Les mesures prises en janvier dernier par le gouvernement en faveur du secteur agricole, notamment celle relative à la mécanisation du secteur (financement par l'Etat de 50% du matériel agricole) semblent porter leurs fruits. Un bond, en termes d'investissements déclarés (de l'ordre de 74%), a en effet été enregistré au cours des cinq derniers mois Les investissements agricoles ont connu, au cours des cinq premiers mois de 2017, une évolution importante de l'ordre de 74%. La valeur des investissements déclarés au cours du mois de mai de cette année sont de 137,6 MD contre 79 MD durant le mois de mai de l'année précédente. Sur la période allant du mois de janvier au mois de mai 2017 (cinq mois) la valeur des investissements déclarés sont de 636,5 MD au lieu de 367 MD à la même période de l'année dernière. Par ailleurs, les investissements déclarés durant les mois d'avril et de mai de cette année pour l'acquisition de matériel agricole sont d'une valeur de 41 MD pour l'acquisition de 744 tracteurs et 9 MD pour l'achat de 9 moissonneuses. Cette évolution des investissements déclarés peut être expliquée par l'amélioration des avantages accordés dans la cadre de la loi n°71 de 2016 relative à l'investissement et ses décrets d'application qui sont entrés en vigueur à partir du mois d'avril 2017. Cela a encouragé les agriculteurs à l'investissement et à l'acquisition du matériel agricole et notamment les tracteurs et les moissonneuses dont les achats ont crû de plus de 45% — de la moyenne annuelle — au cours des mois d'avril et de mai. Disponibilité de l'eau Plusieurs mesures ont été prises en faveur du secteur agricole pour stimuler la production et contribuer à réaliser la sécurité alimentaire. L'objectif étant de réduire les importations et de compter davantage sur la production nationale en favorisant les différentes cultures. Les différentes régions de la Tunisie se distinguent par leur production agricole même si certains agriculteurs font face à des problèmes liés à la disponibilité de l'eau. L'une des mesures prises en faveur du secteur concerne, justement, la mise à la disposition des agriculteurs, notamment dans les zones irriguées, des quotas d'eau pour qu'ils puissent assurer un rendement adéquat de leurs plantations. Malgré les conditions climatiques défavorables, ces quantités d'eau seront disponibles grâce aux ressources stockées dans les barrages. L'autre mesure non moins importante concerne la création d'un Fonds pour les catastrophes destiné à indemniser les agriculteurs en cas de conditions climatiques difficiles (sécheresse prolongée, inondations) et leur permettre de reprendre leurs activités sans subir les conséquences des intempéries. Toute la collectivité doit, en effet, participer à supporter une partie des charges des agriculteurs qui ne sont pas responsables des changements climatiques dont les effets sont déjà perceptibles. Ce projet avance à grand pas et devrait être élaboré entre le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche dans le cadre d'une concertation qui devrait être permanente. Quant à l'endettement des agriculteurs, les dossiers devraient être examinés au cas par cas en vue de trouver des solutions idoines aux situations les plus graves. Le rééchelonnement des dettes et l'effacement des intérêts pourraient être retenus comme solution destinée à apurer la situation financière de nombreux agriculteurs, notamment ceux qui sont classés de petite et de moyenne taille. Des mesures on été prises également pour absorber les quantités de lait lors de la haute lactation, et ce, grâce à la promotion des exportations et à la création d'unités de séchage de lait en améliorant le rendement de l'unité déjà opérationnelle. La nouvelle loi d'investissement comporte plusieurs avantages pour le secteur considéré comme prioritaire dans l'économie nationale. Un accompagnement pour réussir le projet La nouvelle loi de l'investissement habilite les jeunes à obtenir un crédit, dont le plafond a été augmenté de 150 mille dinars à 250.000 dinars pour l'acquisition d'une terre agricole. L'Etat se charge des dépenses d'aménagement dont le forage et l'électrification des puits. Ces crédits, remboursables sur 25 ans avec un délai de grâce augmenté de 5 à 7 ans, sont octroyés à des taux d'intérêt qui ont été baissés de 5% à 3%. Leur autofinancement représente 5% de la valeur de la terre et 10% de celle des travaux d'aménagement. Les jeunes promoteurs agricoles pourraient aussi bénéficier d'un accompagnement et d'un encadrement pour réussir leurs projets et garantir leur pérennité. L'objectif de la nouvelle loi consiste aussi à simplifier les procédures d'investissement dans le secteur et de trouver des solutions à certains problèmes fonciers. Il s'agit, entre autres, d'augmenter les montants des primes et de l'institution d'une prime supplémentaire au profit des projets intégrés, notamment de valorisation des produits agricoles dans les régions de production. L'investissement dans les activités de transformation est ainsi très encouragé à travers des crédits octroyés aux promoteurs entre 200 et 500 mille dinars. Les microprojets bénéficieront, quant à eux, de crédits dont les montants seront augmentés de 60.000 à 200.000 dinars. Des incitations financières relatives à l'augmentation de la valeur ajoutée et de la compétitivité au titre de l'investissement direct ont été également promulguées. Les investissements dans le secteur agricole bénéficient aussi de primes consacrées au titre du développement de l'employabilité à travers la prise en charge par l'Etat de la contribution patronale au système de sécurité sociale et d'une partie des salaires des diplômés du supérieur et d'une prime de développement durable au titre de la lutte contre la pollution et pour la préservation de l'environnement d'un taux de 50% et avec un plafond de 300 mille dinars. Par ailleurs, la nouvelle loi prévoit aussi la création d'un fonds tunisien d'investissement dans le secteur agricole. Elle permet également la possibilité aux promoteurs agricoles de contribuer à des taux variés dans le capital des nouvelles entreprises.