Il y a un groupe au sein de Nida Tounès qui essaye de faire tomber le gouvernement Sabrine Goubantini, députée à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), a indiqué, hier, que la décision de geler son adhésion à Nida Tounès et de son exclusion du bloc parlementaire du parti, intervient dans le cadre de la poursuite de la «purge (politique) menée par le parti contre tous ceux qui s'opposent à la minorité dominante qui se considère comme étant la direction». Dans une déclaration à l'agence TAP, Goubantini a estimé que son soutien au gouvernement dans sa guerre contre la corruption est à l'origine de son exclusion du parti, soulignant l'incohérence des déclarations des dirigeants du parti et leurs tergiversations envers le processus engagé par le gouvernement. Ce processus, a-t-elle tenu à préciser, bénéficie du soutien de la présidence de la République et d'une large adhésion populaire dans la poursuite des « hors-la-loi». Selon la députée, «il y a un groupe au sein de Nida Tounès qui essaye de faire tomber le gouvernement Chahed malgré les réalisations accomplies». Mon exclusion n'empêchera pas le gouvernement d'aller de l'avant dans la lutte contre la corruption, a-t-elle assuré. Le comité politique de Nida Tounès avait décidé mercredi soir le gel de l'adhésion de la députée Sabrine Goubantini jusqu'à la tenue de son congrès et son exclusion du bloc parlementaire, décision prise sur la base d'une pétition signée par 42 députés pour « son comportement portant atteinte à l'image du parti et à son unité». Au sujet des liens entre l'homme d'affaires arrêté Chafik Jarraya et des membres du parti, Goubantini a affirmé que des membres de Nida Tounès entretiennent des relations avec «Fajr Libya» (Jarraya avait déclaré à plusieurs reprises avoir des liens avec l'un des dirigeants de Fajr Libya). Selon elle, des informations portant atteinte à la sécurité nationale ont été abordées lors d'une réunion précédente du parti. Des députés de Nida Tounès, accompagnés de Chafik Jarraya, avaient effectué, en avril, une visite en Libye pour enquêter sur le dossier des enfants tunisiens bloqués dans les prisons libyennes. « Nous avons été aidés par l'homme d'affaires tunisien Chafik Jaraya qui a facilité notre accès à la prison de Mitiga après en avoir été empêchés par certains responsables libyens», a indiqué Harbaoui. Selon lui, Jarraya a aidé la délégation grâce à ses connaissances en sa qualité d'homme d'affaires et de citoyen tunisien. Le Parquet militaire a décidé de diligenter une enquête contre Chafik Jarraya et d'émettre un mandat de dépôt à son encontre pour atteinte à la sûreté de l'Etat, trahison et intelligence avec une puissance étrangère en temps de paix. Dans une déclaration mardi, Sabrine Goubantini a confié que 29 députés de Nida Tounès avaient boycotté la réunion du groupe parlementaire tenue lundi soir pour exprimer leur rejet de la «tentative de blanchiment des barons de la corruption». Elle a critiqué le contenu du communiqué issu de la réunion qui, pour elle, ne comporte aucun signe de la volonté du groupe d'appuyer le chef du gouvernement dans sa guerre contre la corruption.