Par Abdelhamid Gmati Quelque 10 quintaux de poulet impropre à la consommation ont été saisis au début du mois de janvier dernier. Une camionnette a été interceptée, à bord de laquelle se trouvait ce chargement de poulet issu d'un abattage. Des tonnes de fromage sont fabriquées dans cet entrepôt qui distribue sa marchandise dans plusieurs régions du pays et surtout dans le Grand Tunis. Un peu partout, à travers la République, les autorités concernées saisissent des denrées alimentaires avariées. Durant les quatre dernières années, des tonnes de viande bovine, ovine et de volaille ont fait l'objet d'analyses qui ont montré qu'elles sont hautement dangereuses pour la santé. Ainsi les brigades de contrôle économique relevant de la direction régionale du commerce et de la police municipale ont saisi : 10 tonnes de viande rouge, 5 tonnes de viande de volaille, 500 kilos de poisson, 2,8 tonnes de denrées alimentaires diverses, 2.730 pièces de gâteaux (cake), 11.539 litres d'eau minérales et autres boissons, 670 litres d'alcool, 512 litres d'eau de rose, 1.192 litres de vinaigre, 48.680 de fruits et légumes, 5.000 œufs, 1.000 jerrycans de carburant de contrebande, 4.000 litres d'huile subventionnée, 150 kilos de fromage, 10,3 tonnes de céréales, 34.781 bouteilles de détergent. Les trafiquants et des commerçants sans scrupules jouent avec la santé du Tunisien. Mesurent-ils les conséquences désastreuses de leur trafic ? Et cela n'a pas de limites. Vendredi dernier, le ministère de la Santé révélait, dans un communiqué, que «le bilan final des intoxications alimentaires, enregistrées depuis mercredi soir, à la cité universitaire de Gabès, fait état de 260 cas», ajoutant qu'un étudiant est toujours sous surveillance à l'hôpital régional de Gabès. L'enquête a confirmé que le repas servi au dîner à 1.400 étudiants au restaurant universitaire était impropre à la consommation. Un désaccord entre pilotes et techniciens de la compagnie Tunisair portant sur une question d'uniformes a dégénéré en bagarre, il y a 3 jours, entraînant la suspension des vols pendant quelques heures. Outre les pertes chiffrées à 2 milliards, ces agissements ont porté un grave préjudice aux voyageurs, à la compagnie, et à l'image du pays. Pourtant, le litige n'est pas nouveau. Le 17 février dernier, un incident de même type avait eu lieu sur le moyen-courrier en direction de Dakar/Bamako. Le 24 février, c'est l'ancien ministre français de la Défense, Hervé Morin, en visite officielle à Djerba pour la conclusion d'un partenariat en faveur du gouvernorat de Médenine, qui avait également subi les déboires de notre compagnie nationale à cause d'un retard qui a duré 2 heures et qui a compromis la signature de cet accord. N'aurait-il pas été plus judicieux de régler ce problème dès le début. Plus de 50% des décisions de justice ne sont pas appliquées. C'est le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, qui le spécifie : « Le taux d'inexécution des décisions de justice est très important. Il dépasse 50%. Investis de l'exécution des jugements définitifs, les huissiers de justice doivent s'acquitter de leur mission conformément à la loi et sans aucune pression ». Il a estimé indispensable de réviser la loi régissant cette profession et les lois y afférentes pour protéger les droits des justiciables et adapter la loi en question au texte de la Constitution qui interdit l'inexécution des jugements de justice. A quoi servent les jugements des magistrats qui sont là pour rendre justice s'ils ne sont pas appliqués ? Le syndicat de l'enseignement de base a déclaré qu'il donne un ultimatum au gouvernement jusqu'au 18 mars 2017 pour limoger le ministre de l'Education, Néji Jalloul. Il menace de suspendre les cours durant une grève ouverte en demandant aux enseignants de l'éducation de base de boycotter les cours. 900.000 pains sont jetés quotidiennement pour un coût évalué à 300.000 dinars, soit environ 100 millions de dinars chaque année. C'est ce qu'a révélé le directeur des études et recherches à l'Institut national de la consommation (INC), jeudi dernier. De plus, selon une autre étude récente, la moyenne du gaspillage alimentaire de chaque famille tunisienne atteint 17 dinars par mois, soit 5% du total des dépenses alimentaires (356 dinars par mois). Et on vient se plaindre de la hausse des prix. Tous ces faits et bien d'autres similaires semblent incongrus et impensables. Mais pour incroyables qu'ils soient, ils sont vrais dans cette Tunisie «de la révolution».