Pour que sa flamme ne s'éteigne pas un soir de mars. Bien avant le printemps... Le Club Africain est censé montrer son véritable visage aujourd'hui face aux «Crabes» de Béjaia. Les Clubistes seront une fois de plus attendus au tournant, surtout après maints heurts et malheurs en compétition locale. Un CA tout en maîtrise est capable de tenir la dragée haute à son hôte. C'est l'objectif caressé par le représentant tunisien en Ligue des champions. Cela dit, nous n'irons pas jusqu'à concéder que l'équipe tunisoise est plus bâtie pour les joutes continentales que pour l'âpreté de la Ligue une tunisienne. Mais vu le tirage peu clément jusque-là en C1, il serait réducteur de ne pas louer de manière relative toutefois les mérites d'un ensemble clubiste qui progresse et qui compte en son sein des joueurs capables de faire le job à l'échelle africaine. Maintenant, en tant qu'outsider ayant les moyens de ses ambitions, le club de la capitale pourrait bien commencer à carburer tout en avançant avec un tantinet moins de pression. Cela dit, et a contrario, si l'équipe joue son destin en Ligue des champions, une élimination ressemblerait fort à une fin de cycle. Quelque peu poussif en championnat, le onze clubiste semble avoir retrouvé la lumière à l'échelle continentale, même si l'arrière-garde a multiplié «les soirées portes ouvertes» depuis le début de l'année...Le défi est cependant clair. Il caricature presque l'histoire d'un club à la recherche d'une visibilité continentale et d'un regain de notoriété. Il suffira d'un nul, de ne pas craquer pour tracer sa route et entrevoir le tour suivant. Est-ce dans l'ADN clubiste que de savoir voyager ? Si, à l'aller, les Tunisois étouffèrent leurs vis-à-vis, il en sera tout autre aujourd'hui. L'espoir est toutefois permis. Tout le macrocosme clubiste espère vibrer au coup de sifflet final. Pour que la magie ne se dissipe pas un soir de mars. Bien avant le printemps... Le jour le plus long... Pour toucher au but face à un adversaire qui empile les succès en mère patrie, il faudra forcément s'en tenir à la manière de jouer telle que développée ces derniers temps. Pas évident quand on sait que les Algériens sont acculés à jouer l'offensive et à se porter vers l'avant. Pour des Clubistes qui alternent le bon et le nettement moins bon, la pression sera essentiellement sur leurs épaules dès le coup d'envoi. Ils feront tout pour rester en vie, dès les premiers instants. Ne pas flancher contre un adversaire soucieux de clore la «procédure» au plus vite. Confrontés à une mission délicate dans la mesure où ils ne doivent pas encaisser, les Clubistes ne s'en remettront pas seulement à leurs bases arrière. Passer l'obstacle algérien exige de l'audace et de la détermination. Fédérer les troupes et resserrer les rangs. Si l'état d'esprit ne fait pas défaut, il faudra en revanche au CA une bien meilleure version que celle montrée au cours des dernières sorties pour y arriver. Il faudra aussi au tandem Khelifa-Meniaoui retrouver cette capacité à marquer, pour l'instant incarnée par le seul duo Chenihi-Srarfi. C'est d'ailleurs aux avant-postes que se sont accumulées les inconnues depuis quelque temps. Car au milieu, l'ingrat travail de harcèlement porte globalement ses fruits en attendant de trouver la formule qui tienne la route sur la durée et pas seulement de manière intermittente. Ouedherfi, Khlil, Ayadi et même Wissem Ben Yahia sont dans le moule depuis quelque temps déjà. Quant à Hedhli et Ghandri, ils doivent forcément retrouver cycle et rythme pour entrevoir une place au soleil. Cela dit, même si la motivation devrait être de la partie, le CA doit faire face à certains soucis au sein de son secteur défensif, particulièrement la charnière centrale. Incertain, Bilel Ifa pourrait tenir sa place quoique Krol n'ait pas encore tranché. Le cas contraire, le milieu Khlil constitue une carte fiable. Il pourrait composer l'axe avec Seif Tka. L'incertitude plane aussi sur le flanc droit avec un Oueslati plus utile au milieu mais rassurant sur le côté. Ce faisant, le retour aux affaires de Hamza Agrebi pourrait à terme enlever une épine du pied du technicien batave. Enfin, notons qu'en face, Béjaia pourrait être privée de son fer de lance, Hamzaoui, récemment blessé alors que Sidibi est suspendu pour sommes d'avertissements. Coup de pouce du destin pour un CA qui doit maintenant forcer le sien...