A l'invitation du Theater an der Ruhr, le Théâtre national tunisien présente, ce soir en avant-première mondiale, à Mülheim en Allemagne, «Peur(s)», la nouvelle création de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, une coproduction du Théâtre national tunisien et du Theater an der Ruhr. Ce soir, vendredi 21 avril à 19h30 sur la scène du Theater an der Ruhr, Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi présenteront en avant-première leur nouvelle création «Peur(s)», scénario et dramaturgie de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, «texte de Jalila Baccar avec la contribution des comédiens, mise en scène et lumières de Fadhel Jaïbi, musique et scénographie de Kays Rostom, interprétation: Fatma Ben Saïdane, Ramzi Azayez, Noomen Hamda, Lobna Mlika, Aymen Mejri, Nesrine Mouelhi, Ahmed Taha Hamrouni, Mouïn Moumni, Marwa Mannaï, assistante à la mise en scène : Narjess Ben Ammar, cette nouvelle œuvre s'inscrit dans la même lignée des autres œuvres du duo Jaibi-Baccar. Déferlant du fond du Sahara, des tempêtes de sable envahissent le pays et l'enfoncent sous un manteau ocre. Un campement de jeunes scouts accompagnés de vétérans est enseveli sous les dunes de sable. Douze rescapés en perdition se réfugient dans un ancien hôpital ou abattoir en ruine, fuyant la menace d'ensablement. Ils ont traversé champs et villages enfoncés dans le brouillard des tornades et découvrent en se réfugiant dans ce lieu de fortune que deux de leurs compagnons manquent à l'appel. Deux éclaireurs téméraires s'aventurent dehors. L'un d'eux revient bredouille et l'autre disparaît à son tour. Envolé. Prisonniers des sables et du froid, leur séjour dans cette ruine devient intenable. Tout vient à manquer (eau, nourriture, électricité...) sauf l'humour, malgré l'angoisse, la peur et l'impossibilité de sortir sans disparaître à leur tour. Leurs vieux démons se réveillent. Rendus à la vie sauvage, une paranoïa collective s'empare d'eux et les dresse les uns contre les autres, individus contre individus, clans contre clans. La solidarité s'effondre comme les constructions et les routes. Qu'adviendra-t-il d'eux à mesure que les repères disparaissent et la faim les torture ? Inventeront-ils de nouveaux repères ou crèveront-ils les uns après les autres ? Par la même occasion, le samedi 22 avril à 19h30, sur la même scène «K.O» de Jamila Chihi et Noômen Hamda, production du Théâtre national tunisien, sera également représentée après plus de 30 représentations en Tunisie et à l'étranger. Cette programmation sera accompagnée d'un concert de Nesrine Jabeur et d'une conférence de la professeur Amel Grami, chercheuse en études islamiques et en études de genre à la faculté de La Manouba. Sa communication portera sur la censure religieuse en Tunisie post-révolutionnaire. Une exposition audiovisuelle sur le Théâtre national tunisien sera également présentée au public de Mülheim.