Trois victoires de suite dans le groupe A pour un CA qui a retrouvé toutes ses sensations malgré la pénurie et l'imbroglio administratif Le CA a terminé en beauté sa participation au premier tour de la coupe de la CAF en se qualifiant premier aux quarts. Une qualification largement méritée avec une remarque fondamentale : le CA a nettement mieux négocié la seconde moitié du parcours que la première. Après des difficultés de l'aller (deux défaites douloureuses et un seul succès), le CA a enchaîné trois victoires de suite contre tous ses adversaires du groupe. La dernière a eu lieu avant-hier face à Kampala City 4-0 (buts de Khélifa, Haddad (deux fois) et Zemzemi). En trois matches, les Clubistes ont marqué 8 buts contre un but encaissé. C'est ce qu'on appelle un beau sprint final. Malgré les «secousses» et les bras de fer dans les coulisses, malgré le flou dans la direction du club et le départ ou l'absence de plusieurs joueurs cadres, malgré cette situation tendue et contraignante, Chiheb Ellili et ses joueurs ont pu faire contre mauvaise fortune bon cœur en s'armant de tout leur courage. Ce n'est pas facile pour n'importe quel entraîneur de travailler dans de pareilles conditions : président de club contesté et démissionnaire, 15 joueurs seulement disponibles et aucun milieu offensif ou attaquant sur le banc des remplaçants et une série d'épreuves à partir de la demi-finale de la coupe. C'est une fin de saison très honnête pour ce groupe qui demeure «limité» techniquement par rapport à ses concurrents. La Coupe de Tunisie gagnée, et puis trois victoires de suite et un leadership plus que mérité, on pense que c'est un bilan honnête et en tout cas pas attendu à la lumière de ce que le club a vécu dernièrement. Haddad, la confirmation La fatigue et la saturation de ce groupe de 15 joueurs, rentré à Tunis mercredi soir d'un long voyage au Nigeria, n'ont pas empêché l'équipe d'Ellili de presser Kampala City dès les premières minutes. Il y avait de l'envie, de la précision dans les mouvements collectifs. Saber Khelifa, royalement servi par Darragi, ouvre la marque d'un joli lob à la 11'. Ce but a donné des ailes aux Clubistes à l'aise en construction. Encore un joli but de Haddad (véritable révélation de cette fin de saison) qui tire en puissance en pleine lucarne et double la marque à la 24'. Le match est devenu plus facile pour un CA lessivé (Darragi blessé et remplacé par Zemzemi). Le jeune Clubiste joue sa première balle qu'il vient d'intercepter et tue le match à la 41'. En seconde mi-temps, les choses sont devenues encore plus faciles, avec un CA qui jouait tranquille et un Kampala City qui perdait la tête et les nerfs. L'essentiel était de préserver les joueurs dans ce dernier match de la saison. Cela n'a pas empêché Haddad de marquer son second but après avoir dribblé le gardien ougandais. Victoire nette et sans bavure pour Ellili et ses joueurs qui terminent à la première place de leur groupe. Haddad a montré toutes ses qualités techniques avec trois buts marqués en 6 jours. Le retour de Khelifa a donné plus de profondeur à l'attaque clubiste, alors que le milieu soutenu par le travail de sape du duo Dkhilali-Ben Yahia et l'inspiration de Darragi (Monsieur assists), a été efficace. En défense, et malgré l'hésitation habituelle sur les flancs, les choses étaient sous contrôle avec un Atef Dekhili de plus en plus confiant. Compte tenu de l'entourage chaud de l'équipe et des tensions autour du bureau directeur, les joueurs ont tenu bon. Pour une équipe qui joue avec 16 joueurs et sans Ben Mustapha, Meniaoui, Khelil, Ghandri, Ayadi et Rusike, faire le plein et bien jouer sont une très bonne performance. Des renforts ! Ce groupe de 15 joueurs a donné le maximum. Il a droit à un repos. Maintenant, il s'agit des quarts de finale, une autre histoire et un niveau plus relevé qui n'a rien à voir avec le premier tour. Ce sera difficile de jouer les premiers rôles avec ce groupe où il n'y a même pas 18 joueurs qualifiés. Des renforts s'imposent dans les trois compartiments si le CA entend confirmer ce cycle bien entamé. Paradoxalement, ces bons résultats et cet élan rageur retrouvé coïncident avec un imbroglio que vit la direction du club. Pour préparer une campagne de renforts qui permettrait de jouer les premiers rôles, pour bien planifier la prochaine saison, on a besoin d'un bureau directeur qui assume bien ses responsabilités, qui impose son autorité et qui ramène les fonds nécessaires à la reprise. Si l'équipe de football a bien terminé sa saison, c'est grâce à son courage en premier lieu. Maintenant, on a deux «comités» qui se partagent la légitimité : le premier conduit par Slim Riahi qui semble tenir bon malgré une période délicate et beaucoup d'erreurs fatales, et on a un nouveau comité «ad hoc» soutenu par Hamadi Bousbï qui a, a priori, levé son appui à Riahi et remis en marche un certain comité des sages. Et pour être précis, un président et un comité directeur, quels que soient leurs dépassements, ne vont pas être légitimés par un simple communiqué. Une assemblée élective et avant elle une assemblée extaordinaire sont exigées pour réclamer un changement. Le CA est malheureusement aujourd'hui entre deux feux. Un Slim Riahi légitime mais qui a presque tout raté dans sa gestion, et un Hamadi Bousbï qui compte sur d'ex-présidents qui ont lâché le club quand il avait besoin d'eux et qui ont gagné un crédit grâce au CA. Les joueurs et l'entraîneur du CA ont été à la hauteur jusque-là, contrairement aux dirigeants qui ont, par leurs agissements, mené le club vers l'inconnu et terni son image.