Le discours de la ministre des Finances à l'Assemblée des représentants du peuple à propos des finances publiques,de l'avancement dans la réalisation des projets publics et le déblocage des budgets y afférents, a porté des indicateurs rassurants sur le soutien et la dynamique que compte introduire le ministère sur les modalités de fonctionnement de cette structure, la Bfpme créée en 2005, mais qui n'est pas arrivée à décoller. La nomination d'un nouveau P-dg suffira-t-elle pour booster cette banque qu'on accuse de mettre des embûches devant les créateurs de projets ? Certainement, qu'entre les lignes, le gouvernement tunisien pense à moderniser cette banque et à élargir son champ d'intervention pour financer les porteurs d'idées dans les secteurs à forte valeur ajoutée. On parle beaucoup de lourdeur administrative et de délais exagérés dans le déblocage des crédits pour les promoteurs de projets. La Bfpme, tout comme la BTS, sont des structures de financement déterminantes dans l'économie tunisienne. Malheureusement, leur capital et leur puissance financière assez limités ne leur permettent pas de subvenir à tous les besoins exprimés par les diplômés de l'enseignement supérieur et désireux de monter leurs projets. Aujourd'hui, le gouvernement tunisien est dans une conjoncture difficile, et le secteur public frôle la faillite dans divers domaines. On n'en a pas fini avec l'emploi à vie dans une société publique et avec cette masse salariale étouffante et source d'un déficit budgétaire de plus en plus menaçant. La culture d'entreprendre et le rôle de l'Etat dans l'encouragement de cette politique (est-elle vraiment une vraie politique de l'Etat en Tunisie ?) sont urgents et nécessitent beaucoup plus de mesures concrètes. Si l'on veut combattre le chômage, si l'on veut développer le tissu PME , si l'on veut améliorer la création de richesse et la valeur ajoutée, surtout dans les secteurs compétitifs à l'étranger, on n'a pas d'autre choix que d'encourager la culture entrepreneuriale et d'assister mieux et plus les jeunes promoteurs de projets. Il ne faut pas se limiter, dans le financement à forts montants, aux projets de biochimie, des Ntic ou des énergies renouvelables. Il faut aller encore vers des métiers dits classiques où les jeunes diplômés trouvent des marchés, mais se heurtent à la réticence des structures de financement. Il y a un énorme potentiel à creuser auprès de ces jeunes promoteurs. On ne peut pas continuer à dire que la création de projets est l'avenir et que les jeunes diplômés ne doivent plus compter sur l'Etat pour les embaucher, et en même temps, ne pas leur donner assez de garanties et de soutien financier et logistique. On doit ancrer cette culture de la création des entreprises dès l'université et mettre à leur disposition les experts et le savoir-accompagner, surtout aux jeunes doués ayant des idées très intéressantes, mais mal structurées ou mal suivies. Entreprendre c'est bien, mais en premier lieu, c'est la responsabilité de l'Etat et rien que l'Etat. Toutes les autres formes de soutien, telles que les associations, n'ont pas le poids financier et réglementaire de l'Etat. On a besoin d'une autre approche tournée plus vers le concret, et l'accompagnement de toutes les idées et de tous les profils de promoteurs de projets.