Un fonds de 200 MD sera réactivé pour soutenir deux secteurs stratégiques Restructuration des dettes des entreprises en difficulté des deux secteurs auprès de la Cnss, avec un rééchelonnement sur six années, une année de grâce et une exonération des intérêts. De même pour les dettes fiscales avec un rééchelonnement sur cinq années et une année de grâce Des mesures d'urgence pour les secteurs textile & habillement et cuir & chaussure ont été annoncées, hier, au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), par Zied Laadhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, en présence de plusieurs professionnels du secteur et représentants des organismes d'appui. Des mesures qui visent, selon le ministre, à promouvoir l'entreprise tunisienne dans des secteurs très importants et sensibles pour l'économie tunisienne, comptant 200 mille emplois et 2.500 entreprises. «Pour ces deux secteurs, les indicateurs sont au rouge. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés, vu leur poids et le positionnement historique de la Tunisie dans ces secteurs. Le nombre d'entreprises a baissé ainsi que les postes d'emploi et les exportations et aussi la compétitivité a été altérée», affirme-t-il. Une hémorragie qui affecte aussi bien ces secteurs que toute l'économie tunisienne et qui exige des mesures immédiates pour permettre un certain soulagement des industriels face aux difficultés pressantes et un certain espoir face à l'avenir, d'après M. Laadhari. Restructuration financière Les mesures prises par le gouvernement s'articulent autour de cinq principaux axes, à savoir l'appui financier, la formation professionnelle, l'investissement, la promotion des exportations et la promotion du marché local. Au niveau du premier axe, il s'agit de restructurer les dettes des entreprises à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), avec un rééchelonnement sur six années, une année de grâce et une exonération des intérêts. De même pour les dettes fiscales avec un rééchelonnement sur cinq années et une année de grâce. Pour les entreprises implantées dans les zones de développement régional, elles souffrent de deux problématiques majeures. Certaines d'entre elles ont été créées après 2009, mais ne bénéficient pas de la prise en charge de l'Etat des charges sociales à l'instar des entreprises créées avant cette date et des entreprises créées après 2011. Ces entreprises bénéficieront désormais de cette mesure qui a été arrêtée en 2009 et réactivée en 2011. D'autres entreprises auront droit aux primes d'investissement qu'elles ont eu des difficultés à obtenir bien qu'elles aient bien accompli leurs projets. Il s'agit aussi de mettre en place une ligne de financement pour les entreprises ayant des difficultés conjoncturelles, pour les soutenir dans leur cycle de production, leurs fonds propres, ainsi que pour les dettes. Le gouvernement compte également réactiver un fonds de 200 MDT alloué auparavant pour financer ces entreprises, mais ayant des conditions d'éligibilité très contraignantes. Selon M. Laadhari, un tier de ce fonds sera consacré aux deux secteurs, tout en assouplissant les procédures d'éligibilité. De même 10 MDT seront consacrés à la Sotugar pour faciliter le financement des exportations. Booster l'investissement Au niveau de l'axe formation professionnelle, il s'agit d'introduire plus de spécialités et aussi des bourses spéciales pour encourager les jeunes à se former dans ces deux secteurs. Le Centre de formation professionnelle de Kasserine sera particulièrement renforcé pour fournir de la main-d'œuvre qualifiée pour les entreprises de la région. La formation continue sera également renforcée afin de faire bénéficier les entreprises. Au niveau de l'investissement, des fonds supplémentaires seront alloués à l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii), soit 2,2 MDT, afin de renforcer la promotion avec les donneurs d'ordre. Ajoutons à cela la facilitation du visa d'embarquement, qui constitue un grand handicap pour les entreprises. Concernant la promotion des exportations, le Centre de promotion des exportations bénéficiera d'un fonds de 4,5 MDT pour alimenter le programme promotionnel des deux secteurs sur la période 2017-2019, dans le cadre de l'axe de promotion des exportations. L'objectif est de booster l'export dans de nouveaux marchés, sur le marché américain et aussi algérien. Concernant le marché local, il s'agit d'exiger l'achat des produits locaux au niveau des marchés publics. Le ministère interviendra au niveau des cahiers des charges pour favoriser l'approvisionnement local, outre le renforcement du contrôle à l'import et aussi l'encouragement des franchises à effectuer une partie de leur production en Tunisie. En plus de ces mesures, le gouvernement a prévu un plan de relance qui sera activé par des groupes de travail avec la participation de professionnels, d'experts et de représentants des différentes structures pour une consultation sur ces deux secteurs. Deux fonds ont été mobilisés avec l'IFC (Banque mondiale) et Comtexa (Suisse) pour un programme de réformes. Cette consultation devrait être finalisée d'ici la fin de cette année, selon le ministre