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L'apparat de l'enfant-roi n'a pas de prix !
Reportage — Tenue de l'Aïd
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 06 - 2017

L'Aïd El Fitr est aussi connu sous l'appellation «l'Aïd es-sghir» en référence à l'Aïd El Idha ou la fête du grand sacrifice. Mais par l'adjectif «sghir», qui signifie «petit», l'on entend communément l'allusion à l'enfant. Ce dernier — bien qu'il n'ait pas jeûné — y reçoit toutes les faveurs et les cadeaux dont il a rêvé durant toute une année. L'acquisition du costume de l'aïd excite tout enfant qui aspire à être le plus beau garçon ou la plus belle fille en ce jour de fête. Pour les parents, elle demeure une tradition inconditionnellement respectée en dépit de la baisse du pouvoir d'achat, des tracas financiers et de la cherté des vêtements pour chérubins
C'est le compte à rebours ! Quelques jours à peine nous séparent de l'aïd. Au rythme typiquement ramadanesque, placé sous le signe des courses, de la préparation du menu de la rupture du jeûne, mais aussi des sorties nocturnes, s'ajoutent d'autres préoccupations et activités pré-aïd. Acheter des vêtements neufs pour les enfants constitue une démarche incontournable qui mobilise toutes les familles tunisiennes. Aussi, et durant la deuxième quinzaine du mois saint, les commerçants de prêt-à-porter pour enfants ouvrent-ils leurs boutiques, de jour comme de nuit, afin de permettre aux familles de s'adonner à ce shopping, à la portée exceptionnelle.
La qualité qui désole
Radhia sillonne le centre-ville de Tunis sous un soleil de plomb. Elle est accompagnée de son mari et de ses enfants. Cette maman faisait, contrainte, les boutiques pour le plus grand plaisir de sa fille et de son garçon, âgés respectivement de 14 et de 12 ans. «Je suis vraiment déçue de la qualité des vêtements exposés dans les boutiques. C'est carrément de la camelote qu'ils essaient de nous vendre à des prix impensables. Même les boutiques de soi-disant marques importées proposent des vêtements de qualité médiocre», indique-t-elle, en faisant la moue. Elle ajoute : «Je viens d'acheter un top et un pantalon en jeans pour ma fille. Mais je n'en suis pas contente et encore moins convaincue. Quand on compare l'offre en vêtements pour enfants il y a dix ans et celle proposée actuellement, l'on déduit aisément la chute incommensurable au niveau de la qualité. Nos entreprises de textile et d'habillement sont vouées au déclin pour qu'on nous oblige, par-dessus le marché, à acheter la camelote importée». Si Radhia insiste sur son droit, en tant que consommatrice, à la bonne qualité, Khaled ne s'en soucie guère. Pour lui, les vêtements pour enfants devraient être beaux ni plus ni moins. «Les enfants grandissent si vite que l'habit acheté devient inutile au bout que quelques semaines. Pourquoi se soucier de la qualité alors que nous savons qu'il ne perdurera pas !», pense-t-il.
Il fallait y penser !
Mme Neïla est professeur. Après avoir terminé sa mission éducative envers ses élèves, elle se concentre sur les derniers préparatifs de l'aïd. Cette jeune maman d'une petite fille âgée de six printemps et d'un garçon de neuf ans applique la morale de la fable de La Fontaine «La cigale et la fourmi». Et pour preuve : c'est durant les soldes d'hiver qu'elle a acheté les tenues de l'aïd pour ses chérubins. «En faisant les boutiques durant les soldes d'hiver, je suis tombée sur une collection pour été, à des prix abordables. Je n'ai donc pas hésité à acheter les vêtements pour mes enfants et à faire ainsi de bonnes affaires. De la sorte, il ne nous reste plus qu'à acheter les chaussures et quelques accessoires», indique-t-elle, rassurée. Cette maman a fait d'une pierre deux coups : non seulement elle a acheté deux tenues pour enfant à seulement 190 dinars (sans compter les chaussures), mais elle a réussi aussi à dénicher des vêtements de meilleure qualité. «Acheter des tenues de l'aïd durant cette période de fièvre acheteuse n'est pas, à mon sens, une bonne idée. Les commerçants cherchent à vendre une marchandise de mauvaise qualité tout en y appliquant des prix gonflés.
Cette pratique est devenue d'ailleurs connue de tous. Cela dit, les familles tunisiennes se trouvent hélas entre le marteau et l'enclume», explique-t-elle. Neïla nous confie d'ailleurs qu'elle avait jadis cousu, elle-même, les robes de sa fille quand celle-ci était plus petite, chose qui lui avait permis de cajoler sa fille de robes de princesse, confectionnées à partir de tissus haut de gamme et qui ne lui avaient coûté au final qu'une cinquantaine de dinars...Cela dit, les mamans actuelles peinent à effectuer toutes les tâches quotidiennes sans qu'elles puissent les achever totalement. Ont-elles réellement le temps de piquer à la machine ?
La fête des enfants et... des commerçants
Quoi qu'il en soit, le prêt-à-porter pour enfants demeure la principale solution pour laquelle optent les parents modernes. Et les commerçants le savent si bien. Ils s'en réjouissent même ainsi que leurs caisses.
Sabrine travaille comme vendeuse dans une boutique pour enfants, située en plein centre-ville de Tunis. Alors que les clients accompagnés de leurs enfants prennent soin d'examiner au toucher les petites robes, les petits panta-courts et les petits polos, elle daigne nous répondre brièvement : «Les robes princesse sont considérées comme étant les plus classes et les plus chères. Néanmoins, la robe la plus chère que nous proposons est à 129 dinars. Pour les autres vêtements, leurs prix sont nettement plus bas. Généralement, les tenues spécial garçons coûtent moins cher que celles pour filles et n'excèdent jamais les 90 dinars tout au plus», fait-elle remarquer. Sabrine a l'habitude d'assister à des discussions portant sur les choix de la tenue de l'aïd. «Les parents ont une préférence pour les tenues simples et pratiques que peuvent porter les enfants dans la vie de tous les jours. Mais les enfants, eux, tiennent à avoir comme cadeau des tenues spéciales, soit des robes de princesse en tulle pour les filles. Et croyez-moi, ce sont généralement les enfants qui ont le dernier mot», renchérit-elle, non sans sourire.


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