Jusque-là, les choses vont très bien pour l'EST qui, après avoir remporté le titre de champion de Tunisie il y a une semaine, a laissé une bonne impression avant-hier à Addis Abeba en accrochant Saint-Georges (0-0) D'aucuns diront sans risque de se tromper que l'Espérance Sportive de Tunis aurait pu mieux faire contre les Ethiopiens de Saint-Georges Football Club pour le compte de la deuxième journée de la phase des poules valable pour la Champions League africaine, et ce, en se «laissant» neutraliser zéro à zéro. Après avoir réussi une éloquente promenade de santé il y a dix jours devant les Congolais du Vita Club (3-1) à Radès et un remake (3-0) face à l'Etoile Sportive du Sahel, on s'attendait à ce que les «Sang et Or» continuent sur la même lancée. On y croyait dur comme fer notamment lorsque les premiers échanges de la rencontre d'Addis Abeba ont laissé entrevoir une certaine faiblesse du client éthiopien. Les débats ont été bien dominés au milieu du terrain par les «Sang et Or» grâce à la forme et à l'inspiration pimpantes des Sassi, Chaâlali et Coulibaly. Ces derniers étaient au four et au moulin tout au long de la rencontre. Duels bien négociés Leur talent et leur détermination leur ont permis d'imposer le style conquérant de l'EST devant lequel les Ethiopiens, pourtant encouragés par trente-cinq mille spectateurs, se trouvaient en net déphasage. Tout au long de la première mi-temps, Saint-Georges a laissé libre cours à l'initiative espérantiste qui s'est permis de louper au moins deux buts suite aux occasions nettes offertes à Chaâlali (23' et 44') et Khénissi (46'). Cet ascendant très rassurant, affiché par les protégés de Faouzi Benzarti, trouvait son explication dans la bonne utilisation de l'arme du pressing haut sur le porteur de la balle, et plus particulièrement dans la nette supériorité dans les duels où seules des miettes ont été laissées à l'adversaire. Ce n'est qu'en deuxième période que les joueurs de Saint-Georges ont repris l'initiative car ils savaient pertinemment qu'il fallait oser quelque chose face à une Espérance bien dans sa peau. Trois obstacles majeurs Ainsi, les coéquipiers de Ferjani Sassi allaient affronter une réaction farouche des locaux qui se sont créé au moins trois occasions dangereuses au cours de la première moitié de la deuxième mi-temps. Mais passé le temps de ces frayeurs, l'Espérance allait composer avec d'autres facteurs négatifs qui allaient rendre sa mission de plus en plus difficile pour le restant du match. D'abord, il y a la pelouse du stade sur laquelle on ne peut pas jouer un vrai match de football. Ensuite, il y avait l'arbitrage quelque peu du côté des locaux. En effet, l'arbitre botswanais, Joshua Bondo, n'a pas hésité à freiner la lancée des «Sang et Or» dans plus d'une action qu'il stoppait pour distribuer des cartons aux deux équipes. Sa sévérité s'est illustrée par l'expulsion de Chaâlali (64') pour somme d'avertissements. Enfin, on ne peut pas oublier le facteur du manque d'oxygène étant donné que le stade se trouvait sur l'un des plateaux éthiopiens à plus de 2.500 mètres d'altitude. Ce qui est handicapant pour les joueurs de l'Espérance qui ne sont pas habitués à jouer dans ces conditions et qui sont, par-dessus tout, quelque peu émoussés suite à leur forte sollicitation ces derniers temps. Mais en dépit de toutes ses difficultés rencontrées, l'Espérance, en digne ambassadeur du football tunisien, a honoré son contrat quoique ses joueurs devront se débarrasser rapidement de leur agaçante sensation de rassasiement, devenue manifeste et qui les prive soit de réaliser des scores larges comme ce fut le cas face à l'ESS, soit de rater une victoire dans leurs cordes comme devant Saint-Georges. Les joueurs «sang et or» ont désormais le potentiel nécessaire pour se comporter en ogre à l'appétit vorace et sans pitié. A chacune de leurs rencontres, ils doivent passer le plus dissuasif des messages. Ils en ont les moyens, pardi!