Au moment où Riahi semble absorber le coup, le front opposé ne lâche pas prise et explore toutes les pistes pour le destituer. Les derniers jours ont été assez calmes (ou on va dire moins agités) au CA. Slim Riahi, et lui seul, dirige les affaires du club et «planifie» (du moins il essaye de décider des affaires de l'équipe première) son avenir proche. Une situation floue où on ne sait pas qui l'aide dans la gestion des affaires de l'équipe première, quels sont les gages financiers donnés aux joueurs recrutés, qui va entraîner l'équipe, qui sera le directeur sportif... Un flou qui sied beaucoup à un Slim Riahi dont la tactique est de gagner du temps et de mettre ses détracteurs en situation d'attente. Ces derniers jours, le président du CA a laissé passer l'orage et pris les choses en main pour ramener deux joueurs (Larety et Ondama) et pour préparer, en discrétion totale, une liste d'un énième nouveau comité directeur. Il y a une semaine, le front opposé à Riahi était en meilleure position : H. Bousbï et ses alliés avaient acculé Riahi, profitant des soucis judiciaires de ce dernier. On parlait d'une action en justice pour constater le vide à la tête du club après le retrait de Riahi, mais ce dernier a fait marche arrière et a laissé tomber l'idée de se retirer et d'organiser des élections anticipées. A partir de ce moment, Riahi, seul (il aime beaucoup tout faire), passe à l'action et reprend du terrain. En lâchant Samir Sellimi (c'est la énième fois qu'il lâche ses collaborateurs comme c'était le cas pour Louhichi, Mehri, Gharbi, El Almi...), et en mettant Ellili en «stand-by» (un entraîneur qui ne sait pas encore s'il va rester ou non!), le président du CA donne l'impression d'avoir toutes les cartes en main. Il contre-attaque, il promet des renforts même s'il vide son équipe et ne fait pas le poids avec les clubs concurrents sur le mercato. Jusqu'à maintenant, la situation paraît calme, et la balance bascule en faveur de Riahi, d'autant que le front Boussbï n'a pu avancer d'un iota après avoir constitué un «comité de direction» provisoire. Fin de l'histoire? D'après les coulisses chaudes du CA, ce n'est que le calme qui précède la tempête. Le cas Riahi est surtout un cas politique. Au gré des tournures politiques autour du président du CA, les choses vont évoluer dans un sens comme dans l'autre. La prochaine semaine devrait être décisive. Deux scénarios sont envisagés : un Slim Riahi qui va rester solide au poste, ou un changement radical et une sortie «forcée». Entre-temps, l'équipe va reporter la date de sa reprise d'une semaine, le temps que l'on y voit plus clair. Des élections ? Aujourd'hui, la population des Clubistes est nettement divisée: il y a une grande partie des supporters qui en a marre des dérapages de Riahi et de sa mauvaise gestion sportive et financière, et il y a une autre frange constituée de jeunes supporters qui défendent Riahi malgré tout, en s'appuyant sur les errements et la passivité des parrains du club et des ex-présidents qui ont tiré profit du CA. Légalement, Riahi dit qu'il a encore un mandat à terminer jusqu'à 2018, et qu'il ne compte plus organiser d'élections anticipées. Le camp adverse exprime un courant important dans le peuple clubiste qui veut un changement réel et un retour de la crédibilité à un club frappé par les crises et par les guerres de coulisses. Des élections ? Cela semble une solution satisfaisante qui devrait donner le poids réel des deux clans. Il n'y a pas mieux que le public (même une partie de ce public) qui, via les urnes, décidera de l'avenir de son club. En tout cas, Riahi devra être humble, arrêter ses revirements et aller aux urnes pour mettre fin à tout ce flou.