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Le débat est lancé
TREVE SOCIALE
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 02 - 2014

Entre gouvernement, Ugtt et Utica, les négociations porteront sur le gel des prix et le report
des augmentations de salaires. Le plus dur commence...
On s'y attendait et Mehdi Jomâa, nouveau chef du gouvernement, y est allé tout de go dans son discours d'investiture.
Une trêve sociale est indispensable afin que le pays redémarre.
Seulement, Mehdi Jomâa n'a précisé ni les modalités, ni la durée de cette trêve. Plus encore, l'on ne sait pas si l'Ugtt et l'Utica ont été consultées sur la question.
Les partis politiques, dont le consensus issu du Dialogue national a permis la formation du gouvernement Jomâa, sont également dans la même situation.
La Presse donne la parole à l'Ugtt, à l'Utica et à certains acteurs du paysage politique national pour apporter leur lecture de l'initiative de Mehdi Jomâa et s'exprimer sur les conditions qui doivent l'accompagner et sur ses chances de réussite ainsi que sur sa durée.
Témoignages.
Bouali M'barki : «Négocions, d'abord»
Pour Bouali M'barki, secrétaire général de l'Ugtt, la question de la trêve sociale est tout simplement une aberration, le sujet étant objet de négociations. D'ailleurs, l'instance administrative de l'Ugtt a d'ores et déjà décidé d'ouvrir des négociations sociales en 2014. « Je rappelle que l'année 2013 a été une année blanche sur le plan des négociations. D'autre part, il n'est pas question de revenir sur les accords qui ont déjà été signés avec le gouvernement partant. La trêve sociale nécessite trois acteurs, à savoir l'Etat, l'Utica et ensuite l'Ugtt », a déclaré notamment le secrétaire général adjoint de l'Ugtt. Et d'ajouter : « Le bureau exécutif de l'Ugtt rencontrera le nouveau chef du gouvernement et nous échangerons nos points de vue sur la question. Par ailleurs, les conditions minimales pour une trêve sociale sont l'amélioration du pouvoir d'achat, le gel des prix, la lutte contre la contrebande ainsi que l'arrêt de la fermeture des entreprises, qui laisse sur le carreau des milliers de travailleurs. Cependant, nous sommes attachés à l'amélioration des conditions économiques du pays en faisant appel à davantage d'investissements et par la production de richesses ».
Khalil Gheriani : «Pas question de négocier, sans apaisement social»
Le membre du bureau exécutif de l'Utica déclare que la Centrale ne demande pas une trêve, mais plutôt un apaisement social, qui est parfaitement possible sur la base d'un dialogue social, qui permettrait de solutionner les éventuels problèmes. « Ce que nous demandons, c'est de croire au dialogue social. Evidemment nous ne disons pas que l'apaisement signifie l'abandon des revendications légitimes qui sont de deux sortes : celles qui concernent certains droits et celles structurelles, conséquentes d'une accumulation d'une vingtaine d'années. Nous pensons que ces dernières peuvent attendre pour le moment. Ce que nous déplorons aujourd'hui c'est le recours systématique à la grève. Je tiens à souligner que l'Ugtt a décidé de façon unilatérale d'ouvrir les négociations sociales, tandis que l'Utica ne s'est pas encore prononcée sur la question. Pour nous, il n'est pas question de négocier sur quoi que ce soit, sans un apaisement social. Nous ne négocierons pas sous la pression. D'un autre côté, c'est faux de dire qu'une augmentation des salaires va engendrer une augmentation du pouvoir d'achat, car une production en berne conjuguée à une hausse des salaires, engendre l'inflation. Aujourd'hui, il faut avoir une politique du pouvoir d'achat, c'est à dire une augmentation de la consommation. Cela passe nécessairement par un effort qui doit être fait au niveau des coûts de production, un réel pacte de productivité, mais également, pourquoi pas, une décision de baisse de la TVA », dit-il.
Riadh Ben Fadhl, secrétaire général d'Al Qotb : La trêve doit être librement négociée
Avant toute chose, le débat sur la trêve sociale concerne le triangle : syndicat, patronat et gouvernement.
Si c'est pour appliquer à la lettre la feuille de route qui, rappelons-le, indique la nécessité d'améliorer les conditions de vie des couches populaires et moyennes, d'une part, et la relance de la machine économique, d'autre part. Dans ce cadre, pourquoi pas. Au front populaire, nous tenons à rappeler que la plupart des mouvements sociaux actuels ont une base sociale et économique des plus légitimes et qu'avant de parler de trêve sociale, il faut s'attaquer aux racines du mal qui s'appellent marginalisation, corruption et malgouvernance.
La contribution du monde du travail à la reprise économique peut être acceptée via une trêve sociale négociée et non imposée à la condition que le monde du capital y contribue également.
Dans ce cadre, nous soulignons que la loi de finances actuelle fait supporter l'effort d'austérité aux salariés alors qu'une réforme fiscale impliquant la taxation des grosses fortunes et la mise en place d'une tranche d'imposition supplémentaire destinée aux gros revenus dépassant 10 mille dinars par mois sont indispensables.
Jouneïdi Abdeljaoued, membre du bureau exécutif d'Al-Massar : L'apport du Quartet
Je pense que pour garantir les conditions à la réussite d'une éventuelle trêve sociale, il faut que le gouvernement prenne d'urgence les mesures suivantes :
– Mettre fin rapidement à la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen.
– Imposer un meilleur contrôle des prix.
– Mettre en œuvre les projets de développement décidés en faveur des régions défavorisées mais qui n'ont pas été concrétisés ni sous le gouvernement Jebali ni sous le gouvernement Laârayedh.
D'autre part, la trêve sociale à laquelle appelle Mehdi Jomâa doit être librement consentie avec l'accord des partenaires sociaux (Ugtt et Utica).
Sur un autre plan, il faut accélérer la mise en place du comité de soutien et de supervision de l'action gouvernementale prévue dans la feuille de route. Ce comité peut apporter son concours à l'instauration de la trêve sociale et au respect des clauses sur la base desquelles elle va être décrétée.
Je pense que si ces conditions sont réunies, il sera possible de parvenir à une trêve sociale librement consentie.
Noureddine Ben Ticha, membre du bureau exécutif de Nida Tounès : La trêve ne doit pas dépasser 6 mois
Je pense qu'il est possible de décréter une trêve sociale comme le veut Mehdi Jomâa, mais il faudrait qu'elle soit la résultante de certaines conditions, dont en premier lieu l'engagement de négociations entre l'Ugtt, l'Utica et le gouvernement, la décision de geler les prix, puisqu'il est difficile de les faire baisser, et la mise en place d'une stratégie sérieuse de lutte contre la contrebande.
En tout état de cause, la trêve sociale ne devrait pas dépasser six mois.
Au sein de Nida Tounès, nos économistes soutiennent l'idée de la trêve. Toutefois, ils estiment que la Banque centrale doit y apporter son concours. On s'attend à ce que le dinar tunisien reprenne sa bonne santé après la formation du gouvernement Jomâa et à ce que la machine de la production redémarre.


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