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Des aides aux jeunes pour créer leurs projets
Artisanat et petits métiers
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 01 - 2014

Les opportunités de travail dans les activités de l'artisanat et des petits métiers existent dans les régions, mais les jeunes sont confrontés au problème du financement pour monter leurs projets
Les secteurs de l'artisanat et des petits métiers offrent plusieurs opportunités aux jeunes dans toutes les régions du pays. Ces derniers peuvent compter sur leurs compétences pour monter leurs propres projets et s'intégrer ainsi dans la vie active, ce qui leur permet d'augmenter leurs revenus et d'améliorer leurs conditions de vie. Mais sur le terrain, les jeunes rencontrent plusieurs problèmes qui les découragent parfois à aller jusqu'au bout de leur ambition. Plusieurs artisans en exercice ont du mal, eux aussi, à poursuivre leurs activités. Ces problèmes concernent, entre autres, la commercialisation des produits fabriqués et les matières premières dont les prix connaissent régulièrement des fluctuations. Pourtant, chaque région du pays a ses spécificités et ses traditions artisanales. Il y a quelque temps, le ministère du Commerce et de l'Artisanat a lancé un programme ambitieux nommé «une région, un produit» pour inciter les artisans à s'intéresser aux produits du terroir fabriqués avec des matières premières provenant de la région.
La région de Kairouan est connue, à titre d'exemple, pour la confection des tapis de qualité qui ne sont pas écoulés seulement en Tunisie mais exportés vers plusieurs pays du monde. Certains touristes viennent spécialement dans la région pour s'en approvisionner. A Nabeul, la poterie occupe une place de choix dans les ateliers des artisans qui ont hérité le métier de père en fils. Les habits traditionnels sont également différents d'une région à une autre et certains habitants les portent encore dans les mariages et les circonstances heureuses.
Villages de métiers
L'artisanat étant le cachet et l'identité d'une région, il faut le préserver par la consolidation des ateliers en exercice et la création d'autres pour assurer de nouvelles sources de revenus au profit des jeunes. Cependant, l'artisanat est fortement lié au tourisme. La commercialisation des produits artisanaux ne peut pas se développer sans un tourisme dynamique. Car une grande partie des produits sont achetés par les touristes qui veulent garder un souvenir d'un pays visité en achetant un produit authentique fait à la main avec l'utilisation de matières premières naturelles.
C'est dans ce cadre que le budget de l'Etat compte financer, cette année, par le biais du Fonds national de promotion de l'artisanat et des petits métiers (Fonapram), près de 4.000 projets. Le budget de cette année a alloué aussi 10 MD dont 7 MD provenant des fonds remboursés. L'Etat prend en charge une partie du financement qui sera récupérée après le remboursement des crédits par les bénéficiaires (soit 60% du coût du projet). Le Fonds contribue, par ailleurs, avec un montant estimé à 50 MD pour octroyer 50 mille micro-financements. Des procédures doivent être effectuées par les candidats pour qu'ils puissent bénéficier des ressources qui leur sont destinées.
Cependant, les ressources financières — même si elles sont nécessaires — ne suffisent pas, surtout pour les jeunes qui se lancent pour la première fois dans les affaires et qui n'ont donc pas une expérience dans le domaine de la gestion des petits projets et du commerce. D'où l'importance de l'accompagnement de ces promoteurs pour qu'ils puissent réussir leurs projets et rembourser les crédits contractés. Certains artisans sont formés alors que de nombreux autres ont appris le métier sur le tas. Mais ces derniers sont capables de faire preuve d'innovation et de créativité. De simples bouts de bois sont rapidement transformés en chaises rustiques, couffins et même objets de décor très appréciés par les touristes. Le matériel utilisé est également simple.
Les différentes régions de l'intérieur du pays — du Nord au Sud en passant pas le Centre et l'Ouest — devraient être intégrées dans les circuits touristiques pour permettre aux touristes de les visiter et d'acheter les produits d'artisanat tout en prenant une idée sur le travail des artisans. Les ateliers de travail pourraient être installés dans des souks aménagés — comme celui de Hammamet Sud — ou des villages de métiers pour présenter les produits dans un cadre avenant et organisé. Des foires d'artisanat ou des journées commerciales régionales permettraient également aux artisans de trouver leur compte en offrant la possibilité aussi bien aux visiteurs tunisiens qu'étrangers d'acheter des produits d'artisanat de valeur. Parfois, un seul projet fait travailler toute une famille y compris les enfants et les parents qui se mettent à gagner leur vie toute la journée sans attendre l'assistance de l'Etat. Ce dernier est appelé, néanmoins, dans le cadre d'une nouvelle vision du secteur, de regrouper les artisans dans un espace approprié doté d'ateliers, d'inciter les agences de voyage à intégrer dans leurs circuits les régions intérieures et de fournir l'aide financière pour financer le lancement de nouveaux projets ou le renforcement de ceux qui sont déjà existants.


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