Attendus avec impatience, les soldes constituent, aux yeux de certains commerçants, une occasion pour dynamiser les ventes. Cette année, les soldes d'été ont démarré le 7 août. Un tour dans quelques boutiques de prêt-à-porter de la rue Charles de Gaulle, du Palmarium et de la rue Jamal-Abdenasseur et de l'Avenue Bourguiba nous a permis de nous faire une idée précise sur cet événement commercial, attendu par plusieurs consommateurs en quête de bonnes occasions. «Plusieurs boutiques proposent des articles soldés, certes, mais qui restent hors de portée de la bourse des familles dont les revenus sont moyens», a avoué M. Haithem, père de deux enfants, rencontré à la sortie d'un centre commercial du centre-ville. Et d'ajouter : «Certes, on peut trouver des articles de bonne qualité dans des boutiques de prêt-à-porter et de chaussures, toutefois la plupart de ces commerces vendent des articles contrefaits et de piètre qualité». Une boutique de prêt-à-porter pour enfants, située à l'avenue Charles de Gaulle, a fait des réductions sur ses articles écoulés à trente dinars pour les pantalons et à 35 dinars pour les pulls. Des prix qui ne sont pas à la portée des familles moyennes. Les soldes en question Du côté des boutiques de chaussures, une boutique a fait des réductions qui ne dépassent pas les 25%. «Les prix affichés sur les étiquettes ne sont pas les mêmes à la caisse», estime une dame, accompagnée de sa fille. «Je suis venue pour acheter une combinaison pour ma fille. J'ai remarqué qu'il n'y a pas de réductions importantes sur les articles. A la caisse, il y a une remise qui ne dépasse pas les trois dinars», indique-t-elle. Tout le long de la rue Jamel-Abdennaceur, en plein centre-ville de Tunis, les boutiques pour enfants ne désemplissent pas. C'est la ruée dans cette artère commerciale qui ressemble, du coup, à une ruche d'abeilles. Accompagnés de leurs enfants, les parents scrutent les vêtements exposés dans les vitrines, tâtent le tissu pour en apprécier la qualité et s'informent du rapport qualité/prix. Les prix pratiqués par les grossistes sur certains articles ne dépassent pas les soixante dinars, toutes tranches d'âge confondues, alors qu'ils varient du simple au double dans les boutiques. «Les temps ont été durs après la révolution, relève un grossiste. Ils veulent profiter de cette occasion pour compenser les pertes enregistrées au cours de l'année». Les commerçants ont recours à certaines astuces pour écouler leurs produits à des prix intéressants. La qualité, premier souci des acheteurs Dans de grandes boutiques situées à l'avenue Habib Bourguiba, des robes de soirée, des pulls, des pantalons, des costumes, des jupes et des chemises sont exposés sur les rayons. Les prix sont élevés et avoisinent les cent dinars. «Nos prix ne diffèrent pas de ceux pratiqués dans les autres commerces, mais contrairement à ce que vous trouvez dans les autres boutiques, nos vêtements sont 100% coton. Nous les importons et nous avons une styliste qui nous confectionne la nouvelle collection pour enfants. Par contre, la plupart des vêtements que vous voyez dans les autres boutiques sont confectionnés avec du coton mélangé à de la matière synthétique», explique l'un des vendeurs. Dans un centre commercial de la capitale, les anciens et les nouveaux prix sont affichés sur les articles. Le propriétaire a consenti des réductions importantes. A titre d'exemple, au lieu de 50 dinars, un pull est affiché à 35 dinars. A l'intérieur, les articles soldés n'attirent pas la clientèle féminine présente dans le magasin qui lorgne plutôt sur la nouvelle collection non soldée. «J'espérais trouver des articles de la nouvelle collection soldés. Malheureusement, il n'y a pas eu de réduction sur ces articles. C'est dommage», a observé Asma, déçue. Sauf que la réduction de 30% affichée sur certains articles est fausse. Car il ne s'agit pas d'une réduction sur le prix initial mais sur le dernier prix qui était affiché juste avant les soldes et qui est bien plus élevé que le prix initial. « Il s'agit d'une arnaque, s'exclame notre interlocutrice. J'ai tout de même acheté quelques articles». Les commerçants ont également exposé les fins de stocks de leurs articles d'hiver sur lesquels ils ont consenti des réductions importantes. Il faut dire que tous les subterfuges sont bons pour appâter les clients dans l'espoir que la période consacrée aux soldes enregistre un regain de l'activité commerciale du secteur du prêt-à-porter et des chaussures .