La Coupe ne veut pas griller de sitôt le joker d'une finale-derby. Mais ce n'est pas gagné d'avance pour les frères-ennemis tunisois. Tant s'en faut... La Coupe de Tunisie va reprendre son bonhomme de chemin en plein mois de jeûne, les 27 et 28 mai prochain. L'avant-dernière étape sentira les odeurs ramadanesques quand bien même ce serait sans doute trop demander à un foot dément et qui ne brille pas par le sens de la mesure de faire dans la sobriété et la rigueur, premières vertus du mois de jeûne. Pour une fois, on sortira des sentiers battus puisque les deux affiches échapperont aux habituelles et incontournables scènes de Radès (ou El Menzah), Sousse, Sfax... L'édition 2016-2017, après avoir laissé groggy le CSS et l'ESS, tous deux éliminés par le même challenger aux dents longues, en l'occurrence le CSHL, joue la décentralisation à fond. Justement, la première affiche sera abritée par l'enceinte de cet ogre que personne n'attendait vraiment à pareille fête, au final le seul rescapé de cette édition à ne pas évoluer au play-off. Quant à la seconde, c'est dans le fin fond du Sud du pays qu'il faudra aller la chercher, du côté de Ben Guerdane où le tenant ira défendre son trophée. Le club local en sera à sa première demi-finale de son histoire. Fondé en 1936, sa meilleure performance consiste en un quart de finale perdu en 2005 contre... l'Espérance Sportive de Tunis (0-1). Après avoir écarté l'Union Sportive de Sidi Bouali (7-2), l'Avenir Sportif de La Marsa (1-1, puis à la loterie des penalties) et le Stade Gabésien (1-0), les hommes de Chokri Khatoui rêvent d'exploit. Car on ne peut pas qualifier autrement une éventuelle qualification de l'USBG au détriment du recordman des victoires en coupe. En tout cas, le club tunisois partira avec les faveurs du pronostic compte tenu de ses moyens et de sa forme de l'heure d'autant que sa franche victoire (2-0) face au même adversaire aux play-offs lui vaut un ascendant psychologique certain. Sauf que les coéquipiers du gardien Seïfeddine Charfi auront pour eux la pelouse synthétique et une plus grande fraîcheur du fait qu'ils n'ont plus que cet objectif à préparer et que, d'ici le 28 mai prochain, ils peuvent tout sacrifier dans la perspective de ce grand dessein. Certes, «l'Espérance n'est pas à un titre près», comme l'a admis la mémoire vivante du club de Bab Souika, Ameur Bahri, lorsque le présentateur d'«Attasia Foot» lui a demandé de commenter le tirage. Toutefois, le nouveau défi proposé, une 14e coupe depuis l'Indépendance, une 15e de sa longue histoire n'est pas à dédaigner. Sans oublier les six finales perdues depuis l'Indépendance, les grands clubs, c'est un euphémisme, se nourrissent de challenges interminables. CA : cela fait une éternité Malgré un net avantage statistique, le Club Africain sait qu'il ne sera pas à la fête en effectuant le 27 mai le court déplacement d'Hammam-Lif. Certes, sur six oppositions dans cette compétition, le club de Bab Jedid était passé cinq fois. Mais il ne faut pas perdre de vue que le club boukorninois avait causé au CA l'un des plus cuisants échecs de son histoire, en finale 1985 avec le gardien bondissant Sahbi Sebaï à la baguette. Ecartelé entre ses délicats devoirs au play-out pour sauver sa peau en Ligue 1, et ses légitimes ambitions de profiter à fond de cette belle aubaine pour écrire l'histoire, le club de Kamel Zouaghi ne va pas lâcher le morceau. La cerise sur le gâteau, ce serait une troisième grosse cylindrée qui passerait à la trappe du club banlieusard : après le CSS et l'ESS, sortis tous deux aux penalties, le tour du CA ? Ce serait aller vite en besogne. Cela fait en effet dix-sept ans que le maître absolu de Dame coupe dans les années 1960 et 1970 n'a pas goûté aux charmes exquis de ce trophée. Cela fait une éternité au goût des «Rouge et Blanc» qui ont hâte de réparer une telle injustice de l'histoire. Programme des demi-finales Samedi 27 mai A Hammam-Lif : Club Sportif d'Hammam-Lif-Club Africain Dimanche 28 mai A Ben Guerdane : Union Sportive de Ben Guerdane-Espérance Sportive de Tunis.