Khadija Taoufik Moalla - Dépasser la notion de "race": vers une humanité réconciliée    Article 50 rejeté : l'impôt sur la fortune recalé par les députés    Bonne nouvelle : l'approvisionnement en gaz domestique garanti tout l'hiver    Météo en Tunisie : temps nuageux, légère hausse des températures    Alerte jaune : vents forts attendus dans plusieurs régions de Tunisie    Aïd al-Adha 2026 : quelles mesures pour garantir les ovins et protéger le porte-monnaie des Tunisiens ?    Kairouan acclame son illustre fille, Hafida Ben Rejeb Latta (Album photos)    Précipitations importantes prévues après une baisse soudaine du temps    Demande en hausse : la Jordanie se rue sur l'huile d'olive tunisienne    Triste nouvelle : l'acteur Nour Eddine Ben Ayad n'est plus    Le jour où: Alya Hamza...    EST : l'équipe probable pour affronter le Stade Malien    Match Espérance – Stade Malien : toutes les infos sur les chaînes et horaires    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina et ses citadins    Congo – Forum Brazza Cybersecurity : Renforcer la résilience digitale face à la menace des fuites de données    Comar Marathon 2025 : Marouane Ben Saïd dévoile une édition historique pour la Tunisie    Epson EcoTank L3550: Economies remarquables et impression parfaite pour maison et bureau    Zouhaïr Ben Amor - La philosophie dans le quotidien: penser pour vivre, vivre pour penser    Culture et patrimoine : Les grandes annonces de la ministre !    Piloter un XDR, Formule 1 de la cybersécurité, doit se faire en équipe    Abdelaziz Kacem - Réduire le lexique: Goebbels fait école    Mahindra célèbre le black Friday    Riadh Zghal: Qualité et classement des institutions universitaires, pourquoi?    Le Musée paléo-chrétien de Carthage sera rouvert en décembre 2025    Météo en Tunisie : températures maximales comprises entre 15 et 21 degrés    La médina au temps des pachas beys de Mohamed El Aziz Ben Achour: Entre demeures et monuments    Alerte Technique : Cloudflare frappé par un ''pic de trafic inhabituel''    Le SNJT organise un mouvement national dans toute la Tunisie pour défendre la liberté et la dignité des journalistes    Justice : Non-lieu en faveur de l'ancien ministre de l'Economie, Samir Saïed    B7L9 accueille "Fi Dar Khalti" : une exposition immersive de Fredj Moussa à Bhar Lazreg    La lecture du Pr Slim Laghmani de la résolution du conseil de sécurité relative au plan Trump pour Gaza    Météo en Tunisie : temps nuageux, pluies éparses    Les JCC 2025 dévoilent les films tunisiens en compétition et son affiche haute en couleurs    49 certificats falsifiés : Tunisair appliquera la loi    Tunisiens en France : êtes-vous concernés par la fin de la gratuité des soins ?    Ridha Bergaoui: Des noix, pour votre plaisir et votre santé    La Tunisie accueille les nouveaux ambassadeurs du Soudan, du Danemark et du Canada    Match Tunisie vs Jordanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN 2025 du 14 novembre?    Hafedh Chekir: Accroissement naturel de la population en Tunisie    Jamila Boulakbèche et Isra Ben Taïeb remportent 2 médailles d'or aux Jeux de la Solidarité islamique 2025    Match Tunisie vs Mauritanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN Maroc 2025 du 12 novembre?    Drones en Tunisie : des mesures pour encadrer leur usage    Qui est le nouvel ambassadeur de Palestine en Tunisie, Rami Farouk Qaddoumi    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    Congrès mondial de la JCI : la Poste Tunisienne émet un timbre poste à l'occasion    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    Ligue 1 – 11e Journée – EST-CAB (2-0) : L'Espérance domine et gagne    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Art... ou « le soupir niais »
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 07 - 2017


Par Khaled TEBOURBI
Comme prévu, le «60 ans de musique tunisienne» présenté par Shady Garfi en ouverture du Festival de Carthage n'a suscité qu'une «bataille» d'impressions. Ou totalement pour, ou totalement contre. Le jugement de la musique est ainsi, souligne Kundera («Une rencontre», textes de 2009 ; Gallimard), il a «son côté bête», «naïf», («c'est beau», ce n'est pas beau), plus ou moins «sentimental, propice à la perception facile(on dit subjective), Kundera assénait: au «soupir niais» !
