La qualification en finale a été longue à se dessiner pour les Sang et Or qui vont croiser le fer avec les Jordaniens d'Al Fayçali dimanche prochain en finale. Stade d'Alexandrie, temps chaud, pelouse acceptable, affluence moyenne. Match en nocturne. Excellent éclairage. Espérance Sportive de Tunis bat Fath Union Sport de Rabat (2-1) après prolongations. Score à la mi-temps (1-0) pour le FUS. Score à la fin du temps règlementaire (1-1). Buts: Khelil Chammam 47' et Taha Yassine Khenissi sur penalty 95' pour l'EST; Hamza Smoumi 28' pour le FUS Arbitrage de Turki Khedhir (Arabie Saoudite) assisté par Walid Ali (Soudan) et Amine Halabi (Palestine). Avertissements: Khenissi 34', Dhaouadi 77' et Ben Cherifia 117' à l'EST; Bettache 4', Zerhouni 44', Mandew 45+2', Bahraoui 66', Bettache 68' et Smoumi 98' et Khaless 119' au FUS. Expulsions: Khenissi 97' (EST); Bettache 68' et Mohamed Fouzair (FUS), tous pour deuxième avertissement. EST: Ben Cherifia- Machani, Chammam (cap.), Dhaouadi, Chaâlali- Coulibaly, Sassi (Jouini 118'), Beguir- Badri (Badri 107'), Ben Youssef (Besseghaier 81'), Khenissi. FUS: Aymen Mjid- Mehdi El Bassil (cap.), Hamza Smoumi, Ass Mandew Sy, Nayef Akrad (Mehdi Khaless 50')- Badr Boulahroud, Ayoub Skouma, Mohamed Fouzair, Mehdi Bettache- Naoufel Zerhouni (Karim Ben Arif 63'), Brahim El Bahraoui (Moumou Yansen 97') Dimanche prochain à Alexandrie, en finale du 27e championnat arabe des clubs, l'EST ira chercher son troisième titre arabe. Contre les redoutables jordaniens d'Al Fayçali, il faudra faire sans la gâchette Khenissi, expulsé hier, et compter avec la fatigue accumulée en raison des prolongations devenues inévitables devant un étonnant ensemble marocain. Le derby maghrébin a été intense et serré. Première surprise: le forfait du latéral droit Ihab Mbarki, blessé et remplacé par Ghaylène Chaâlali qui hérite d'un rôle inédit pour lui et qui ne va pas trop lui réussir. La partie est éminemment tactique comme le démontrent les vingt premières minutes. Ainsi, la première occasion n'arrive qu'à la 19' quand Badri sonne la charge et adresse un centre impeccable. Khenissi vient couper la trajectoire du ballon, à côté. Les Fussistes répliquent à la 24' quand Hamza Smoumi s'appuie sur Zahrouni et se présente étrangement seul devant les bois de Ben Cherifia, mais sa frappe est dans le décor. En réalité, Chaâlali peine à s'adapter à ses nouvelles fonctions. Cela est beaucoup plus clair quand un échange à une seule touche côté gauche de l'attaque marocaine Fouzir, Bahraoui et Hamza Smoumi conclu par ce dernier. Décidément en verve depuis le coup d'envoi, il bat habilement Ben Cherifia dans un angle fermé (28': 1-0 pour le FUS). La réplique sang et or est immédiate. Un corner de Badri est repris à bout portant de la tête par Sassi, à côté (31'). La tentative suivante est encore plus nette. Un contre rapide est conclu à l'entrée de la surface de Majed par Sassi dont la frappe percute la transversale (36'). Quelques instants plus tard, Beguir, idéalement placé, tergiverse et voit sa frappe contrée par l'athlétique défenseur axial sénégalais Ass Mandew Sy. Le Fath est vraiment un os dur. Son entraîneur Walid Ragragui met un dispositif capable de maîtriser la ligne médiane. Et puis, il y a de la qualité dans cet effectif dont le pressing gêne énormément les hommes de Faouzi Benzarti. Le premier half se termine par une occasion en deux temps; Chaâlali bute sur le keeper rbati, puis le tir de Beguir caresse le montant. Au bout des premières 45 minutes, le club de Bab Souika, moins fringuant physiquement qu'en d'autres occasions