Par Jalel MESTIRI La sélection est dans le dur. Cela on ne l'ignore pas. Mais elle peut être aussi et d'une certaine manière dans la légitimité. Pourquoi pas également dans la force de l'âge. On a encore envie de rêver en imaginant l'équipe de Tunisie sur les plus hautes marches des podiums. Oui, le rêve est permis. Oui, les arguments sont défendables. Oui, l'enthousiasme est bien là. Il y a au fait des épreuves qui ne se gagnent pas seulement par les plus forts, mais aussi par les plus déterminés et les plus avertis. L'équipe de Tunisie aurait intérêt aujourd'hui à échapper au comportement et au rendement ordinaires. Par l'action. Par le forcing. Par le savoir-faire. Il y a ainsi des valeurs, conditionnées ou pas, qui marquent leur temps et leur époque, qui donnent des réponses, favorisent les réussites, façonnent leurs interprétations, éliminent les échecs. Le fait est là : la sélection doit savoir être efficace, et surtout savoir gagner. Lorsque le talent se double d'efficience et de performance, la palette devient de toute évidence plus large. La nouvelle donne à laquelle postulent Maâloul et sa bande ne se limite pas au seul fait de revendiquer un statut, ou encore une place de choix. Mais pour évoluer, pour adopter tout ce qui devrait s'accomplir aux prédispositions naturelles de l'équipe. D'une expérience à l'autre, d'une épreuve à l'autre, le sélectionneur se voit fortement impliqué dans tout ce que l'équipe est censée accomplir. Avec toutes les priorités et les contraintes que cela exige... Le défi n'est pas seulement d'être collectif, mais aussi individuel pour un entraîneur qui a toujours besoin d'avoir un statut, un nom et un rôle dans le football tunisien. Ce à quoi il aspire n'est pas difficile à deviner, et encore moins à ignorer par ceux qui le connaissent de près ou de loin. Maâloul a une certaine revanche à prendre sur le temps, sur l'histoire. L'envie de grandir, notamment à travers ses propres convictions, et l'idée qu'il se fait du football ne cessent de conditionner son parcours en tant qu'entraîneur. On le savait déjà : il est prêt à tout laisser tomber pour être à la tête de la sélection. Il n'est pas cependant censé ignorer qu'un nouveau monde devrait naître, que l'équipe et beaucoup de joueurs sont dans l'obligation de « s'acheter » une nouvelle conduite, essentiellement face aux exigences et aux contraintes qui ne semblaient pas finir. La sélection est dans le dur. Cela on ne l'ignore pas. Mais elle peut être aussi, d'une certaine manière et quoi que l'on puisse imaginer, dans la légitimité. Pourquoi pas également dans la force de l'âge. Tout particulièrement pour certains joueurs qui ne peuvent plus regarder ailleurs. Autant être conscient de leurs dispositions, autant aussi prendre en considération la nature des adversaires. Tout particulièrement l'Egypte dimanche prochain dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2019. Le sens et la signification d'un exploit doivent avoir leur raison d'être au sein d'une équipe appelée à s'octroyer un monde nouveau. Un monde apte à la rendre indestructible. La sélection est-elle prête aujourd'hui à prendre rendez-vous avec l'histoire ? Ses objectifs et ses ambitions sont-ils pour ainsi dire légitimes et justifiés ? Si la plupart des considérations sportives s'inclinent devant les chiffres et les résultats, l'équipe de Tunisie ne peut plus avoir de motivation en dehors des performances, de l'accomplissement et des prouesses. Elle ne saurait non plus progresser tant que les plaies du passé restent ouvertes. L'histoire ne dit pas encore si les objectifs ambitionnés par Maâloul sont susceptibles d'être atteints, si l'équipe pourrait vraiment se lancer sur la bonne voie, ou encore si les choix du sélectionneur seront réellement convaincants. Mais il est évident que l'évolution de la sélection devrait en tout état de cause découler d'une certaine cohérence. D'une logique autre que celle revendiquée ces dernières années...