Evidemment l'occasion se prêtait à mieux.
On inaugurait «Carthage» sur un thème tout autre que «badin» : une synthèse de nos musiques depuis «l'Indépendance», qui est un choix «référentiel». Ni résumé ni «passage en revue».
Avec ensemble philarmonique, qui plus est : une cinquantaine entre musiciens et chœurs, un jeune pianiste, compositeur et chef d'orchestre, et des arrangements complexes, risqués, «sophistiqués» .
Autour, donc, d'un vrai projet.
Pas nouveau certes : on «s'arme de moderne» pour revisiter (embellir? enrichir? rénover?) de l'ancien. Kassobji et Abdelwahab étaient un peu les précurseurs en Egypte. Années 30. Certainement dans le sillage du fameux Congrès du Caire où musicologues occidentaux et spécialistes arabes s'étaient «affrontés» : les premiers invitant à «maintenir inchangée la vieille tradition orientale», les seconds refusant cet «immobilisme colonisateur», et appelant à une modernisation de notre système musical.
L'école «libanaise» se joignit, elle aussi, au mouvement. Tôt : années 40-60. Avec force talents et renom. L'immense Beyrouthan Tawfiq Bacha, d'abord, un peu «l'inventeur du grand orchestre», le premier qui a «familiarisé» l'harmonie et la polyphonie. Puis les Rahabani, les «innovateurs» par excellence, Assi, Mansour et Ziad, le trio historique des surdoués. Le Palestinien Sabri Chérif enfin, l'émule de Tawfiq Bacha, ou le pur classiciste Zaki Nassif dont la proximité de la musique du folklore et l'inspiration des chants d'église le rendirent (paradoxalement) plus «proche» des répertoires nouveaux.
Ici, en Tunisie, l'interculturalité, les tendances réformatrices, le métissage musical, la culture symphonique, l'écriture lyrique, tout ce qui se propose comme alternative et «remède» à « l'hégémonie du ghinaa» existe depuis des décennies. Avec de grands noms et des expériences dignes d'être citées.
Mohamed Saâda fut l'initiateur. Il étudia, se spécialisa et composa dans le contrepoint, la polyphonie et l'harmonie. Sa trop grande proximité avec la musique turque, ajoutée, début 2000, à un certain découragement(une œuvre injustement méconnue) le ramèneront à la fin de sa vie, vers le répertoire andalou. Vers la tradition.
Mais Mohamed Garfi (père de Shady) en fut, entre 1970 et la mi-80, un véritable porte-drapeau. Œuvre lyrique, théâtre musical, succès critique, mais surtout de remarquables «réécritures» dans la série «Zakharef arabia». Une sélection pointue de chefs-d'œuvre de la musique arabe dont certaines versions, à notre avis(on pense au concert de 1993 à Carthage), habiteront définitivement les mémoires.
Le travail de Shady Garfi dans «60 ans de musique tunisienne» s'inscrivait dans cette ambition. Prétendait à cette «lignée». Le plus juste, d'abord, eût été, de bien en saisir le but : une quête de sonorité. De modernité. L'univers sonore de la chanson traditionnelle, du genre musical «dominant» est, quoi qu'on en dise ses promoteurs et ses adeptes, «mol», répétitif, frappé de sclérose. Les jeunes générations musiciennes s'en sentent comme «obligés». Ils en prennent la «charge». Ils veulent aller de l'avant. Quand on réduit le jugement d' un spectacle tel que «Fann touness» à une «bataille d'impressions», on confond l'appréciation critique avec une simple affaire de goût.
Voltaire avait raison de se méfier des goûts. Finalement, ils ne disent que nos penchants, nos envies. Il y avait de belles réussites dans les musiques de «Fann touness». Des reprises qui ont embelli les «originaux». Et il y en eut de moins bons à l'écoute. Sûrement. Mais le critère dans l'Art est dans la compétence, la maîtrise, la cohérence, la clarté. Réfléchissons bien : jamais dans ce qui plaît ou déplaît. Dans le «soupir niais» ...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.