le renforcement de l'initiative économique féminine, qui vise à accompagner les entrepreneurs femmes dans toutes les régions du pays.
D'un autre côté, la ministre a souligné que le projet de loi contre la violence à l'égard des femmes a été soumis à l'Assemblée des représentants du peuple où on attend son approbation. "Il est important d'accélérer la mise en œuvre de cette loi afin de pallier certaines lacunes juridiques pour la protection de la femme. Le ministère est également en train de préparer une étude sur le coût économique de la violence à l'égard des femmes. Aux Etats-Unis, ce coût est estimé à 5,8 milliards de dollars par an et de 3,5 milliards de dollar en Angleterre", estime-t-elle.
D'autres projets de loi sont en cours d'étude afin de mieux garantir les droits de la femme selon ses besoins et ses spécificités. Le chef du gouvernement a souligné qu'un conseil des pairs pour l'égalité a été établi, visant la lutte contre toute forme de discrimination à l'égard des femmes. Un comité a été mis en place également pour étudier un projet de loi sur la révision du congé prénatal et de maternité.
Il s'agit aussi d'œuvrer au renforcement des capacités des femmes afin d'améliorer leur participation aux prochaines élections municipales. « Notre objectif ultime est de changer les mentalités et combattre cette image stéréotypée de la femme, qui la prive de ses droits et de l'exercice de ses devoirs dans la société », a encore souligné M. Chahed.


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