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Billet : En fait-on trop avec nos arbitres?
Dossier : Arbitre tunisien ou étranger pour la finale du championnat EST-ESS ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 05 - 2017


Par Jalel Mestiri
Au lieu de faire le procès des arbitres, faisons plutôt celui d'un système d'arbitrage et sportif qui n'est pas adapté au football moderne. Donnons aux arbitres les moyens de moins se tromper.
Cela fait plusieurs années que le football tunisien a audacieusement opté pour l'arbitrage local. L'idée est là : le recours systématique et sans discussion à l'arbitre tunisien constitue un acquis à préserver. Dans le passé, immédiat ou à long terme, nous avons certes vu des matches autrement plus importants, plus difficiles que celui de la finale du championnat de jeudi prochain, confiés à des arbitres tunisiens et ...réussis.
Il n'en demeure pas moins que nos arbitres restent au cœur de bien des polémiques. Des altercations et des escarmouches chaque week-end ou presque, des critiques virulentes, l'arbitrage tunisien vit des heures sombres. Cibles forcées dans un sport où le droit à l'erreur n'est plus du tout toléré, les hommes en noir cristallisent la colère, les insultes, voire parfois la haine. Des faits regrettables, mais qui ne sont pas isolés. Cela tend à écorner l'image des arbitres et à banaliser les attaques dont ils sont l'objet. En fait-on trop avec l'arbitrage ?
Oui, certainement. Mais quand des erreurs avérées influencent, paraît-il et comme certains ne cessent de le décrier, le déroulement du championnat, l'on est en droit de se poser des questions...
Dans un sport où les enjeux sont devenus si importants, dans un climat de suspicion plus que jamais engagée, le droit à l'erreur n'est quasiment plus du tout accepté. Le fait de parler de l'arbitre du match EST-ESS une dizaine de jours avant sa date traduit une absence évidente de confiance entre les différentes parties. Le contexte actuel ne nous oblige-t-il pas cependant et même malgré nous, à penser à un arbitrage étranger ? Sans complexe et sans trembler...
Chacun a son avis à ce sujet. Chacun y va d'ailleurs selon son propre raisonnement. Ce qui est sûr, cependant, c'est qu'au lieu de faire le procès des arbitres, faisons plutôt celui d'un système d'arbitrage et sportif qui n'est pas adapté au football moderne. Donnons aux arbitres les moyens de moins se tromper. Aujourd'hui, le football a évolué sur le caractère technique, physique, financier. Mais la manière d'arbitrer ne suit pas. Au-delà des résultats et des obligations qu'ils génèrent, les comportements doivent aussi évoluer afin d'apaiser un climat de plus en plus tendu du fait des enjeux et des pressions
Pour mieux les aider, il faut admettre, comprendre et respecter leurs décisions à tous les niveaux. Ils sont tous habités par un seul objectif, celui de bien faire comme les joueurs. Ils sont les plus malheureux des hommes quand ils font la Une de l'actualité après un match. Il faut ramener autour des arbitres un climat plus serein dans un championnat qui est extrêmement disputé, assainir l'ambiance autour des matches et lénifier l'atmosphère autour des arbitres et des joueurs. Il y va du bon déroulement de la compétition.
Stop aux petites phrases assassines, aux commentaires d'avant et d'après-match qui ne servent à rien. Il est temps que les arbitres soient respectés comme au passé. Il y a de plus en plus de dérapages qui se déroulent en toute impunité, chose qui oblige les différents acteurs du football à revenir à des comportements plus responsables.
Tout simplement agir auprès de toutes les parties qui rendent impossible la vie d'un arbitre au cœur du jeu...


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