On n'a pas besoin d'un expérimenté ou d'un projet à long terme, on a besoin d'un sélectionneur qui sait gagner et nous aider dans la double confrontation contre la RDC en éliminatoires de la Coupe du monde. Deux défaites en amical contre le Cameroun et le Maroc ont déclenché une grande et dévastatrice polémique contre Kasperczak. Officiellement, il n'est pas encore limogé, mais le président de la FTF a déclaré qu'il est en train de chercher une formule de séparation avec le Franco-Polonais. On peut donc dire que la séparation est consommée, chose qui a suscité un débat houleux entre partisans et opposants. Peut-on se permettre de limoger un sélectionneur après juste deux défaites en amical ? Ça ne peut pas mettre en doute la crédibilité et le bon fonctionnement de l'entité sélection qui joue dans si peu de temps deux échéances importantes : les éliminatoires de la CAN avec un match contre l'Egypte et surtout les éliminatoires de la Coupe du monde avec la double confrontation contre la RDC. D'un autre point de vue, la démobilisation et la petite prestation de la sélection contre le Cameroun et le Maroc ne peuvent pas passer inaperçues. On reproche surtout à Kasperczak le fait qu'il ne contrôle plus assez son groupe et que ses idées de jeu ne sont pas bien transmises. Il y a un malaise «technique» et humain dans les vestiaires. Celui qui va prendre la relève n'aura pas les choses faciles malgré l'abondance dans l'effectif et la qualité des joueurs. Si le départ de Kasperczak est consommé, la recherche d'un successeur n'est pas une chose si facile. Ni le temps, ni la qualité, ni la réalité du marché ne permettent en ce moment de trouver un successeur de la trempe de Kasperczak et qui peut assumer les charges et responsabilités de la période à venir. Tunisien ou étranger ? Benzarti, Maâloul et Souayah sont les noms qui ont le plus circulé ces derniers temps. L'école tunisienne tient-elle la route? On sent quand même que les candidats tunisiens ne font pas l'unanimité tellement les expériences du passé ont été douloureuses. Le contexte aussi est un mauvais allié : on a besoin d'un sélectionneur qui sait gagner et qui sait redonner, en deux mois presque, la couleur et l'ardeur à l'équipe de Tunisie. Qu'il sache gérer les matches de l'Egypte et surtout de la RDC et aider la sélection dans sa campagne du Mondial. A part le rôle de remettre de l'ordre dans les vestiaires (mettre fin quand même aux écarts disciplinaires et à l'impunité des joueurs-cadres), le nouveau sélectionneur devra réussir le court terme, c'est-à-dire les engagements de la sélection. Qu'il sache gérer ces matches et gagner en Afrique. Ce profil escompté n'est pas facile à trouver. Tunisien ou étranger encore ? Pour quelqu'un comme Duarte par exemple, c'est un entraîneur connaisseur qui connaît bien les rouages au foot tunisien et le profil du joueur tunisien. C'est aussi quelqu'un qui a fait une belle CAN avec le Burkina Faso. Dans tous les cas, la quête d'un nouveau sélectionneur n'est pas une affaire si simple. Les candidats, même s'ils ne sont pas nombreux, auront la double contrainte de garder l'ossature et les choix de Kasperczak, et en même temps de gérer les matches capitaux à court terme. On n'a pas besoin d'un projet pour le moment, on a besoin, par contre, de quelqu'un qui manie le court terme et l'urgence. Quelqu'un qui aura la personnalité pour dominer les stars de la sélection et les obliger à se donner plus et mieux. Vraiment, c'est quelque chose de très pénible à gérer. Tellement les contraintes sont pesantes.