L'artisanat permet aux habitants des régions intérieures d'améliorer leurs revenus et de subvenir à leurs besoins en vendant leurs produits aux touristes sur place ou dans les régions côtières touristiques Le secteur de l'artisanat joue un rôle important dans le tourisme dans la mesure où il permet de procurer un revenu important de la part des touristes qui sont intéressés par les produits traditionnels et du terroir lors de leur séjour en Tunisie. Chaque région tunisienne a ses spécificités et ses traditions dans l'artisanat. Ainsi, les habits diffèrent d'un gouvernorat à un autre. L'artisanat permet également aux habitants des régions intérieures d'améliorer leurs revenus et de subvenir à leurs besoins en vendant leurs produits aux touristes sur place ou dans les régions côtières touristiques. L'avantage du secteur est qu'il utilise la grande partie des matières premières des ressources locales disponibles sur place comme l'osier avec lequel on fabrique des paniers et des objets de décoration, le bois pour les chaises et les tables rustiques et les bougeoirs, le fil de laine pour les tapis et le fil de fer pour les objets lumineux. Les femmes rurales occupent une place de choix dans le secteur de l'artisanat. Avec un minimum de fonds propre et un crédit du Fonapra ou de la Banque tunisienne de solidarité, elles ont pu ouvrir leur petit atelier pour travailler en engageant deux ou trois filles. L'objectif est de mettre sur le marché des produits faits à la main et qui rappellent les spécificités ainsi que les us et coutumes de la région. Le problème essentiel qui se pose pour ces femmes artisanes est la commercialisation. En effet, elles ne trouvent pas souvent des débouchés pour écouler leurs produits à large échelle. Les salons de l'artisanat, une opportunité Les salons de l'artisanat constituent une opportunité pour les artisans qui sont soucieux de commercialiser leurs produits non seulement aux touristes étrangers mais aussi aux Tunisiens. Plusieurs personnes préfèrent acheter des produits fabriqués manuellement aux produits industrialisés. L'artisanat touche plusieurs secteurs, même les chaussures et les habits. Chaque article est personnalisé dans sa fabrication et prend parfois plusieurs jours de travail. Le tapis de Kairouan est l'un des produits d'artisanat les plus appréciés par les consommateurs, tunisiens et étrangers, et a pu se faire une réputation mondiale. L'artisanat c'est aussi l'orfèvrerie qui est disponible dans plusieurs régions. Cependant, le secteur de l'artisanat est confronté à certaines contraintes qui freinent son développement. L'une de ces contraintes concerne l'importation des produits d'artisanat des pays asiatiques et qui sont vendus à des prix relativement abordables. Les touristes qui fréquentent nos souks constatent, parfois, des produits qui ne sont pas tunisiens mais qui sont exposés avec les autres produits du terroir. D'où la nécessité d'organiser les circuits de distribution pour que seul le produit typiquement tunisien soit vendu aux touristes. Les villages d'artisanat à la rescousse Certaines boutiques d'artisanat agréées se sont conformées à la réglementation en vigueur et vendent des produits tunisiens avec des prix affichés bien en évidence. Mieux encore, les villages d'artisanat qui regroupent un ensemble d'artisans constituent un cadre de travail stimulant. Des artisans peuvent s'unir pour travailler ensemble et vendre leurs produits dans plusieurs autres régions. Il y a quelque temps, un programme intéressant a été lancé par le ministère chargé de ce secteur, en l'occurrence «une région, un produit», et ce, pour mettre en exergue chaque produit de la région ainsi que ses spécificités et son cachet traditionnel. Le touriste qui visite un gouvernorat peut acheter un souvenir qui lui rappelle les us et coutumes ainsi que les traditions qui se perpétuent de père en fils, comme la fabrication des poteries à Nabeul, le tapis et le tissage à Kairouan... Le financement du secteur demeure une nécessité pour les artisans qui sollicitent toujours l'intervention de l'Etat pour fournir des aides financières sous forme de crédits avantageux. Ce fonds de roulement est indispensable pour démarrer les activités, recruter des apprentis et acheter les matières premières. Le secteur occupe 11% de l'ensemble de la population active, dont 85% de femmes, et génère plus de 350.000 postes d'emploi répartis sur l'ensemble du territoire. La formation demeure l'un des points faibles du secteur dans la mesure où les jeunes ne sont pas souvent intéressés par une formation dans un métier de l'artisanat et préfèrent apprendre un métier industriel, plus lucratif, selon eux. Les artisans sont souvent obligés de recruter des apprentis qui bénéficient d'une formation sur place avant d'être recrutés. Production irrégulière Parmi les freins à la croissance du secteur, on peut citer aussi l'irrégularité dans la production. Certains artisans ne sont pas capables, pour diverses raisons, de produire avec la même cadence. Il semble que la déficience de promotion des produits artisanaux et le manque de financements soient à l'origine de cet état de fait. En 2014, les exportations de produits d'artisanat tunisien représentaient seulement 0,1% des produits exportés. Depuis sa création en 1959, l'Office national de l'artisanat, entreprise publique à caractère non administratif, sous tutelle du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, est en charge de la promotion et du développement du secteur. Dans le cadre du désengagement de l'Etat des secteurs concurrentiels, l'ONA n'est plus chargé de la production et de la commercialisation qui ont été confiées totalement aux artisans indépendants. L'Office est resté néanmoins le responsable des politiques publiques en faveur de l'artisanat. Les délégations jouent un rôle important pour l'animation et la promotion du secteur dans les régions. Le nouveau Plan quinquennal 2016-2020 comporte des dispositions au profit de l'artisanat et définit les grandes orientations stratégiques et projets prioritaires sur les cinq années à venir. La stratégie du gouvernement en matière de développement du secteur de l'artisanat est ainsi expliquée avec précision. A noter que deux projets ont été présentés aux bailleurs de fonds par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat dont le premier concerne la «mise en œuvre d'une stratégie de développement du marché à l'export des produits artisanaux». Il s'agit de l'élaboration d'un diagnostic et d'une stratégie future pour le développement des exportations. L'autre projet concerne l'assistance technique pour «la mise à niveau de l'Office national de l'artisanat». Les deux artisanes Leila Mamlouk Boufaid, spécialisée dans le tissage traditionnel et originaire de la ville de Korba, et Najet Bou Salem, spécialisée dans le tissage manuel et originaire de Gafsa ont obtenu hier, le prix national de promotion de l'artisanat. Le prix leur a été décerné par le chef du gouvernement Youssef Chahed, lors d'une cérémonie tenue, au palais du gouvernement à la Kasbah, à l'occasion des journées de l'artisanat et de l'habitat national. La ministre du tourisme Salma Elloumi Rekik a souligné, à cette occasion le rôle économique du secteur de l'artisanat qui emploie plus de 300 mille personnes, précisant que le ministère est en train de préparer un programme de promotion de l'artisanat sur 5 ans en vue de restructurer le secteur dans toutes les régions du pays. Le programme sera présenté à un Conseil des ministres au cours du mois de mars, avant de le mettre en œuvre et ce pour favoriser la commercialisation des produits de l'artisanat et la promotion de la formation des artisans. L'artisanat constitue un secteur vital qui contribue à la dynamisation de la vie économique nationale et offre des opportunités d'emploi aux jeunes et aux femmes. Le pouvoir public accorde une importance capitale à ce secteur compte tenu de sa capacité à créer des postes d'emploi et à générer des revenus aux habitants des régions intérieures.