Le CA doit définir ses priorités, clamer l'ambition à long terme et tempérer l'attente immédiate. Le Club Africain n'est pas près d'être débarrassé du « court-termisme» ces derniers temps. Le choc face au FUS Rabat approche à grands pas. Et le groupe clubiste devra s'assurer un résultat probant le 3 juin courant face aux Marocains dans le cadre de la coupe de la CAF. C'est qu'après avoir mordu la poussière à Kampala, le CA n'a plus le choix. Il devra monter en régime face à un adversaire lui aussi dos au mur après son revers face à Rivers United. La finale de la Coupe de Tunisie ne doit donc pas être dans les pensées clubistes en ce moment. Le CA s'y penchera dans quelques jours. Place maintenant à une compétition africaine où les gars du Parc A n'ont en rien hypothéqué leurs chances. Grâce à la providence sans doute et un concours de circonstance, il faut l'avouer, favorable ! Classé second de son groupe, le CA doit maintenant appuyer sur le champignon pour ne pas laisser des plumes lors du décompte final. Bref, atteindre le dernier carré dépendra de la double confrontation face au FUS Rabat. Après une saison de transition, suivie d'un printemps terrible et d'un retour en grâce, il faudra à la fois enchaîner et dessiner un projet. Car dans la géopolitique actuelle du CA, le président-mécène s'est mis en retrait (même s'il continue à financer les activités du club). L'application de la stratégie souhaitée par l'exécutif, le maintien du club à l'équilibre financier, la vision future, les traitements financiers, les frais financiers de fonctionnement, le mercato et les pistes amorcées, l'enveloppe débloquée à cet effet. Le CA ne peut se permettre un manque de visibilité sur l'avenir. Car, il faut l'avouer, le Club Africain a besoin de recomposer une défense décente, d'opérer un ajustement au milieu et dénicher des perles en attaque et non des recrues express. Les opérationnels du club devront s'y atteler sans délai. Asseoir l'idée d'une progression Avec le podium atteint en championnat, une qualification en finale de la Coupe de Tunisie et des chances intactes d'atteindre le dernier carré de la Coupe de la CAF, les Clubistes ne s'en sortent pas si mal mais doivent retrouver de l'ambition et de la passion. Cependant, si l'on compare cette saison avec le précédent exercice, en quelques dix mois, entre août 2016 et mai 2017, l'on note que le CA a quasiment ressuscité. Après une saison atypique, «contre-nature» presque où l'équipe a laborieusement achevé le championnat à la 6e place avec 11 défaites et une élimination continentale précoce, l'on croyait que le CA allait passer de vie à trépas cette saison. Il n'en fut rien malgré les départs de plusieurs tauliers et piliers que sont les Haddedi, Belkaroui, Nater, Belaïd, Diarra, Mikari, Srarfi, Oueslati, Touzghar et Nouioui. Le Club de Bab Jedid n'est donc pas si mal embarqué mais la saison n'a pas encore livré tous ses secrets. Maintenant, outre le décompte, le staff technique ne doit pas seulement ramener l'illusion dans l'environnement mais asseoir l'idée d'une progression. Gagner la Coupe de Tunisie ne permettrait pas seulement de garnir la vitrine à trophées, ce serait un symbole, celui du phénix qui renaît de ses cendres. Quant à la Coupe de la CAF, atteindre le dernier carré permettrait au CA de retrouver une visibilité continentale. Et, comme on dit, l'appétit vient en mangeant ! Bref, le CA doit définir ses priorités, clamer l'ambition à long terme et tempérer l'attente immédiate.