A Sidi Bouzid, l'Association du 17 décembre rend hommage au Quartet parrain du Dialogue national, et d'autres associations organisent une marche de protestation contre l'exclusion et la marginalisation. A Kasserine, les syndicalistes, soutenus par le bureau exécutif de l'Ugtt, passeront l'événement sous silence Dans la foulée de la célébration aujourd'hui, mercredi 17 décembre, du quatrième anniversaire de la Révolution de la liberté et de la dignité, il semble que le climat de tension entre le gouvernement et l'Ugtt s'est apaisé et que l'on s'achemine vers une solution qui satisferait plus de 500 mille employés et agents de la fonction et du secteur publics. «Lundi 15 décembre, nous sommes parvenus à un accord de principe avec le gouvernement pour que les négociations sur les augmentations salariales au profit des salariés de la fonction et du secteur publics au titre de l'année 2014 démarrent dans les prochains jours. Ainsi, le gouvernement a-t-il décidé d'abandonner l'idée de transférer ce dossier au prochain gouvernement», confie à La Presse Bouali M'barki, membre du bureau exécutif de l'Ugtt. Quant aux manifestations qui seront organisées aujourd'hui à Sidi Bouzid dans le cadre de la célébration du 4e anniversaire de la Révolution du 17 décembre-14 janvier, on apprend que l'Association du 17 décembre organise une cérémonie en l'honneur du Quartet, parrain du Dialogue national. «J'assisterai à cette manifestation, précise Bouali Mbarki, au nom de l'Ugtt et je prendrai part également à une autre manifestation qui sera organisée devant le siège du gouvernorat en l'honneur de Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, à l'occasion de sa désignation au poste d'envoyé spécial de l'ONU au Mali». Au départ, l'Association du 17 décembre envisageait «de rendre hommage au Quartet et tenait à ce que Hassine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, y soit présent. Malheureusement, il ne sera pas de la fête aujourd'hui puisqu'il est déjà à Bruxelles pour participer à la réunion du Conseil d'administration de la Confédération syndicale internationale (ex-Cisl) dont il est vice-président. En tout état de cause, le programme concocté par l'Association du 17 décembre a été reporté à une date ultérieure avec la participation du SG de l'Ugtt», ajoute Bouali M'barki. Outre les manifestations d'hommage au Quartet et à Mongi Hamdi, les associations de la société civile ont mis au point un programme de contestation qui démarrera à 9 heures du matin, à partir du siège de l'Union régionale du travail à Sidi Bouzid. Zouheir Fadhel, syndicaliste et secrétaire général de l'association «Mouvement révolution permanente», révèle : «Une marche de protestation organisée par notre association, l'Union des chômeurs à Sidi Bouzid, et l'Association des chômeurs à Meknassi parcourra la ville sous le slogan «L'emploi, un droit, ô bande de voleurs !». Nous protesterons contre la marginalisation dont souffrent les jeunes de la région et contre la non-réalisation des objectifs de la révolution dont en premier lieu l'emploi qui demeure le dernier souci de nos partis politiques qui nous fournissent de jour en jour la preuve qu'ils ont d'autres priorités». Du côté de Kasserine, Amor M'hammedi, secrétaire général de l'Union régionale du travail, précise : «Les syndicalistes de la région ont décidé de passer sous silence la célébration du 4e anniversaire de la Révolution du 17 décembre-14 janvier en signe de protestation contre la marginalisation dont la région est l'objet». Décision que confirme Sami Tahri, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, qui souligne : «Nous cautionnons la décision des unions régionales de l'Ugtt de Sidi Bouzid et de Kasserine puisque quatre ans après la révolution, les revendications sociales n'ont pas été satisfaites et on a le sentiment qu'on fait tout pour que ceux qui ont fait la révolution soient marginalisés». Il est à relever que les manifestations qui auront lieu à Sidi Bouzid ne sont pas organisées par les structures de l'Ugtt.