Le Suisse est en passe de gagner son 4e titre en chrono. Ce serait un record historique Deux hommes se dégagent clairement du lot : Fabian Cancellara et Tony Martin. En Australie, le Suisse, champion olympique du chrono à Pékin, a rendez-vous avec l'Histoire. S'il s'impose de nouveau jeudi, "Spartacus" deviendra le premier homme à remporter un quatrième titre mondial de l'effort solitaire, après ceux glanés en 2006, 2007 et 2009. Tenant de l'épreuve, Cancellara part avec la faveur des pronostics. Transparent lors de la Vuelta, le Suisse de 29 ans, qui n'évoluera plus sous les ordres de Bjarne Riis, a annoncé sa participation au dernier moment, incertain de pouvoir "doubler" à Geelong : "Pour participer à des courses de cette importance, je veux être à 100% de mes moyens. Et vous le savez bien, je déteste faire de la figuration sur des épreuves faisant partie de mes objectifs". Son adversaire numéro un est allemand et peut se vanter de l'avoir battu à deux reprises cette saison (Tour de Californie et Tour de Suisse). Tony Martin n'est pas un inconnu. Le puissant coureur de l'équipe HTC-Columbia avait pris la médaille de bronze à Mendrisio l'an dernier. Faire moins bien serait une réelle déception pour le natif de Cottbus (25 ans). Aux yeux de Cancellara, la météo pourrait aussi avoir son mot à dire dans une région versatile. Même si les deux hommes s'élanceront à quatre minutes d'intervalle : 8h14 pour Martin, 8h18 pour Cancellara... Deux fois 23 km Le local Richie Porte, vainqueur du chrono du Tour de Romandie fin avril, peut être légitimement cité par les outsiders. Fabian Cancellara le surveille de près : "Je me méfie de Richie. Il est néo-pro, mais il a un grand avenir". Outre Larsson, Velits et Porte, David Zabriskie, David Millar, Michael Rogers, Bert Grabsch, Svein Tuft, Koos Moerenhout, Janez Brajkovic Tejay Van Garderen ou encore Luis Leon Sanchez auront aussi leur mot à dire. Un circuit de 23 km, à parcourir deux fois (soit 46 km), est au programme du contre-la-montre de Geeling. "C'est un parcours très compliqué. Le circuit est exigeant", a commenté Fabian Cancellara, qui a reconnu le tracé au lendemain de son arrivée en Australie. Le Suisse a conscience qu'il lui faudra être très costaud pour conserver sa couronne mondiale. Même son de cloche chez son adversaire principal, Tony Martin : "Ce n'est pas vraiment un parcours pour rouleur. Il y a deux courtes bosses, mais sévères, à 10-15 %. C'est plus une course pour coureur physique, ce chrono s'annonce arythmique, venteux et sur un revêtement compliqué. Le parcours est difficile, à défaut d'être technique". Et de rajouter : "Je ne pense pas qu'un grimpeur puisse faire quelque chose, les montées sont trop courtes. Ce n'est pas un parcours rêvé pour les spécialistes, mais je pense que c'est quand même eux qui brilleront".