Les deux artistes ont recréé l'ambiance énergisante d'une musique tunisienne renouvelée. Deux chanteuses d'exception, deux voix incroyables, ont mis à l'honneur la scène de Hammamet avant-hier. En effet, Raoudha Abdallah et Lobna Noomane qui se sont produites avant-hier soir au théâtre de plein air de Hammamet dans le cadre de la programmation Indoor de la 53e édition du FIH, ont recréé l'ambiance énergisante d'une musique tunisienne renouvelée. En première partie de ce concert, Raoudha Abdallah a interprété des chansons de son spectacle musical Gottayti – «Ma tresse » –. Imprégnées de sonorités nées de la jonction de l'ici et de l'ailleurs, ses chansons évoquent l'enfance et l'adolescence sur le mode intimiste sur des rythmes et des mélodies du patrimoine tunisien et mettent à l'honneur la chanson tunisienne à travers les compositions, les textes et son empreinte locale et maghrébine d'une manière générale. Une œuvre qui se dessine à travers son orientation musicale, ses mélodies, ses textes et ses chansons qui reflètent ses rêves et ses idées et simulent l'espoir et le rêve ancrés dans chaque personne. Lobna Noomane, qui s'est produite en deuxième partie, a envoûté le public avec sa voix sublime et ses envolées qui mettent le feu à la scène. Ses airs engagés à partir de compositions de Mahdi Chakroun nous mènent très loin du style quasi immuable longtemps porté par les grands ensembles tunisiens. La chanteuse nous transporte loin avec ses airs, elle vogue vers des contrées lointaines, avec Mahdi Chakroun, elle explore de nouvelles voix sans trop s'éloigner de ses ancrages. Son projet est clair dans sa tête, et ce, depuis des lustres, elle fouille, prospecte et rêve. Bien planter dans un terroir, les voix de la création la portent vers des expériences diverses et complémentaires qui dessinent un parcours, un chemin, une création d'une esthétique et surtout d'un sens. Car, en deux mots, lobna Noomane n'est pas une voix mais une charge d'émotions qui ne sait dégager que sensibilité et beauté. A la fin du concert, le public qui est sorti à une heure tardive, entonnait en boucle sa chanson « Keb el foulara» qui est une reprise d'un morceau du patrimoine musical de Jbeniana.