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Pour que Youssef Chahed ne soit pas un va-t-en-guerre solitaire
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 07 - 2017


Par Amor BACCAR
Il y a un peu plus de deux mois et à l'agréable surprise générale, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a mis à exécution sa promesse d'entrer en guerre contre la corruption en ordonnant un spectaculaire coup de filet ayant touché quelques gros requins. D'aucuns pensaient que ce n'était que de la poudre aux yeux ou une simple opération blanche qui finirait par n'accoucher que d'une souris, voire d'une diversion pour calmer les esprits, notamment dans les régions en ébullition. Mais son dernier discours, prononcé il y a quelques jours devant le Parlement, allait ponctuer sa détermination et son sérieux à s'engager réellement dans une guerre sans merci contre la corruption. Et pour que cette louable initiative ne soit pas vouée à l'échec ou rapidement avortée et enterrée, tout le peuple tunisien se doit de la soutenir farouchement afin que Youssef Chahed ne soit pas un va-t-en-guerre solitaire susceptible d'être facilement neutralisé. Pour une fois, tous les partis et toutes leurs factions se doivent de l'épauler et de mettre de côté leurs disputes et même les coups bas de plusieurs énergumènes qui se trouvent parmi eux. Dans le monde entier, la pieuvre de la mafia et de la corruption épouvante l'Etat et la société tellement son pouvoir tentaculaire est puissant et dévastateur, notamment pour les rouages du système économique du pays qui se trouve par malchance sous son emprise. Elle est redoutable et très néfaste parce qu'elle étouffe et suce le sang des forces vives de tout ce qui devrait normalement être profitable à l'Etat et au peuple. Telle une sangsue ou une plante voracement parasitaire, la corruption ou la mafia nuit au développement et l'entrave même. Bref, c'est un monstre difficile à combattre car il a à son service des milliers d'autres bêtes féroces qui pérennisent et renforcent son pouvoir redoutable moyennant de juteuses contreparties de toute nature.
Et du coup, la simple idée de vouloir se dresser en brave soldat pour affronter ce colosse relève de l'héroïsme et de l'utopie, en particulier dans les pays de l'hémisphère sud de la planète auquel nous appartenons par malchance et où tous les champs de bataille sont souvent boueux et minés.
Des Al Capone et des Don Corleone, il en existe partout dans le monde et la Tunisie n'en a jamais été épargnée depuis plusieurs années déjà. Mais nos mafiosi ont infesté notre société et notre économie d'une manière criarde et arrogante depuis la révolution. Leur prolifération est, comme tout un chacun le sait, soutenue et facilitée par l'inexplicable et cauchemardesque impunité qui sévit dans tous les milieux du pays à tel point qu'on a l'impression que toutes nos lois sont devenues lettre morte, ou presque. Or tous les politologues sont unanimes sur le fait que «l'impunité est la gangrène de la démocratie». Elle la ronge à la racine jusqu'à son effondrement total et irréversible.
Pour que le rêve devienne réalité
Devant tout le chaos qui est devenu bizarrement «familier» pour nous autres Tunisiens, le nombre de Crésus illicites ne cesse d'augmenter d'une manière dramatique car le pays est devenu ouvert à tous les trafics : contrebande, drogue, armes, etc. Les forfaits des mafiosi et des corrompus se perpétuent au vu et au su de tout le monde au point d'atteindre un degré révoltant ayant conduit les régions démunies et déséhéritées à la rébellion. Une rébellion capable de tout emporter sur son passage. Les citoyens de ces régions constatent amèrement qu'elles sont les seules contraintes à faire des sacrifices et à attendre éternellement l'amélioration de leur sort, alors que les mafiosi et leurs serviteurs et même ceux qui arrivent à obtenir gain de cause juste en forçant la main au gouvernement sont toujours «exempts» de tout type de sacrifice et de patience à déployer au service de la nation.
C'est donc dans ce paysage de marasme qui flirte avec l'apocalypse que notre pays vit depuis la révolution.
Seulement depuis quelques semaines, on a l'impression, pour la première fois, que les choses s'orientent vers le droit chemin de la vraie tentative de reconstruction d'une Tunisie à l'économie déjà meurtrie et qui est sans équivoque au bord du précipice.
Plusieurs gouvernements se sont succédé après le 14 janvier 2011 et aucun d'entre eux n'a jamais quelque peu convaincu personne. C'est qu'ils ont tous détourné leur regard de la réalité des choses et ont refusé d'affronter avec courage et loyauté les vrais problèmes du pays.
Et Youssef Chahed de surgir pour nous surprendre agréablement par le passage à l'acte après sa promesse de débarrasser le pays de l'ogre de la corruption.
Ces décisions courageuses, jugées insuffisantes par quelques mauvaises langues, ne sont que le début d'une lourde mission de longue haleine dans laquelle il faut agir avec perspicacité et d'une manière à la fois réfléchie et équitable.
Il a brandi son glaive contre la corruption et le non-respect de la loi. Ces décisions courageuses consistant à barrer la route aux malfaiteurs prouvent bien qu'il a pris le taureau par les cornes et qu'il est bel et bien déterminé à le mettre hors d'état de nuire.
Le chef du gouvernement est en passe de devenir un héros national qui commence déjà à se forger une vraie popularité et du charisme. De quoi attiser le feu de la jalousie de ses véreux détracteurs qui se trouvent bien loin de vouloir du bien à la Tunisie. Et le fait qu'il ait osé ouvrir la boîte de Pandore, de laquelle personne avant lui n'a eu le courage de s'approcher, dénote une bravoure et une intégrité à applaudir sans risque d'être taxé de flatterie.
Nous sommes tous appelés à l'épauler dans le cadre d'une vraie union nationale mais surtout le protéger, car pour avoir une telle témérité dictée sans doute par un vrai patriotisme, le chef du gouvernement n'a pas hésité à s'exposer aux pires des coups bas et des dangers.
Toute la Tunisie est réconfortée de l'initiative de Youssef Chahed au point d'avoir l'impression que nous faisons un beau rêve. Un rêve à la fois exquis et fragile mais dont nous sommes tous sommés de prendre part à la concrétisation.
C'est avec ce genre de décisions et de rêves qu'un gouvernement peut avoir la latitude d'inviter les citoyens à faire encore des sacrifices et d'attendre avec optimisme se profiler à l'horizon des jours meilleurs.


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