Tantôt assis pour jouer du clavier, tantôt debout avec sa guitare, il déballe tout ce qu'il sait de jazz et de blues toujours avec le même entrain. Le public est plus que ravi, il en redemande sans cesse. Le musicien et chanteur de blues américain a clôturé samedi dernier le Tabarka Jazz Festival qui s'est déroulé du 22 au 29 juillet. Il revient sur la scène de la Basilique pour de nouvelles retrouvailles avec le public, scellant une bonne fois pour toutes son attachement à ce festival. A l'extérieur de la Basilique, dans les cafés avoisinants, les gens ont dirigé leur chaise vers l'écran pour suivre le concert en sirotant un verre de thé ou une boisson fraîche. A l'enceinte de la Basilique, la foule excitée a fait une standing ovation à l'artiste lors de son entrée en scène. Lucky Peterson, en pleine forme, a interprété des morceaux de son nouvel album, « The Son of a Bluesman », mais aussi d'anciens tubes où il évoque ses racines, son enfance baignée de musique et sa carrière précoce. Avec sa voix de rockeur, il a chauffé la Basilique avec du jazz teinté de blues. Chapeau noir sur la tête, Lucky dégaine avec son quintet composé de guitariste, batteur, trompettiste et bassiste. «I'm Still Here», chante Lucky Peterson. Le bluesman de 50 ans déclare être dans son « home ». L'accueil est toujours chaleureux de la part du public à qui il dédie ses plus belles chansons. La Basilique s'est réellement enflammée au cours de cette nuit de sirocco. Pour être plus proche de ses fans, il quitte la scène, et rejoint les gradins et se fait photographier et filmer par les spectateurs sans jamais interrompre le chant. Il n'a donc pas hésité à se faufiler entre les chaises, invitant les spectateurs à chanter avec lui. Tantôt assis pour jouer du clavier, tantôt debout avec sa guitare, il déballe tout ce qu'il sait de jazz et de blues toujours avec le même entrain. Le public est plus que ravi, il en redemande sans cesse, l'accompagne pour « Purple rain ». Cette maîtrise de la scène c'est de son père qu'il la détient, propriétaire à l'époque du Governor's Inn, à Buffalo, l'un des plus grands clubs de blues de l'Etat de New York. C'est lui qui l'a mis sur le chemin de la musique et lui a donné l'occasion de côtoyer des musiciens comme Budy Guy, Koko Taylor, Muddy Waters ou Junior Wells. Organiste, il se fait remarquer par le contrebassiste Willie Dixon... à l'âge de cinq ans. Il devient alors enfant-star avec l'album « Our Future » (1969) et se produit sur de nombreux plateaux de télévision. Cette célébrité précoce lui a aussi permis de s'exprimer à travers plusieurs genres tout au long de sa carrière: après l'orgue, la guitare devient son deuxième instrument de prédilection avec un style proche de celui de B.B. King. Cela ne l'empêche pas de revenir au clavier avec son triple album « Organ Soul Sessions » en 2009 dans lequel il rend hommage à l'orgue Hammond et aux standards du jazz. Dans « You Can Always Turn Around », en 2010, il mélange les inspirations avec du gospel et du blues tantôt traditionnel, tantôt moderne. Au bout d'une heure et demie de chant, il cède le micro à Tamara Peterson, sa femme, qui a interprété avec sa voix suave quelques morceaux dans un rythme blues, son mari l'accompagne au clavier puis chantent et dansent ensemble sous les regards séduits du public. Une soirée inoubliable. On en redemande. Que vive le jazz à Tabarka !