Après 12 ans d'exercice en tant que membre et puis président, Mourad Belakhal parle de son mandat où il s'est fait des amis, mais aussi des ennemis. Il parle de son bilan, de ses choix et du parcours de la JSK qui s'efforce de rester parmi l'élite. Entretien. Quelles conclusions pouvez-vous tirer après deux mandats à la tête de la JSK ? C'est difficile de faire un bilan objectif. Nous sommes passés par des moments difficiles au début du premier mandat à cause des problèmes budgétaires. L'équipe avait des dettes qui dépassaient les 650 mille dinars. Nous avons réussi à retrouver la stabilité dans les différentes sections en assurant des ressources budgétaires par le transfert des joueurs. Malheureusement, le second mandat a mal commencé à cause du retard des élections et de la mauvaise préparation de l'intersaison. Nous avons rectifié le tir au cours du mercato hivernal et assuré dans un premier temps notre maintien. Les résultats conviennent-ils aux ambitions des fans ? Au second mandat, j'estime que nous avons plus ou moins réussi le défi. La JSK doit faire vivre trois sections seniors de trois disciplines différentes, à savoir le football, le handball et le basket-ball contrairement à plusieurs clubs évoluant en L1. Hormis les dépenses de transport et des stages, nous avons l'obligation d'assurer les engagements de plus de 600 licenciés et de leur staff technique. Nous avons assuré l'essentiel, le maintien en L1 pour le football au cours des trois dernières saisons. La section basket-ball est qualifiée au play-off et le handball est encore dans la course pour l'ascension en Division nationale. Que demander de plus d'une équipe avec le budget le plus faible des clubs en Tunisie ? Notre budget ne dépasse pas les deux milliards. Les recettes sont en baisse et les dépenses augmentent d'une manière étonnante. Actuellement, nous avons un déficit qui dépasse un million de dinars. Que dites-vous des reproches quant à votre abus de pouvoir? Je suis le président d'un bureau directeur élu. Il y a un programme que nous respectons pendant les réunions régulières avec les autres membres. Cependant, plusieurs membres n'assistent ni aux rencontres officielles ni aux réunions. Le suivi des décisions devient difficile, notamment en cas d'urgence. Pour conserver les droits du club, j'assume mes responsabilités et je me permets de prendre des décisions jugées utiles. Malheureusement, certains cherchent à semer la zizanie et diffusent des rumeurs pour déstabiliser le groupe. Même cette saison, on m'a imposé des membres «non élus» pour diriger le club. En revanche, ces personnes n'ont pas supporté la pression et sont parties sans crier gare. Il existe des malentendus, mais nous cherchons toujours, et dans la limite du possible, l'harmonie avec la plupart des membres. L'instabilité du staff technique est-elle la seule cause des difficultés de la JSK cette saison ? Depuis trois saisons, nous avons jugé probant le travail des étrangers, à savoir Dragan, Eymael et Janin. Nous avons continué ce choix au début de cette saison en accord avec le Brésilien Dumas. Toutefois, ses choix manquaient de réussite vu la différence avec la réalité de notre championnat. Il a préféré partir. L'engagement des Hidoussi et Jeddi fut une obligation vu leur connaissance du championnat. Cependant, les moyens financiers du club sont un handicap pour satisfaire leurs doléances. Heureusement que Khemaies Laâbidi, libre de tout engagement, a accepté la mission de diriger le club. Il accomplit un travail colossal avec le groupe pour assurer le maintien de l'équipe. Avez-vous l'intention de présenter votre candidature pour un autre mandat ? Actuellement, je ne vais pas présenter ma candidature pour un nouveau mandat. Il est temps de prendre un moment de recul et de faire le bilan de ce que j'ai fait. Passer douze ans au service de la JSK comme responsable de la section de basketball et président du club ne s'est pas fait sans sacrifices. Il est important de m'occuper de ma famille et de ma vie professionnelle. Comment voyez-vous l'avenir de la Chabiba ? La JSK est un club capable de passer à un autre palier, à condition d'assurer des ressources financières régulières et de s'investir dans les sections des jeunes pour éviter la fuite des jeunes talents. Avec la modestie des moyens, c'est difficile de revoir le club rayonner ou même assurer son maintien en L1. Le sport en Tunisie a beaucoup changé contrairement à ce que pensent ceux qui n'ont pas d'expérience avec la direction des clubs. J'espère terminer mon mandat sur une bonne note et que l'équipe senior de football assure son maintien en élite».