Les prérogatives de la police environnementale sont pratiquement similaires à celles de la police municipale Une formation à la hâte, un contexte de travail bien difficile sur fond de concurrence avec la police municipale, la police environnementale (qui n'en est pas une en réalité) peine à faire son chemin et à convaincre le citoyen de son utilité avec le peu de moyens mis à sa disposition. Une entrée en action qui est toujours renvoyée aux calendes grecques et qui pose plus d'une question quant à l'efficience de cette police. La police de l'environnement est-elle une police ? Sa création et son appellation avaient déjà provoqué l'ire de certains syndicats de police qui n'ont pas apprécié le qualificatif de police donné à ce corps. Selon une source sécuritaire, il n'y a pas lieu de dissimuler certaines «hostilités» qui commencent à se faire sentir entre les deux corps malgré les rares campagnes menées conjointement par ces derniers. «La police reçoit une première formation commune de base de trois mois, puis une seconde formation dite de spécialisation qui dure plus de six mois dans les casernes. Comment ose-t-on donner l'appellation de police à une unité formée à la hâte loin des casernes», s'interroge l'un des membres du syndicat de police contacté à ce sujet. La même source s'est interrogée quant à l'utilité et la nécessité de créer une telle police à qui on a confié les mêmes rôles que celles de la police municipale. L'un des responsables dans une municipalité de la banlieue nord confirme cette position. «Les agents de la police environnementale ne sont pas bien formés pour cette tâche et se contentent d'exécuter les mêmes fonctions de la police municipale», confie-t-il. Il ajoute que les agents de la police de l'environnement n'ont pas de statut et sont actuellement sous la tutelle des présidents des délégations spéciales, ce qui pose un grand problème du fait qu'ils relèvent, à l'origine, de l'administration des collectivités locales, selon ses dires. Fin de la période des amendes blanches Depuis l'annonce de sa création selon la loi n° 2016-30 du 5 avril 2016, l'entrée en fonction de cette police a été retardée à plusieurs reprises. C'est toujours le renvoi aux calendes grecques. Aux dernières nouvelles, la police environnementale commencera à sanctionner les contrevenants à partir du 13 août prochain dans 74 municipalités, dont 34 au Grand-Tunis. On a prolongé d'un mois le délai de la fin de la période des amendes blanches. Des débuts dans un contexte hostile et difficile Existe-t-il une différence entre la police municipale et la police de l'environnement, surtout au niveau des rôles et fonctions des deux corps, la question est pertinente et ne trouve pas de réponse. M.Riadh El Mouakhar, ministre de l'Environnement et des collectivités locales, a précisé dans son allocution annonçant l'entrée officielle en fonction de cette police le 13 juin dernier, que les agents de la police de l'environnement travailleront sous l'égide des présidents des municipalités et que la police municipale ne sera plus un «organe central», ajoutant en substance que des équipements modernes seraient mis à partir de l'an prochain à la disposition de cette nouvelle police. Qu'adviendra-t-il de la police municipale dans les années à venir, c'est là toute la question. Depuis la révolution, aucun recrutement n'a eu lieu au sein du corps de la police municipale et ceux partant à la retraite ne sont plus remplacés. L'acte de l'agent municipal Fadia Hamdi à l'encontre de Bouazizi, et qui a conduit à la révolution dans le pays, serait-il derrière cette «mise à l'écart» programmée de la police municipale.