Tout à l'heure au stade «Borj Al-Arab» d'Alexandrie, l'EST se trouvera à un seul match du bonheur, celui de remporter la coupe arabe des clubs et de rentrer à Tunis avec le joli pactole de 2,5 millions dollars. Mais peut être que son interlocuteur de la finale, Al-Faïçali, ne l'entendra pas de cette oreille. Ils sont tous tombés comme des dominos les rivaux de l'EST dans la joute arabe des clubs sur laquelle le rideau tombera ce soir à Alexandrie. Qui aurait pu penser que la finale, qui réunira tout à l'heure l'EST et Al-Faïçali, ne concernera pas l'une des équipes données pour favorites au début de la compétition, il y a deux semaines, en l'occurrence Al-Ahly, Ezzamalek, Al-Hilal, Al-Merrikh et même le FUS Rabat ? Seul le club de Bab Souika parmi les favoris en puissance a été épargné de la chute des grands que nous a réservée cette intéressante manifestation footballistique arabe, riche en rebondissements et en enseignements. Là, il faut faire gaffe, car pour ceux qui croient que désormais le chemin de la victoire finale est bien balisé devant les «Sang et Or» après l'élimination des mastodontes précités, il y a grand-risque de faire une énorme erreur. Pour arriver à la finale, l'Espérance était la seule équipe à avoir fait le plein avec quatre victoires en quatre matches, de quoi convaincre d'une manière limpide voire dissuasive tous ses rivaux qui, tous, espéraient ne pas l'avoir sur leur chemin. Sa dernière victime en date fut l'équipe marocaine du FUSRabat qui a, quand même, réussi à donner du fil à retordre à notre représentant. En effet, ce sont les Marocains qui étaient les premiers à ouvrir le score grâce à Hamza Sémoumi à la 29' et regagner les vestiaires avec cet avantage à la mi-temps. Et comme nous l'avons bien noté dans notre parution du jeudi 3 courant, le FUS maîtrise le pressing haut, les passes courtes et rapides et surtout un arsenal technique à revendre dont sont dotés tous ses attaquants. Mais les avertis, qui ont vu l'œuvre toutes les équipes participantes, savaient que ce n'était que partie remise car on savait en revanche que les Marocains, qui pèchent pas un manque de fraîcheur physique à chaque fin de match, allaient fléchir. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé. Le FUS allait encaisser un but sur coup franc magistralement botté par Khalil Chammam dès la reprise de jeu (46'). Et les signes de fatigue allaient commencer à être visibles sur tous les joueurs du FUS Rabat qui étaient pourtant très vivaces en première période. Pire encore, pour remédier à leur déficit physique, les Marocains ont fait usage de plusieurs interventions trop viriles visant à freiner les multiples assauts offensifs de l'EST. Ce qui leur coûta deux cartons rouges écopés par leurs deux meilleurs attaquants Bettache (66') et Fouzaïr (93'). Il est vrai que les deux équipes n'ont été départagées au score (2-1) en faveur de l'EST qu'après avoir joué les prolongations, mais au fur et à mesure que les longues minutes de jeu s'écoulaient et surtout avec l'avantage numérique de l'EST, les Marocains, résignés, allaient abdiquer. Autrement dit, l'Espérance a gagné son match à l'usure et grâce à ses potentialités physiques nettement supérieures. Bien gérer la première mi-temps Le même scénario risque fort bien de se reproduire face aux Jordaniens d'Al-Faïçali. Là encore, l'Espérance aura affaire à un adversaire qui passe la vitesse supérieure dès les premières minutes de jeu et qui est capable d'imposer un rythme frénétique pendant toute la première période avant de baisser le ton en deuxième mi-temps. Tous ceux qui ont vu la demi-finale ayant mis aux prises Al-Faïçali et Al Ahly s'alignent, sans équivoque, sur cette idée. Les Jordaniens avaient marqué deux buts en première mi-temps avant de se laisser malmener par des Ahlaouis acharnés et déterminés à renverser la vapeur. Ces derniers se sont créé un nombre incalculable d'occasions de but en essayant de remonter la pente des deux buts qui s'est avérée trop aiguë. C'était en vain car il n'ont réussi à marquer leur but orphelin qu'à la dernière seconde du match. C'est ainsi que les Egyptiens se sont fourré le doigt dans l'œil et ont été privés d'aller en finale. Du coup, il y a lieu de retenir la leçon de ce match qui ressemble beaucoup à la fable du lièvre et la tortue. L'Espérance est bien avertie. Elle aura en face d'elle un adversaire qui se comporte en trombe en première période avant de se laisser manier en deuxième mi-temps car il a toujours péché par un manque d'endurance et de fraîcheur au vu des matches joués. L'Espérance bénéficiera dans ce duel d'un autre facteur non moins important : le style fair-play des Jordaniens dont les joueurs, contrairement à nos frères arabes d'Afrique, ne cherchent pas les tibias avant le ballon. Donc, on peut, logiquement, pronostiquer en faveur de l'Espérance, quoiqu'en football la logique a souvent été bafouée.