Quelques jours, seulement, nous séparent du 27 mars 2017, décrété comme date de début de la suspension indéterminée des cours au niveau des collèges et des lycées. Faut le rappeler, c'est le Syndicat général de l'enseignement secondaire (Sges) qui a lancé cet appel après des réunions houleuses de sa Commission administrative sectorielle les 11 et 12 mars. La décision a été maintenue malgré l'opposition claire du Bureau exécutif national de l'Ugtt. Ce dernier, tout en réaffirmant son ferme soutien aux revendications, a appelé le Sges à faire preuve de modération et de responsabilité pour préserver les intérêts des élèves et assurer une année scolaire normale. Or, le Sges ne veut pas se plier aux demandes de la Centrale syndicale. Sous couvert de ses structures régionales, il poursuit son chemin et rejette toute proposition. Bien plus, le Sges vient de publier un communiqué en date du 15 mars où il réaffirme le maintien de sa position et juge l'attitude du BE de «précédent dangereux». Il reste, néanmoins, intraitable sur la question du départ du ministre de l'Education et son remplacement. Cette situation est inextricable et crée une nouvelle crise entre les responsables syndicaux. Aucun rappel à l'ordre n'a servi. Le SG de l'Ugtt avait reçu les membres du Sges, puis rencontré le chef du gouvernement. L'approche d'une issue définitive ne fait plus de doute. Un arrangement devrait être trouvé au plus vite et qui devrait sauver la face de l'un et de l'autre. Les supputations vont bon train. Si le départ du ministre n'est plus qu'une question de temps, celui du SG du Sges est, lui aussi, à l'ordre du jour. Car la crise qui s'est déclenchée entre les deux parties n'a pas épargné les collaborateurs du ministre qui se sentent concernés par n'importe quel changement à la tête du Département de l'éducation. En tout état de cause, la tendance est, plutôt,vers l'adoption d'une ligne dure de la part du Sges carrément en fronde contre la Centrale. A travers les structures régionales, il mène une campagne de mobilisation pour aller de l'avant et de ne pas lâcher prise. Il juge, en effet, qu'il est sur le point de réaliser son objectif essentiel. Pourtant, le ministre de l'Education avait exprimé ses excuses aux enseignants qui se seraient sentis humiliés. Il a assuré que ses remarques avaient été mal interprétées. Il n'était pas dans son intention d'humilier le corps enseignant comme on s'obstine à le dire. Pour lui, il ne faisait que défendre l'école et le niveau du système éducatif. Les prochaines heures seront décisives et apporteront du nouveau. C'est, justement, l'impression qui prévaut chez les proches de ce dossier brûlant. Les parents, eux, sont dans l'attentisme. Le départ d'un ministre ne les intéresse que dans la mesure où la crise nourrie par des attitudes outrancières cesse de façon définitive. Des garanties doivent être données par l'Ugtt que, plus jamais, nos enfants ne serviront de boucliers pour défendre des revendications quelque légitimes qu'elles soient.