Une soirée finement jazzy a eu lieu le lundi 24 juillet avec Agathe Jazz Quartet au musée de Carthage dans le cadre du Festival international de Carthage. Sur l'esplanade du musée, la scène a été installée en plein air avec, en arrière-plan, toute la ville qui brillait de tous ses feux. Le cadre était agréable et était vraiment fait pour cette soirée durant laquelle le jazz nous a bercés, surtout avec la voix enchanteresse d'Agathe Iracema. Une voix sans trop de prétention, une voix qui semble faite pour chanter sur de la musique jazzy car elle se confond avec elle sans la prendre à aucun moment pour un support acoustique simple. Rappelons qu'Aghate Iracema est une chanteuse parisienne d'origine brésilienne qui a créé son premier quartet à 15 ans et qui a été soutenue par la grande dame du jazz Sheila Jordan. Au piano (Leonardo Montana), à la batterie (Pierre Alian Tocanier), guitare basse (Christophe Wallem) et la voix de Agathe, voilà l'orchestre qui s'est produit sur scène ce soir-là devant un public nombreux et qui semble conquis par le jazz. Agathe a présenté au cours de cette soirée son album «Feeling Alive». Mais en entamant la soirée par des standards de jazz revisités comme «My one and only love», de Robert Mellin et Gael Wood. «On vous parle d'amour, déclare Agathe entre deux chansons, mais parfois on s'accroche à des histoires qui ne fonctionnent pas très bien... On donne beaucoup et on ne reçoit pas beaucoup...». C'était sa manière de présenter le premier morceau issu de son album qui porte le titre de «I must Have That Man». Agathe interprétera un morceau dans sa langue natale avant de passer à une autre de ses compositions en portugais «Absurdo Natural», une réflexion selon l'artiste sur l'idée que l'absurde est peut-être plus que naturel après tout... Car les chansons d'Agathe sont également une réflexion sur la vie, sur l'amour, sur les laissés-pour-compte. Agathe Iracema l'a chantée pendant toute la soirée avec un timbre de voix extrêmement doux et profond et qui nous attache par sa fraîcheur. De noir vêtue et les cheveux attachés par un bandeau, l'artiste a véritablement investi toute sa gestuelle dans la sensualité de ces textes qui semblent parfois se gausser de la vie. Une présence sur scène et une spontanéité qui sont très particulières à ce petit bout de femme immensément talentueuse. Agathe ne se contente pas de nous séduire avec son timbre velouté, elle l'accompagne de tout son corps avec des déhanchements qui dégagent toute la tendresse et les émotions qui l'habitent au plus profond de son âme. La chanteuse cultive également la proximité, elle parle au public, explique. L'ambiance est à la générosité, elle aime son public et cela se ressent. On ne peut qu'adorer la finesse de cette artiste accomplie.