L'affaire de la câblerie Coroplast du Kef continue de défrayer la chronique dans la région à travers le long combat que les employés de l'usine qui fabrique des câbles électriques pour voitures allemandes mènent depuis le mois d'avril dernier pour empêcher sa délocalisation et sa fermeture Déjà, presque un mois jour pour jour s'est écoulé depuis le déclenchement du sit-in à l'intérieur du siège du gouvernorat, début juillet dernier, pour réclamer le maintien de la câblerie du Kef et des 370 postes d'emploi qu'elle génère, en tant que seconde importante unité industrielle du genre implantée dans le gouvernorat du Kef, après celle de la cimenterie publique d'Oum El Klil (Ciok) à Tajerouine, au sud du gouvernorat (600 emplois). Les employés continuent, en effet, leur mouvement de protestation sans répit alors que la direction de l'entreprise a annoncé son incapacité à honorer les salaires du mois de juin et les rappels y afférents, estimant que l'entreprise est entrée en faillite. Ce que démentent formellement les employés qui estiment que de telles affirmations sont fallacieuses et visent tout bonnement, selon eux, à délocaliser la câblerie dans la zone de Barraket Essahel, près de Hammamet, où une autre câblerie identique a été implantée ces derniers mois. Le gouverneur de la région a, toutefois, demandé au directeur de l'usine d'honorer tous les engagements pris lors des deux réunions de conciliation tenues en avril et juin pour maintenir les activités de la câblerie dans la région du Kef et de verser les salaires aux employés, conformément à l'accord conclu en avril au siège du ministère des Affaires sociales. Certains employés parlent même de manœuvres occultes visant à fermer, à tout prix, l'usine d'ici la fin de 2017, date d'échéance des avantages accordés par le gouvernement à l'entreprise au titre de l'exonération d'impôts pendant une période de dix ans assorti du non-règlement des cotisations sociales qui sont à la charge de l'Etat pour la partie patronale. Néanmoins, un rebondissement dans cette affaire est intervenu, vendredi dernier, avec la convocation par le chef du gouvernement en personne du bureau du syndicat de base de la câblerie et d'un membre du bureau exclusif de l'Union régionale du travail du Kef pour une réunion au sujet du développement de la situation concernant la câblerie. Même si le gouvernement n'a fourni aucun communiqué sur la réunion, le secrétaire général du syndicat, Mahran Khlifi a déclaré à la presse que le chef du gouvernement lui a notifié et à tous les membres du bureau syndical, son soutien total et sa ferme détermination à régler la crise de Coroplast par tous les moyens possibles, d'abord, dit-il, en appelant la direction de l'entreprise à maintenir, autant que faire se peut, ses activités au Kef, quitte à lui accorder de nouveaux avantages spécifiques, autrement, ajoute-t-il, le gouvernement devra, selon Chahed, trouver une issue à tous les employés, de manière à leur garantir un emploi digne. Une position qui semble avoir contenté les employés et le syndicat qui continuent de scruter le ciel et espérer qu'une lueur d'espoir viendra les rassurer quant à leur avenir professionnel. Etablie en 2007 au Kef, Coroplast a prévu pourtant de relever son schéma d'investissement pour accroître le nombre d'emplois à 1.920, mais elle a maintenu ses activités avec un effectif de 600 employés avant de le réduire à 453 puis à 370 tout dernièrement. Mais des imprévus sont venus embrouiller la région et envenimer la tension au sein de l'entreprise depuis avril dernier.