Au cours de la cérémonie de clôture, samedi dernier au Palais des Congrès à Tunis, les jurys ont rendu leur verdict devant une assistance composée de Mohamed Zine El Abidine, ministre de la Culture, des participants et du public, et ce, après une semaine chargée de spectacles d'une large diversité musicale. Auparavant, les frères Amine et Hamza Mraihi ont donné un spectacle inédit d'une virtuosité musicale à couper le souffle. L'album « Fertiles paradoxes », leur dernier-né, est sorti au mois de mars 2017. Le Marocain Adil Smaali et son groupe «Aywa» ont remporté le Tanit d'or. D'un montant de 20 mille dinars, le Tanit d'or lui a été décerné pour son spectacle «Houriya» qui explore et développe de nouvelles sonorités en fusionnant les musiques du Maghreb et du monde (raï, gnawa, hindoustani, balkanique...) avec les musiques actuelles et amplifiées (rock, dub, reggae, jazz, salsa...) en créant un univers musical énergique et rebelle, invitant au voyage en Méditerranée, en Afrique et sur la route du peuple gitan de l'Inde à l'Andalousie avec un message de paix et d'espoir. Quant au Tanit d'argent doté d'un montant de 15.000 dinars, il a été remporté par la chanteuse venant de Centrafrique, Emma Lamadji, pour son spectacle «Free River» dont l'univers musical est nourri à la fois de soul, de world, de jazz, de gospel et de pop. Le Tanit de bronze d'un montant de 10.000 dinars a été décerné à un artiste tunisien, enfant de Siliana, le pianiste Wajdi Riahi pour son spectacle «Afrique du Nord» qui ouvre de nouveaux horizons quant à la variété musicale africaine en général et au patrimoine tunisien en particulier. «Afrique du Nord» a raflé également le prix de la meilleure composition musicale pour le morceau «Black Spirit» et le prix de la meilleure interprétation musicale qui a été remis au musicien Foued Letaiem au nay. Le prix du public d'un montant de 8.000 dinars a été décerné au duo Yuma de Tunisie, — Sabrine Jenhani, alias Chupee Do, et Ramy Zoghlemi — pour le spectacle «Sûra - Ghbar Njoum» qui surfe sur une nouvelle vague de musique folk alternative tunisienne en mêlant musique minimaliste et mysticisme acoustique. Le prix d'export décerné par le jury professionnel a été remporté par Nour Harkati (auteur, compositeur et interprète) et Aytma collectif de Tunisie pour le spectacle «Helwess» qui est un projet de collaboration entre lui et le collectif «Aytma» (Les frères), un groupe de musiciens venant chacun d'une expérience musicale et professionnelle différente et composé de Youssef Soltana, Marwen Soltana, Selim Arjoun et Hedi Fahem. Dans la compétition «Enfant créateur», le jury présidé par la grande chanteuse tunisienne Soulef et formé par Re-Mi Bendali, Mehdi Trabelsi et Wahid Triki, a décerné le Tanit d'or dans la catégorie chant doté d'un montant de 1.000 dinars à Lilia Koundi âgée de 13 ans, alors que le Tanit d'or du même montant dans la catégorie instrument a été remis à Khalil Ghzala (12 ans) au piano. Au cours de cette semaine, le public a eu l'occasion de profiter et de participer à ces festivités : concerts et spectacles en salle et dans la rue haut en couleur. Les professionnels ont pu échanger leurs points de vue au cours de rencontres et de conférences et se rapprocher davantage pour mieux assurer une visibilité à leur production. Selon Hamdi Makhlouf, directeur de cette édition, la vision musicale des JMC n'a de lien historique avec aucun autre festival dont l'ex-festival de la chanson. «Je suis fier d'avoir réalisé trois sessions. Une expérience riche avec une formidable équipe de jeunes», a-t-il déclaré. «C'est notre amour pour la Tunisie, la culture et la musique qui nous réunit. Le comité directeur a mis beaucoup de temps à réfléchir sur les moyens à mettre au service de cette manifestation pour atteindre des objectifs précis qui consistent à montrer au monde le savoir-faire musical des artistes tunisiens », a indiqué Hajer Zahzah Dhaouadi, secrétaire générale. Pour sa part, Adel Bondka, conseiller artistique, affirme que « les JMC sont construites selon des axes. Le premier est le Salon des industries de la musique, les représentations musicales dont les compétitions et les spectacles organisés en marge du festival. Ces deux derniers sont intimement liés au développement de la création et la créativité. Avant les JMC, la représentation se limitait à un chanteur devant un micro, aujourd'hui il y a un spectacle avec différents autres arts du spectacle comme la danse, les arts visuels, etc. ». Le Salon des industries de la musique, qui requiert une importance considérable aux yeux des artistes et producteurs de musique, constitue un événement majeur selon Anis Meddeb, SGA et coordinateur du Salon. « Il réunit plusieurs intervenants dans le produit musical : les artisans d'instruments de musique, les responsables dans la publication musicale, les communicateurs et les publicitaires, les experts en voix, les associations dans la diffusion musicale, les tourneurs. Pour eux, les JMC sont une occasion d'échange d'expériences et de leurs produits musicaux. Le salon est devenu une tradition ancrée dans les JMC », a-t-il précisé.