L'Ugtt réitère son appui à tous les mouvements sociaux pacifiques L'Union générale tunisienne du travail a appelé le gouvernement à instaurer un débat sérieux et responsable avec les jeunes des mouvements sociaux et avec les organisations de la société civile afin de parvenir à des visions permettant de réparer les injustices infligées à ces régions qui souffrent de la marginalisation et de l'exclusion. Dans un communiqué publié, hier, sur la situation sociale dans le pays, l'organisation syndicale exprime son refus de toute instrumentalisation de la souffrance des habitants de ces régions et de toute attitude passive face à leurs requêtes, réitérant son appui à tous les mouvements sociaux pacifiques en vue de revendiquer le droit au développement et à l'emploi. Les projets de création de zone de libre échange constituent, selon l'Ugtt, l'une des solutions pouvant se révéler très efficaces dans la résolution des problèmes de développement dans les zones frontalières puisqu'elles permettent d'intégrer le commerce parallèle dans l'économie formelle, de lutter contre la contrebande et de créer des postes d'emploi. La politique adoptée par la câblerie du Kef va à l'encontre des intérêts des ouvriers et ne fait qu'approfondir la crise économique dans la région et consacrer la marginalisation et la discrimination, lit-on de même source. L'Ugtt demeure attaché, ajoute le communiqué, au respect de toutes les conventions conclues avec les sociétés et les entreprises pétrolières installées dans le sud du pays, dont la région de Tataouine, eu égard à la dimension sociale vouée à ces entreprises et au rôle qui leur est dévolu dans le développement de ces régions. L'Ugtt réitère son appui aux revendications légitimes des habitants de Tataouine et appelle au respect des articles de la constitution appelant à la discrimination positive entre les régions. Elle appelle, également, à l'élaboration d'une politique nationale permettant aux régions défavorisées de profiter de la répartition équitable de la richesse et de favoriser la justice sociale. L'absence d'une conception globale d'un modèle national de développement ne peut, selon l'Ugtt, qu'approfondir la discrimination, l'exclusion et la marginalisation et augmenter le nombre des mouvements de protestation. Ça se complique au Kef D'autre part, le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, Bouali M'barki a déclaré, hier, à l'agence TAP que la situation sociale dans la ville du Kef s'est compliquée davantage en raison du transfert à Hammamet d'une grande partie des activités de la câblerie de la région et la rupture des contrats de plusieurs personnes travaillant dans cette usine. A ce sujet, Bouali Mbarki a appelé le gouvernement à résoudre ce problème qui peut dégénérer en «crise sociale» si la situation se développe pour concerner l'ensemble des ouvriers de l'usine estimée à 450 travailleurs. S'exprimant en marge de l'ouverture des travaux de la conférence nationale de la Fédération générale de la sidérurgie qui se poursuit durant deux jours à Hammamet, M'barki a indiqué que la direction de cette entreprise allemande a refusé la proposition de l'Ugtt d'augmenter d'une heure la durée de travail (huit heures contre 7 heures) et d'attribuer la rémunération de cette heure supplémentaire au 53 ouvriers dont les contrats ont été résiliés. Le gouvernement est appelé, a-t-il dit, à intervenir par la voie diplomatique pour engager des négociations avec le directeur de l'usine et le convaincre de déployer des efforts pour protéger l'entreprise, préserver son avenir et garantir la stabilité sociale dans la région du Kef. Evoquant la situation à Tataouine, M'barki a indiqué que les jeunes revendiquent le droit à l'emploi. Il a appelé les entreprises pétrolières à assumer leurs responsabilités sociales dans la région à travers la création d'une dynamique économique et de nouveaux postes d'emploi. M'barki a appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités, à redonner confiance aux jeunes et à créer une nouvelle dynamique de développement grâce aux entreprises pétrolières actives dans la région. Evoquant le contrat de la dignité, M'barki a indiqué que ce contrat ne doit pas être une forme de complaisance pour les chefs d'entreprise ou d'autosatisfaction pour les bénéficiaires mais un mécanisme efficace pour la création de postes d'emploi effectifs et durables.