L'artiste, qui adore expérimenter, n'a pas oublié de faire un clin d'œil à la musique tunisienne, en nous offrant une excellente interprétation de la chanson « Yalmani ». Les ambassades du Portugal et du Brésil nous ont conviés, vendredi dernier au Mad'art Carthage, à célébrer avec elles la journée de la langue portugaise et de la culture des pays de langue portugaise. Une commémoration qui a pris l'allure d'un récital de musique à travers lequel le public a pu découvrir la beauté de cet idiome. Deux artistes exceptionnels aux commandes : la brésilienne Valeria Carvalho et le portugais Rodrigo Serrão pour rendre hommage a un patrimoine commun. Un enivrant voyage accordé aux rythmes des mots et des richesses sonores que le public a pu apprécier. La journée de la langue portugaise est fêtée, depuis 2009, tous les 5 mai. Elle célèbre la langue et la culture portugaises, un patrimoine commun aux pays du CPLP (Portugal, Brésil, Angola, Mozambique, Cap-Vert, Guinée-Bissao, Guinée équatoriale et Timor oriental). Des mots de bienvenue prononcés en « tunisien » par l'ambassadeur du Portugal et l'ambassadrice du Brésil avant de convier Rodrigo Serrão à rejoindre la scène. Une occasion de découvrir son instrument de prédilection, le Chapman stick, un instrument de musique amplifié inventé par Emmett Chapman en 1969. Dérivé de la guitare, il comporte huit, dix ou douze cordes séparées en une partie mélodique et une partie basse. Il permet un jeu nettement plus polyphonique qu'un instrument à cordes plus classique, ce qui le rapproche des instruments à clavier. Musicien, compositeur et producteur, l'artiste a une carrière établie sur les plus prestigieuses scènes du monde. Avec une carrière construite au fil des années en compagnie des plus grands artistes portugais, combinant différentes sonorités, allant du fado au jazz, de la pop à la world music. Entre des compositions personnelles, des reprises et autres chansons traditionnelles, il nous prend par la main nous conviant à une balade musicales aux rythmes du fado et autres sonorités. Des mots (ses propres poèmes qu'il a pris la peine de traduire en français) et des sons pour raconter son pays et la culture lusophone. « Un peuple n'est pas seulement marqué par les frontières politiques ou physiques, il est marqué par les choses qu'on ressent », nous dit-il. Une langue sans barrières, sublimée par ses grands poètes et des compositeurs tels que Carlos Paredes, Francisco Martins dont Serrão a interprété quelques morceaux. L'artiste, qui adore expérimenter, n'a pas oublié de faire un clin d'œil à la musique tunisienne en nous offrant une excellente interprétation de la chanson « Yalmani ». Un petit extra nous a été réservé avec la participation de la jeune Tunisienne, Michket Horan, qui étudie le portugais (au collège Sadiki). Elle nous a interprété avec sa voix mélodieuse une chanson portugaise intitulée No teu Poema de José Luis Tinoco. Cap sur le Brésil pour la seconde escale avec la rayonnante Valeria Carvalho, qui apporte une touche de glamour d'un naturel saisissant. L'interprète à la voix suave et au sourire charmeur, qui est également danseuse et comédienne, sait parfaitement occuper la scène. Elégamment vêtue d'une longue robe, elle rejoint la scène, pieds nus, munie de sa guitare, pour nous interpréter en solo ou en compagnie de Serrão des chansons de sa propre composition et d'autres tirées du patrimoine brésilien. Allant au-delà de la musique, l'artiste, qui croit en un art a-frontières, est la fondatrice de la maison de la langue portugaise où elle développe des projets interculturels dans le but de rapprocher les communautés par l'action artistique. Une langue sublimée par d'excellents ambassadeurs qui ont su conquérir nos cœurs et nos esprits. Merci !