et qui pratique un jeu stéréotypé, paraît à la peine face à la vitesse adverse. le coach franco-marocain Ragragui donne un peu la leçon à celui qu'il considère comme un maître et qu'il tient en très haute estime. En tout cas, l'absence de Mbarki a pesé encore plus lourd que ce qu'on pouvait redouter. Des Sang et Or en nette reprise La seconde période ne pouvait mieux commencer pour le champion de Tunisie 2017. Un coup franc des 25 mètres côté droit est tiré par Khelil Chammam directement dans les filets d'Aymen Mjid qui confirme à l'occasion sa fébrilité. Croyant à un centre, il déserte son camp, se faisant lober par la frappe du latéral gauche sang et or (47': 1-1). Sur sa (mauvaise) lancée, son geste stupide de la 62' aurait dû lui valoir au moins un avertissement quand il marche carrément sur le dos de Khenissi qui vient de mettre dans les filets un ballon sur lequel il y a hors jeu de Ben Youssef (62'). Le fantasque keeper va néanmoins se rattraper en sortant à temps devant Badri, lancé par Coulibaly (74'). Mehdi Khaless dévie de la tête à côté un centre dangereux de Bettache, lequel va être bêtement expulsé (68') en écopant successivement deux avertissements, le second pour contestation véhémente de la décision de l'arbitre saoudien Turki Khedhir. Ayant repris les rênes de la ligne médiane depuis leur retour des vestiaires, les Tunisiens se portent beaucoup mieux qu'en première période. La supériorité numérique est un atout supplémentaire. Le bloc gagne au moins une dizaine de mètres. Quant à la star marocaine, Fouzair, triple buteur contre Ennasr saoudien, il est totalement muselé. Mais, manquant d'inspiration, l'EST ne se crée aucune occasion de scorer dans le reste du temps. Jusqu'à la première des trois minutes du temps additionnel lorsque l'arbitre prive l'EST d'un penalty quand le gardien Mjid lâche un ballon sur lequel se rabat Machani. Alors que le défenseur central s'apprête à dévier le ballon dans les filets, le keeper marocain, dont la faiblesse sur les balles aériennes est vraiment déconcertante le retient. Le referee saoudien tient décidément à prolonger le suspense en renvoyant les deux équipes pour des prolongations devenues inévitables. Les Jordaniens d'Al Fayçalai attendent toujours de connaître leur adversaire en finale, dimanche prochain. Fouzair, la «faute qui tue» Mais le FUS ne sait plus tenir le coup. Il est au bord de la rupture. Fouzair crochète Badri, lancé dans la surface par Beguir. Le penalty est transformé victorieusement par Taha Yassine Khenissi (95'). Sur la même action, Fouzair se fait expulser dans un scénario identique à celui de l'exclusion de Bettache. Et comme pour ne pas faire de jaloux, l'homme en noir saoudien, qui a les cartons faciles, expulse Khenissi qui venait de brûler la politesse au gardien adverse. Lequel tenait un peu trop imprudemment le ballon qu'il se fait subtiliser par Khenissi pour le déposer dans les filets. Besseghaier sort le grand jeu et donne un bel assist à Beguir qui croise trop son tir (103'). Benzarti choisit d'intégrer Kom au deuxième half des prolongations pour blinder un peu plus son arrière-garde. Car, à neuf contre dix, les Rouge et Blanc voulaient toujours croire en leurs chances. Chaâlali est pourtant tout près de faire le beak mais il pèche par excès d'individualisme alors qu'il avait deux partenaires à ses côtés (116'). Trop rugueux et même brutaux, les Marocains cherchent à agresser l'arbitre au coup de sifflet final, Turki Khedhir sortant sous forte escorte. Triste conclusion pour une pourtant passionnante (à défaut d'être belle) demi-finale.