On croit savoir que toute personne ayant reçu de l'argent dans l'entourage de Chafik Jarraya sera arrêtée à son tour. Cela concerne un large panel de personnalités, notamment publiques, telles que des «députés à l'Assemblée des représentants du peuple», assure une source autorisée Les arrestations des dernières heures constituent-elles un renversement de la vapeur ? En tout cas, au siège du gouvernement à La Kasbah, on affiche un moral de fer : «Pas question de reculer ou de tergiverser», affirme-t-on avec une assurance ostentatoire Les choses ont pris hier une nouvelle tournure avec l'arrestation de Chafik Jarraya et Yassine Chennoufi notamment. Ils ont été assignés à résidence dans un lieu tenu secret, en vertu de l'article 5 de la loi d'urgence en vigueur. Un troisième homme, «lié aux réseaux de la contrebande», aurait été arrêté dans la soirée d'hier. Des perquisitions ont eu lieu dans les maisons et les bureaux des personnes arrêtées. D'autres arrestations d'hommes de main et de réseaux sont escomptées sous peu, croit-on savoir. Pour l'heure, le parquet assure n'avoir guère connaissance de ces arrestations. Idem des avocats de Chafik Jarraya qui assuraient hier ne point connaître le lieu d'arrestation de leur client. On croit savoir également que toute personne ayant reçu de l'argent dans l'entourage de Chafik Jarraya sera arrêtée à son tour. Cela concerne un large panel de personnalités, notamment publiques, telles que des «députés à l'Assemblée des représentants du peuple», assure une source autorisée. L'arrestation de Chafik Jarraya est intervenue suite à une enquête minutieuse, nationale, régionale et internationale. Une source officielle rapporte notamment que «Chafik Jarraya aurait rencontré il y a peu à Genève (Suisse) un certain Jean-Yves Ollivier, homme d'affaires français», né à Alger en 1944, ancien membre de l'OAS, et qui se définit dans son autobiographie comme «négociant en politique». Certains disent que c'est un homme de main de divers services secrets trempés dans le trafic d'armes, de pétrole et de diamants. Chafik Jarraya devrait répondre «de chefs d'inculpation liés à la corruption, malversations et atteinte à la sûreté de l'Etat», assure une source autorisée. A l'en croire, les faits incriminés se rapportent tant à des développements intérieurs, liés notamment à l'escalade des violences ces derniers jours à Tataouine et à El Kamour, qu'à la Libye voisine. Pour l'heure, le dossier explosif et brûlant, voire à fragmentations, entamé hier par le gouvernement recèle flou, brouillard et opacité. Mais tout porte à croire qu'on ne fait guère dans la dentelle. A son investiture, M. Youssef Chahed avait défini un certain nombre de priorités, dont la guerre déclarée à la corruption et aux corrompus. Depuis, malgré quelques effets d'annonce, il a semblé traîner les pieds. Les arrestations des dernières heures constituent-elles un renversement de la vapeur ? En tout cas, au siège du gouvernement à La Kasbah, on affiche un moral de fer : «Pas question de reculer ou de tergiverser», affirme-t-on avec une assurance ostentatoire. L'opération coup de poing ordonnée hier par le gouvernement Youssef Chahed durera-t-elle assez ou fera-t-elle long feu ? Les prochaines heures nous le diront.