ESS et EST (en C1) et CSS et CA (en C2) ne doivent pas trembler à l'entame d'une nouvelle aventure africaine Les coupes africaines tombent-elles à pic pour les clubs tunisiens? Comme toujours, exemptés des tours préliminaires, nos représentants effectuent leur entrée au stade des seizièmes, au début du printemps quand la compétition nationale bat le plein. Ils bénéficient de la sorte d'un double avantage. D'abord, celui d'une plus grande compétitivité compte tenu du calendrier général de la saison qui s'étend au Nord du continent du mois d'août ou septembre jusqu'au mois de juin, correspondant de la sorte au cycle scolaire. Par contre, en Afrique subsaharienne, la saison correspond à un calendrier de l'année, soit de janvier jusqu'à octobre ou novembre. Lorsque débutent les compétitions de la CAF (Confédération africaine), les clubs maghrébins et égyptiens bénéficient de l'avantage non négligeable d'avoir beaucoup plus de matches dans les jambes. Par contre, à l'entame de la phase décisive des poules, en juin et juillet, ils doivent faire l'effort de composer avec les vacances. En pleine période de relâche, un effort supplémentaire leur est demandé pour réussir la gageure de poursuivre leur saison en pleines chaleurs, alors qu'ils doivent ressentir le besoin de souffler. Ensuite, ce tour offre l'occasion d'un écrémage inévitable. Les petits poucets sont toujours là, et le tableau des seizièmes et des huitièmes n'offre jamais de grosses affiches, le tirage étant dirigé à partir de deux pots. Les choses sérieuses ne commencent au vrai qu'en phase des poules. Ce sera le cas, donc, cette année également puisque les adversaires proposés au quatuor de représentants tunisiens appartiennent au bas du tableau : les Guinéens de Horoya AC pour l'Espérance Sportive de Tunis et les Ivoiriens de l'AS Tanda en Ligue des champions pour l'Etoile Sportive du Sahel, les Camerounais de Young Sports Academy pour le Club Sportif Sfaxien et les Sierra-Léonais des Forces Armées pour le Club Africain en coupe de la confédération. Soit de simples figurants du circuit continental qui ne devraient pas logiquement poser de gros problèmes aux quatre ténors du foot national. Néanmoins, en football, la vigilance et le sérieux ne sont jamais de trop. A fortiori lorsqu'on doit négocier le match retour à l'extérieur, au Sud du Sahara où il faut toujours composer avec les fameux impondérables, que ce soit des pelouses indignes, des chaleurs accablantes et des taux d'humidité incroyablement élevés, un arbitrage-maison... Concentration et adaptation Ce week-end, les mousquetaires du sport roi du pays entendent franchir un grand pas vers la qualification. On peut leur faire confiance, le carton plein demeurant dans leurs cordes. Ils ont tout intérêt à ne pas se compliquer l'existence et à prendre option dès la première manche où ils reçoivent leurs adversaires. Les quelques menues absences ne peuvent pas du reste altérer leur rendement général : le défenseur central algérien, Hichem Belkaroui, qui sera relevé par Ali Machani à l'EST, le latéral droit Hamdi Nagguez à l'ESS, l'avant-centre zimbabwéen Matthew Rusike au CA ou encore Maher Hannachi au CSS. Ce n'est donc pas un problème de solutions de rechange auquel seront confrontés les représentants tunisiens, mais plutôt de concentration et d'adaptation à un autre style de jeu. Personne ne nous dira que le quartette africain manque de métier et de l'expérience du circuit continental. Peut-être que le CA n'a jamais réussi à aller au bout de ses intentions, ces dernières années, mais une belle opportunité se présente cette année pour chasser la malédiction, l'ensemble ne manquant guère ni de talent ni d'ambition.